Profil du prochain président ..
Par Saad Awaleh
Mais avant de faire sortir du lot cette personne qu'il nous faut, nous
allons essayer de peindre, tout d'abord, les défis qu'il nous faut
relever, les cinq prochaines années, ou en tout cas, dans un avenir très
proche. Ainsi, à partir de ces défis, nous saurons
les compétences que l'homme ou la femme, qui doit diriger notre pays
doit présenter. Le profil requis nous guidera, très probablement, je
l'espère, vers la personne qu'il nous faut, ou en tout cas, nous
permettra d'y repenser par deux fois si celui que nous
soutenons est le bon.
De prime à bord, nous devons lever certaines ambiguïtés. Nous ne devons
pas nous duper, la population djiboutienne est, aujourd'hui, divisée sur
le chemin à prendre pour son avenir. Alors, les uns et les autres ne
doivent pas avoir le monopole de la parole
ou les décisions à prendre. Ni haine, ni dépravations, les uns et les
autres doivent accepter le débat, tout simplement, parce que nous allons
partir du principe que personne ne veut du mal à notre cher pays, à ce
beau pays, en tout cas, pour la plupart d'entre
nous. Pour celui qui n'en est pas, encore, convaincu, il suffit de lui
rappeler combien de « ouf » se sont exprimés le jour où, enfin, nous
avons entendu parler d'un dialogue entre les deux tendances que
représentent UMP et USN.
Mais commençons, tout d'abord, par décrire la situation actuelle du
pays. Aujourd'hui, sous les murs des lamentations, la plupart de nos
concitoyens reconnaissent l'état pitoyable de notre politique
judiciaire, l'état tout aussi déplorable de notre politique
éducative, l'état lamentable de notre politique sanitaire et l'état
tout aussi désastreux de notre politique tout court. Pour le moment,
notre but n'est pas de rechercher qui en est le responsable. Et nous
sommes même de ceux qui sont convaincus que nous avons,
tous, notre part de responsabilité. Mais, notre objectif, ici, est de
trouver un terrain d'entente pour parvenir, ensemble, à créer un
semblant de projet de société qui aboutit à une sorte de contrat social,
qui régit, désormais, notre « vivre en communauté ».
Le tribalisme a atteint des summums au point où un responsable vous
renvoie au ministre de votre clan. On en parle dans les majlisses, on en
parle dans les bureaux, on en parle dans les rues et on en parle, même,
dans les écoles. Pire, nous sommes en train
de créer des associations tribales pour des raisons politiques.
Certainement, et là, mes très chers concitoyens, le doute n'est pas
permis, la machette s'en suivra, une fois, la passion installée.
L'appareil judiciaire est devenu la propriété de certains. La vente des
drogues, les détournements des fonds publics, la corruption qui sont,
pourtant, sanctionnés comme fautes graves dans notre législation, en
incriminant les acteurs, ne sont plus des délits.
Un coup de fil magique peut lever votre sentence et vous laisser agir
en toute liberté. Ce même coup de téléphone, qui peut vous déchoir de
votre nationalité ou vous inculper de trouble de l'ordre public, vous
assigner à résidence ou en garde de vue sans aucune
instruction judiciaire. L'injustice sociale a pris des proportions
inquiétantes. La politique de mérite a cédé la place au tribalisme, à la
connaissance, au mouchardisme. Il n'existe aucune règle de procédures
et celles qui existent ne sont plus respectées
dans l'embauche, dans les nominations, dans les prises des décisions,
dans les appels d'offre, dans la distribution des parcelles des
terrains, partout, avons-nous envie de dire, mais, nous savons,
pertinemment, qu'une minorité d'hommes et de femmes tente
de préserver, encore, certains lieux ou certaines ressources pour
sauver ce qu'il est, encore, possible de sauver.
La corruption et les détournements des fonds publics dépassent
l'entendement. L'argent de l'Etat est mal géré. Il est distribué au vu
et au su de tout le monde, dans les maisons, dans les bureaux
administratifs, dans les locaux du RPP, dans les régions, dans
la rue ! Les caisses de l'Etat, tout comme, celles des grandes
entreprises publiques sont pillées : les comptables ne sont désignés que
pour justifier l'injustifiable. Tant d'argent qui aurait pu servir à
investir dans des mécanismes créateurs des richesses,
est utilisé pour arborer le snobisme d'un homme, d'un seul homme.
La méfiance est à son comble. Personne ne fait confiance à personne. Le
président de la République parle, et je doute fort de sa sincérité,
pareil pour les ministres, les députés. Un petit président d'association
ne m'inspire plus confiance. Les médecins, les
enseignants, tous les intellectuels quittent le pays. Un si petit pays
qui perd, chaque jour, chaque année, un si grand nombre d'hommes et de
femmes dans lesquels il a parié, pourra-t-il un jour s'en relever ?
Sommes-nous en train de vivre une crise de confiance
en nous-mêmes ?
Notre système sanitaire laisse à désirer à tel point que vous pouvez
mourir d'une infection qui se généralise de jour en jour à cause de
l'insalubrité qui règne dans les structures hospitalières, ou même d'une
appendicite. Même pour votre argent, vous ne pouvez
vous soigner avec confiance et certitude. L'injustice sociale est
passée, aussi, par là : qu'il s'agisse des résultats de l'impunité
totale ou qu'il s'agisse de ceux du fouet de l'Etat policier que nous
avons créé, ensemble, nous, les Djiboutiens. Vous pouvez
mourir en tranches découpées, plusieurs fois, à cause des gangrènes.
Pire, rien ne nous garantit, aujourd'hui, et nous n'avons aucun espoir
que dans les dix années à venir, les choses vont s'améliorer dans le bon
sens. Rien. Les générations qui arrivent et qui proviennent de
l'éducation nationale dont nous connaissons, aujourd'hui,
les déboires ne présagent rien de bon. Si, aujourd'hui, le ministère de
l'Education nationale avait appliqué la petite règle toute simple de
moyenne, c'est-à-dire, 10/20, dans plus d'une vingtaine d'écoles de la
République de Djibouti, aucun élève ne serait
admis en sixième ! Voici l'état désastreux de notre système scolaire
sans vouloir le dépeindre.
Pour conclure, donc, cette partie, nous pouvons dire que notre pays
souffre, surtout, en matière sociopolitique. La santé, l'éducation et la
justice ont besoin de beaucoup plus d'assurance que l'état dans lequel
elles se trouvent aujourd'hui. Les hommes et
les compétences ne manquent pas. Apparemment, l'argent, non plus, ne
manque pas, dirait-on. Seule la mauvaise gestion née de tous les maux
que nous venons de décrire est, apparemment, responsable de cet état de
lieu. Le peuple ne demande pas de l'argent bien
que l'économie, aussi, soit importante. Il demande des règles pérennes
qui s'appliquent à tous et qui garantissent le minimum de droit à
chacun. Ainsi, chacun aurait eu ce que son mérite et les droits du pays
lui lèguent. Et le développement durable de notre
pays nous serait, ainsi, garanti. Ne construisez pas de routes ni des
immeubles, construisez des hommes et eux, construiront les routes et les
immeubles.
Pour les cinq prochaines années, nous avons, donc, besoin d'un homme
intègre, d'un administrateur à la fois réformateur et pragmatique, d'une
personne appliquée qui donne aux institutions et aux autres
administrateurs tout leur rôle tout en garantissant les
droits à tous les Djiboutiens. Surtout pas un homme au-dessus de la
loi, encore moins, quelqu'un qui montre l'image de l'instrumentalisation
clanique ou un partage tribal. Un être capable de faire renaître la
djiboutienneté sans promouvoir la ségrégation d'aucune
sorte. Un homme prêt à utiliser toutes les ressources dont nous
disposons et, notamment, les compétences des uns et des autres pour un
développement durable, un homme qui nous fait comprendre que tous unis,
nous sommes une force et que personne n'est de trop.
Obama l'a si bien dit, l'Afrique n'a plus besoin d'hommes forts mais
d'institutions fortes.
Nous avons besoin d'un homme intègre capable d'oublier ses rancunes et
la haine qu'il a un jour ressenties contre ses proches, contre ses
voisins, contre ses collègues et contre quiconque qu'il a dû partager
une vie avec lui. Nous avons besoin d'un homme intègre
capable de négocier et de tenir ses paroles pour le développement
durable du pays. Nous avons besoin d'un homme intègre capable de réunir
opposition et majorité dans le même gouvernement, dans le même
parlement, acceptant sans aucune rétention la coopération,
la cohabitation, la cogestion, l'alternance. Un homme qui est là non
pas pour ses filles, ni pour ses frères ou pour son clan. Mais, un homme
qui est là pour le bien de tous les Djiboutiens, tout simplement.
Nous avons besoin d'une justice libre, impartiale et indépendante. Une
justice libre de tout autre arbitrage néfaste tentant de l'influencer
pour la partialité, pour la défense de ses propres petits intérêts
égoïstes, pour la soumission. Une justice capable
de faire sortir du pays de l'irresponsabilité : une justice devant qui
nous devons tous rendre des comptes, et qui nous met, tous, devant nos
responsabilités de tout acte perpétré. Une justice qui punit toute
tricherie même lorsque cela provient de la part
d'une haute autorité de l'Etat ou de l'un de ses propres acteurs. Nous
avons besoin d'une justice, qui s'interdit d'intenter des procès contre
les innocents, durant les heures sombres de la journée et de se faire en
privé.
Nous avons besoin, indéniablement, d'une liberté d'expression, qui
deviendrait le premier garde-fou qui nous garantit nos droits à travers
laquelle nous pourrions dénoncer les perversités pour construire. Les
traîtres d'hier, les corrompus et les corrupteurs
ne pourraient plus, jamais, nous imposer leurs visions démagogiques.
Cette liberté d'expression nous permettrait de faire émerger de vrais
leaders sportifs, culturels, intellectuels et politiques saints
d'esprit : tous ces condamnables qui ont l'épée de Damoclès
sur la tête n'auront plus qu'à suivre les autres.
Nous avons besoin d'une lutte féroce et sans merci contre la corruption
et le détournement des fonds publics. Comment des ministres peuvent-ils
se vanter, publiquement, sur l'antenne nationale télévisuelle, qu'ils se
sont appropriés, de force, des parcelles
de terrains ??? Mais c'est d'une incompétence notoire en matière de
politique. Non seulement, nos ministres s'approprient la chose publique,
mais, ils le crient, en plus, haut et fort, sur les toits. Quoi
attendre, alors, de ces directeurs qui gèrent, depuis
plus d'un quart de siècle, les entreprises publiques les plus
importantes et les plus lucratives ? Dans ces fameuses questions
réponses aux membres du gouvernement, nous avons assisté à
l'intervention d'un jeune homme djiboutien qui a fondu en larmes. Quelle
a été la réponse du président de la République ?
Nous avons besoin d'un système sanitaire irréprochable. Quand je pense
qu'il existe des pays dans lesquels on prend en charge la santé de près
d'un milliard de personnes, j'ai honte de notre désarroi et de notre
déchéance. Pour moins d'un million de personnes,
nos structures sanitaires laissent à désirer. Regardez l'hôpital de
Balbala, il a coûté des millions, très récemment ; ne cherchez même pas
des compétences, il ne donne même pas l'assurance en matière de
propreté. Impossible de le rendre propre !!! Tellement
des fissures traversant les fosses sanitaires débordent sur les
carrelages. Tellement les fissures des gouttières traversant les
enceintes des murs laissent filtrer l'eau des pluies dans toutes les
salles. Alors, aller faire une opération dans cette situation
devient héroïque.
Nous avons besoin d'une école de qualité. Criez sur tous les toits que
vous avez reconstruit l'école, que vous avez réveillé les enseignants,
seuls les actes réfléchis, pour le long terme, donneront des résultats
tangibles dans le système éducatif. L'efficacité
réside dans le consensus, dans les compétences, dans la légalité, dans
la justice sociale, dans la continuité. Les propagandes d'un autre âge
ne convainquent que son auteur. L'incompétence ne donne pas naissance à
de la qualité. Des affirmations politiques
successives dont les résultats ne sont ni garanties (parce que pas
diagnostiquées) ni confirmées (parce que jamais vérifiées) n'adhèrent
qu'à un système et pas à une stratégie d'ensemble. Qu'est-ce que la
qualité ? Des écoles, nouvellement, construites en
voie de destruction, des toilettes toutes neuves, qui ne sont pas
utilisées parce qu'il manque les rudiments, jusqu'à 80% d'élèves d'une
classe de 5ème année, qui ne savent pas lire. Voilà la qualité sur
laquelle il faut travailler.
Tout ce que vous décrivez existe en noir et blanc, me direz vous.
Textuellement, notre constitution garantit la liberté d'expression, de
circulation des biens et des personnes, ainsi que, les trois pouvoirs
indépendants, chacun, des deux autres. Seulement,
dans les faits la triste réalité que nous vivons est tout autre et nous
rappelle qu'il n'en est rien. Il nous faut, donc, la reconnaissance de
ces droits les plus communs de chacun des acteurs. Et ne nous méprenons
pas, la mise en place des garde-fous, qui
nous garantissent la fiabilité de ces promesses est plus que
nécessaire. La confiance renaîtra de ses cendres grâce aux actes. Nous
sommes fatigués des mots. Alors, trouvons cet homme ou cette femme.
« Tant que vous n'avez pas encore vendu votre âme au diable, il cherchera, toujours, à vous l'acheter. »
IOG (Ismaël Omar Guelleh) est-il l'homme de la situation. Certainement pas. Il l'a dit, lui-même, nous le connaissons si bien.
Mon premier argument est que, tout simplement, il a régné en maître
incontestable et incontesté durant, au moins, ces seize dernières
années. Que pourra-t-il nous promettre pour la promotion de la
démocratie ? Pour la lutte contre la corruption ? Et le détournement ?
Pour la mise en place d'une école de qualité et des structures
sanitaires acceptables ? Pour la liberté d'expression ? Pour une justice
équitable, impartiale et indépendante ? Je vais tenter de les
décourager parce que ses sbires, je ne pourrai, sûrement,
pas les convaincre en listant tous les maux de notre société, qui sont
devenus, aujourd'hui, encore, plus urgemment, qu'hier les défis de
demain.
IOG, l'intraitable est devenu président contesté de ce pays, en 1999,
alors qu'il existait le peu de démocratie que nous avons hérité de la
guerre civile du FRUD et de la gouvernance des socialistes en France. En
effet, Mitterrand avait exigé de tous les pays
africains dépendants encore de la France, financièrement, de mettre en
place une gestion partagée avec les opposants. Il l'avait exigé,
surtout, à son deuxième mandat faute de quoi vous pouviez subir des
représailles. La constitution concoctée à l'occasion,
en 1992, et les quatre partis politiques mis en place à l'occasion, ont
volé aux éclats. Il faut dire qu'il est chanceux aussi. Il a eu trois
mandats successifs de gouvernance de droite à sa solde. En moins d'un
mandat, il n'existait plus un parti opposant,
les syndicats ont été écrasés et la justice confisquée. L'école jetée
aux orties avec les enseignants devenus à l'occasion des mercenaires ;
d'autres syndicalistes seront pourchassés dans les rues de la ville au
fusil d'assaut ; et nos « héros de la guerre »
seront mitraillés. Personne ne sera épargné, ironie du sort, même ses
amis les plus intimes et planificateurs de ces plans machiavéliques
paieront pour leur docilité trop douteuse.
Homme de largesse, IOG commencera à se balancer entre toutes ses
raquetteries de l'intérieur comme de l'extérieur. Il tombe à pic pour un
rendez-vous important des organisations internationales sur les
objectifs de l'an 2015 pour les financements de l'école
et de la santé des pays sous-développés. La guerre inespérée menée
contre le terrorisme et la recherche de la concorde sociale par la
communauté internationale pour la Somalie, lui rapportent des milliards
de nos francs. Son dernier malfrat d'ami lui trouve
l'idée géniale de dépoussiérer et de mettre, enfin, à exécution, le
vieux projet du Port de Doraleh. Durant toutes ces années de bon augure,
pour lui, il se contentera d'écraser au silence tous ceux qui
contreviennent à ses ordres, souvent, égoïstes et malsains.
Il se construira un château fort aux frais du contribuable, s'achètera
un jet privé et trouve l'argent pour financer, par ci et par là, à
l'étranger, des projets très coûteux. Rien pour les pauvres Djiboutiens,
bien au contraire, ils doivent se serrer la ceinture :
ils cotisent plus de 30% de leurs maigres salaires. Qu'est-ce qu'il a
bien khaté ce mec !
IOG, le manipulateur n'a, jamais, vu plus loin que son nez et son
ventre. Le seul mot qu'il emploie à merveille, ku ja ja biya
(littéralement, fracassez-les), la formation de la gestion coloniale des
affaires d'un autre temps. Son secret, ne jamais tenir parole ;
frapper toujours de dos ; diviser pour mieux régner, des pratiques qui
vous reviennent à la gueule un de ces quatre. Le peuple manipulé, les
Accords d'Abha manipulés, des ministres manipulés, un parlement
manipulé, des chefs d'état major manipulés, une justice
manipulée, la constitution manipulée et, enfin, les accords cadres
manipulés. C'est moi qui donne, ce n'est ni la constitution et autres
droits, ni le peuple, nous somme-t-il si souvent. Nous sommes tous ses
enfants, oh que dis-je ses pions. Qu'a-t-il fait
de sa gouvernance ? Un peu d'ouverture ? Oui, c'est lui qui a donné les
vingt pour cent à l'opposition ? Et quels ingrats! Les salaires, c'est
lui qui donne. Quels ingrats sommes-nous nous le peuple, il n'y avait
rien le jour où il est devenu président. N'étions-nous
pas en crise d'ailleurs ? Voilà les pauvres visions d'IOG. En gros, il a
eu sa chance et il a raté l'occasion de rentrer dans l'histoire,
d'ouvrir à son peuple les yeux et de rester pour toujours dans nos cœurs
alors qu'il avait l'ingrédient de plus en plus
rare de nos jours dans le monde, l'argent.
IOG, l'incompétent ne dispose en fait d'aucune compétence réelle, sinon,
ça se saurait. Quelle frange de la société, quelle sorte de métier,
quelle façon de gérer quoi que ce soit a-t-il le plus développé ? Rien,
plus rien ni aucun secteur. C'est sa plus grande
faiblesse du Monsieur Président aucun diplôme d'aucune sorte ! Il a
voulu prononcer quelques mots d'italien incompréhensibles, a demandé une
interview dans un arabe exécrable, a regretté de lire un discours dans
un anglais pas comme les autres. L'empire du
soleil levant a compris en lui octroyant un diplôme d'honneur. Lui
s'est, toujours, complu dans la médiocrité le plus absolu, temps qu'il
possède une armada. Son incompétence est devenue, pas seulement,
légendaire, mais, en plus, contagieuse : plus de police
compétente (il faut qu'elle soit à ses ordres et non à ceux de la
constitution), plus d'enseignants compétents (ils risquent de réclamer
des droits), plus des politiciens honnêtes (ils gênent tout simplement),
plus de directeurs compétents (ils se prennent
pour de petits dieux en rappelant toujours ...), plus de militaire
compétent (il pourrait passer du côté du peuple) quitte même à les
supprimer, physiquement.
Le vieux IOG a, aujourd'hui, mal en point. Il s'est enfermé dans un
piège comme tous les ennemis de la liberté d'expression de son genre.
Laisser, toujours, un peu de liberté à votre peuple vous laisse à vous,
aussi, de pouvoir souffler, parfois, et de continuer
à agir. Mais, une fois que vous vous êtes enfermé, vous finissez par
dépendre de ceux-là mêmes que vous avez, toujours, fait subir, votre
cercle d'action, depuis longtemps, jamais, renouvelé. Et d'autres petits
sbires, qui leur ont fait allégeance souhaitant,
toujours, de faire partie du groupe, un jour, qui ne viendra jamais,
continueront de finir la suite pour vous éloigner, encore plus, le
peuple dans les agissements de leur zèle incommensurable. Cet acteur,
qui a su se faire de fans par ses actions, de plus
en plus, machiavéliques et inégalables finit par donner pitié. Un
Kadhafi ! Ya ibni, ya ibni, ya ibni.
IOG, l'indéfendable est, encore, défendu par de nouveaux petits sbires,
de nouveaux petits loups enragés et engagés pour un quatrième mandat.
Qu'en a-t-il fait de trois premiers ? Ils avancent, souvent, des
chiffres, qui sont, là, disent-ils. Et qu'ils s'empressent,
aussi, d'ajouter que d'autres vont venir. Ils n'ont rien compris et ils
ne comprendront, jamais, rien puisqu'ils n'ont qu'un seul objectif. On
s'est, toujours, demandé pourquoi on ne fait pas ceci ou cela pour le
pays, pour le peuple ? Pourtant, nous savons
que dans le monde entier, ce sont les gouvernements, qui devancent,
toujours, les peuples en matière des idées. En fait, ces gents-là sont
occupés à une seule chose, voler. Ils viennent défendre pour, ensuite,
aller récupérer quelque cadeau à une fenêtre.
Ils ne savent même plus qui est-ce qui donne. L'essentiel, c'est qu'ils
ont obtenu gain de cause. Des bâtiments pour école oui, il y en plein
dont il faut, surtout, remercier et pour beaucoup, la communauté
internationale. Des bâtiments pour dispensaires ou
hôpitaux, oui, également. De l'argent, on le reconnaît oui, il a coulé à
flots pour certains. Mais, ce que nous demandons est une justice
sociale pour une distribution équitable de la richesse nationale. Nous
ne demandons pas des murs, mais, une éducation
et un soin digne des êtres humains, tout d'abord, nous pensons pouvoir
nous l'offrir, de qualité. C'est un changement de système que nous
demandons, pas de l'argent ou d'un homme contre un homme. Et si ce
pauvre homme, IOG, était capable de le faire, il y
a, bien longtemps, que nous l'aurions su. Alors, s'il vous plaît, il
faut sauver le soldat IOG.
Je vais vous dire Monsieur le pauvre peuple que nous sommes à sa façon
d'évaluer. Les outils d'économistes du genre PIB ou autres ne sont pas à
notre portée, mais nous avons notre façon de le faire. Regardez, par
exemple, il y a quelques années, les peuples
des pays limitrophes venaient se soigner, à Djibouti, aujourd'hui,
c'est l'inverse. Faites une petite tournée à Diré-Dawa, à Jigjiga, à
Hargueissa, je ne prétendrai pas que ces villes sont plus jolies que
Djibouti pour l'amour patriotique, mais, ce que j'ai
envie de vous faire comprendre, ce que l'ampleur et la vitesse avec
lesquelles elles ont changé, n'ont rien à envier avec les nôtres. Je ne
me permettrai, sûrement, pas d'évoquer Nairobi ou Addis-Abeba. Ne vous
empressez pas de dire que ce sont des villes
anciennes, je vous parle, uniquement, que malgré cet argent, cette
denrée rare qui fait tant leur convoitise, nous roulons, beaucoup, moins
vite.
Je me pose la question de savoir pourquoi un pays comme Djibouti n'a,
pour le moment, aucune, pratiquement, aucune chance de se développer ?
Ne vous empressez pas de me répondre que nous n'avons pas des ressources
naturelles pour nous développer parce que les
nippons et bien d'autres pays démentent cette théorie. La hausse du
salaire, un soleil insupportable, une électricité trop chère.
Permettez-moi de souligner, au passage, que la connexion d'électricité,
en Ethiopie, était le retour à espérer pour notre dépendance
en matière d'énergie, ce ne fut pas le cas, malheureusement. Seulement,
j'ose croire qu'il n'en est rien de tout cela. S'il n'y a que la Chine,
qui puisse se permettre d'investir dans des pays comme les nôtre, c'est
qu'il y a bien une raison (et encore elle
compte ramener une armée pour protéger ses bénéfices). Là où les
Djiboutiens n'osent pas ! Vous l'avez bien compris. En fait, bien pire
que la cherté du canton, ce sont les raquettes des groupes mafieux de
plus en plus nombreux, qui inquiètent. Vous allez
vous enrichir, mais, jusqu'à quel pourcentage de votre réussite, de
votre bénéfice (parfois c'est même bien pire) êtes-vous prêt à céder ?
Après la lecture des textes de lois, volontairement, bien flous, un
investisseur voudra bien organiser une petite escale,
à Djibouti, pour tâter le terrain, dit-on. Personne ne jette son argent
par la fenêtre. Et, une fois, qu'il aura remarqué tous ces petits loups
enragés, qui guettent une proie facile à décortiquer, il s'enfuit vite.
Vieux, usé, malade, IOG, lui-même, a besoin d'être sauvé, à mon avis. Il
suffisait juste de bien le regarder, lors de son annonce, de son retour
pour le quatrième mandat. Il semblait, en même temps, crier au
secours ! Bien sûr, notre pays est notre priorité,
le soldat IOG n'est qu'un soldat comme tout autre patriote, mais, il
faut, aussi, tenter, autant qu'il est possible de le faire, de le
sauver. Le sauver, d'abord, de lui-même, il m'a bien semblé qu'il a
exprimé vouloir se suicider (je vais léguer ma vie à
mon pays a-t-il bien dit). Mais, le sauver, aussi, de cette bande
mafieuse, qui se croit, au-dessus, de tout le monde et qui a perdu la
raison et la matière grise avec son feu leader. Cette bande qui veut
acheter tout le monde ne contrôle pas, apparemment,
les délires du soldat mauvais joueur (j'emprunte l'expression à un
ami). On a de plus en plus l'impression qu'il dit que le pays lui
appartient et que le peuple n'a rien à lui dire. Alors, s'il peut
entendre la raison, encore, je lui dis que nous arrivons
vieux soldat, nous ne te laisserons pas crever au milieu de cette bande
maffieuse ; nous viendrons te chercher.
O peuple de Djibouti, je voudrais vous dire un mot. A maintes reprises,
le soldat IOG a changé d'avis dans une période perceptible pour un
peuple : en moins, d'une semaine, lors de la campagne électorale des
législatives, en moins, d'une année, pour son retour
à la case départ. C'est impur pour un homme politique de mentir en une
période perceptible par son peuple, encore plus, pour un homme, qui se
dit président d'un pays. Quelle épouvantable erreur !!! Le soldat IOG ne
croit pas à la lutte d'un peuple, et comme
tout homme convaincu que le pays lui appartient (tout dictateur en
fait), il nous provoque, il nous teste, il frappe, il emprisonne, et il
tue si le complot de monter le peuple les uns contre les autres à
travers le tribalisme ne donne pas les résultats escomptés.
Le soldat IOG n'était qu'un soldat et lui et son entourage ne
réfléchissent qu'en soldat. Nous le peuple, nous avons une autre force
qu'il a ignorée et qu'il a refusé d'écouter les vingt dernières années :
nous avons, avec nous, les intellectuels et les religieux,
les hommes purs. Là où les compétences doivent faire la différence,
aujourd'hui. Nous n'avons pas besoin d'autres armes. Il a mis, à la
porte, tous ceux qui ont voulu gardé leur dignité et leur fierté de
nomade, tous ceux, qui ont refusé de voler, tous ceux,
qui croyaient à la République.
O peuple de Djibouti, patients des patients, je suis somali, afar, arabe
ou qui que ce soit d'autre. Je suis d'origine éthiopienne, somalienne,
yéménite ou autre, qu'importe ? Qui a choisi d'être le clan, la tribu,
la race ou le lieu de sa naissance ? Nous
partageons cette flamme de patriote. Nous sommes, tous, des
Djiboutiens, d'abord, et nous nous inquiétons, tous, pour notre patrie,
pour l'avenir de nos jeunes concitoyens. Nous voudrions léguer, à notre
tour, la République, dans des meilleurs draps que l'état
dans lequel nous l'avons hérité. Je vous supplie de ne pas tomber dans
le piège qu'IOG et sa bande nous tendent, de refuser de soutenir ou de
rejeter pour des raisons tribales. Ne rejetons pas, non plus, ceux qui
ont pensé jouer le jeu en s'apprêtant au concours
de soumission et de mouchardisme dans lesquels ils ont vendu leur
dignité. Ce n'est, peut-être, pas de leur faute ; cela fait une
vingtaine d'années que la politique de mérite a été piétinée et la
prostitution intellectuelle sanctifiée. Je suis convaincu qu'avec
la nouvelle République, ils sauront s'y adapter.
O peuple de Djibouti, braves des braves quelle que soit votre position,
aujourd'hui, la réaction face à l'ignominie s'impose. Cette bande
mafieuse de, seulement, cinq à six personnes veut utiliser toute la
machine de l'état pour servir ce qu'elle voit comme
ses propres intérêts. On peut y lire malgré le fait qu'ils s'empressent
d'évoquer, de suite, la paix et la concorde sociale, le déluge après
nous. Je leur rétorque « pas la peine de rêver, on a compris votre petit
manège ». C'est vrai que la plupart des peuples
des pays de la révolution « printemps arabe » ne l'ont pas réussi. Si
vous soulignez cela, vous oubliez, très souvent, que nous avons acquis,
aussi, une expérience et que nous pouvons, très probablement, mieux
faire. Très, sincèrement, je ne pense pas que
ces six personnes méritent que nous détruisions notre pays dans une
aventure très périlleuse et offrir à nos ennemis de l'intérieur comme
ceux de l'extérieur, l'occasion de s'engouffrer dans notre réalité.
O peuple de Djibouti, mes très chers compatriotes, à mon avis et là, je
ne donne que mon avis, il faut, parallèlement, aux manifestations de la
rue, qui seront effectuées, purement, pour des raisons symboliques
(montrer au monde entier notre désaveu) neutraliser
ces six personnes. Alors, j'appelle à tous les Djiboutiens quels qu'ils
soient d'ouvrir la brèche à la flamme du patriotisme à compter du 1er
janvier 2016. Mais, avant, chaque quartier doit élire un comité d'une
dizaine de personnes composé d'hommes et de
femmes démocrates épris de liberté et faiseurs de la paix, j'en
appelle, bien entendu, à des organisations sécrètes. Il faut, également,
mettre en place, une équipe de sages et d'intellectuels, qui
gouverneront le temps d'une transition pour la préparation
des élections libres et indépendantes.
Mes chers opposants, cette fois, il ne s'agit plus d'une lutte pour un
siège indivisible, entre vous, et IOG, mais, plutôt, d'une nécessité
absolue pour la (re)naissance d'une nouvelle République. Un chèque en
blanc a été signé par le peuple djiboutien pour
le RPP après l'indépendance. Les dirigeants post-coloniaux ont assommé
le peuple avec leurs discours d'unité, d'égalité et de paix tout en
s'appliquant à éliminer, soigneusement, tous les vrais leaders
indépendantistes et en s'évertuant à créer une nouvelle
fausse histoire. Tout le monde est rentré, à la maison, une fois,
l'indépendance ou, plutôt, le sceau de l'indépendance acquis, nos
compères ont cru que le reste irait comme sur des roulettes : ils ont
été arnaqués. Pour que l'histoire ne se répète pas, une
fois de plus, voici, en gros, à mon avis, pourquoi le peuple djiboutien
se mobiliserait et opterait pour un changement :
La déclaration de la deuxième République
Cette déclaration de la deuxième République permettra cinq points importants. La liste des éléments fondateurs et initiateurs de cette nouvelle République n'est pas exhaustive.
- Décréter une nouvelle République une et indivisible pour un nouveau départ qui rendra, désormais, tous les Djiboutiens justiciables ;
- La préparation et la proposition d'une nouvelle constitution consensuelle digne du citoyen djiboutien ;
- La mise en place d'une réconciliation nationale, qui permettra au peuple djiboutien de pardonner leurs compatriotes, une fois, les exactions commises établies dans des enquêtes, minutieusement, effectuées de manière professionnelles et les fautes reconnues, publiquement, par leurs auteurs ;
- La liberté d'expression garantie avec l'accord de création des télévisions, des radios, ainsi que, des journaux privés et libres ;
- Les trois pouvoirs indépendants, chacun, des deux autres : les confier aux plus sages d'entre nous, le temps de solidifier la nouvelle constitution et de combler les lacunes par des lois complémentaires.
Cette déclaration de la deuxième République permettra cinq points importants. La liste des éléments fondateurs et initiateurs de cette nouvelle République n'est pas exhaustive.
- Décréter une nouvelle République une et indivisible pour un nouveau départ qui rendra, désormais, tous les Djiboutiens justiciables ;
- La préparation et la proposition d'une nouvelle constitution consensuelle digne du citoyen djiboutien ;
- La mise en place d'une réconciliation nationale, qui permettra au peuple djiboutien de pardonner leurs compatriotes, une fois, les exactions commises établies dans des enquêtes, minutieusement, effectuées de manière professionnelles et les fautes reconnues, publiquement, par leurs auteurs ;
- La liberté d'expression garantie avec l'accord de création des télévisions, des radios, ainsi que, des journaux privés et libres ;
- Les trois pouvoirs indépendants, chacun, des deux autres : les confier aux plus sages d'entre nous, le temps de solidifier la nouvelle constitution et de combler les lacunes par des lois complémentaires.
Il n'y a que le changement qui ne change pas. Refuser le changement à
son peuple reviendrait à vouloir aller à l'encontre des marées.
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