mercredi 27 janvier 2016

Djibouti : un dissident est-il un opposant ?








Jamais dans l’histoire de Djibouti l’opposition n’avait suscité un tel espoir pour un changement démocratique, or après quatre ans d’une confrontation sans merci, l’opposition se trouve hors-jeu et le régime montre ses muscles !

En 2013, l’opposition était au bord du pouvoir et 2016, celle-ci se trouve totalement hors-sujet ! A part les faux-candidats cooptés par le régime, l’opposition s’achemine vers un boycott des élections présidentielles d’Avril 2016 (farce élective pour introniser Guelleh à vie) !

Comment en étant arrivé là ?

La première hypothèse est celle de l’utilisation de la force brute du régime dont beaucoup des djiboutiens parfois même des soutiens du régime viennent de faire l’amère expérience avec le massacre du 21/12/2015 à Bouldhuqo dans un quartier de Balbala  faubourgs de Djibouti-Ville.

Mais, il faut reconnaitre que seule l’utilisation de la force brute du régime ne nous a pas conduite au désastre actuel !  L’opposition elle-même a une grande part de responsabilité dans la situation.

 A part quelques-uns, les membres de l’opposition actuelle n’admettront jamais leur part de responsabilité dans l’échec. Ils préfèreront mettre cet échec dans le compte de la supériorité matérielle du régime. En outre, à part une infime minorité (certains conscients de l’échec et ses origines et d’autres qui ont voulu saboter la dite opposition), la majorité pense qu’elle avait fait du mieux qu’elle a pu et si c’était à refaire elle refera exactement pareille ! Et, ce qui amènera sans doute au même échec.

Malheureusement pour le peuple djiboutien, cette situation de tête-à-queue de l’opposition dure depuis un près de 40 ans ! Les hommes passent, mais la stratégie globale  de l’opposition reste la même !  Négociation ou  rébellion armée qui ramène à la négociation ! 

Et en plus, l’opposition djiboutienne a cette faculté  inouïe de s’étaler sur la table de négociation à chaque fois pour  sortir plus enchainée qu’elle n’y est rentrée ! 

Donc, un constat s’impose : soit IOG est un génie, soit l’opposition ne sait pas négocier !

Je ne pense pas un instant le génie du maitre de Bet-wali. 
Donc, si je ne crois pas  au génie, ce que j’affirme que l’opposition ne sait pas négocier !

Qui je suis pour juger des hommes qui ont passé près de la moitié de leur de vie à combattre cette dictature ou des hommes très compétents dans tous les domaines de la vie sociales et économiques de notre pays ? 

Et, franchement, en vue de quelques confrontations médiatiques entre les responsables usn et les cancres du régime !  Il n’y avait pas photo entre eux !

Donc, si les responsables de l’opposition sont plus compétents que ceux du régime, pourquoi ils échouent face à eux ?

Peut-on juste expliquer ces échecs répétés  par la seule force militaire ou l’utilisation de l’argent public ?

Je suis convaincu que non, aucune armée aussi puissante soit-elle ne peut résister face un peuple déterminé ! Exemple Afrique du sud !

Alors, c’est quoi notre problème ?

J’ai décelé un problème  en me posant cette question: qui sont les opposants ?

Ce problème n’est pas typiquement djiboutien, mais existe dans tous les pays africains.
Le problème de l’échec de l’opposition africaine et djiboutienne en particulière est qu’elle est  composée essentiellement des dissidents.

Ce n’est nullement une insulte, mais un fait ! 
  
Pour faire la différence entre ces deux termes  qui nous induisent souvent en erreur !

Un dissident est quelqu’un qui quitte un régime en ayant un différend  avec celui-ci sur des points particuliers (nombreux ou minimes).

 Un opposant est quelqu’un qui a des valeurs contraires avec le régime et qui veut changer le système sans avoir un différend particulier.

Notre problème est que pour nous  tous ceux ne soutiennent pas le régime sont des opposants !

D’où un amalgame sans nom et une déception toujours croissante !

Faut-il pour autant chasser les dissidents dans les rangs de l’opposition ?

Ma réponse est non !  Un dissident peut devenir un opposant à condition qu’il trouve un cadre d’opposition déjà établi or chez nous, ce sont les dissidents qui construisent la structure de l’opposition !

Comme un dissident maitrise mieux le système qu’il vient de sortir  face à l’hypothétique système qu’il aspire, la négociation tourne à la foire des intérêts particuliers qu’un changement de système.

D’où notre échec récurrent face à régime qui maitrise à merveille le mensonge et les fausses promesses !

Tant que l’opposition ne choisira pas des vrais opposants à sa tête, l’échec face au régime est garanti !

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