mercredi 26 mars 2014

Djibouti : Guelleh dans l’impasse.




Ayant refusé de signer le mémorandum de sortie de crise que l’USN lui avait proposé, Guelleh se trouve dans une impasse politique.  Habitué à l’obéissance et la soumission, Guelleh semble plus que jamais déstabilisé face une opposition pacifique, mais ferme sur ses principes.  Aucune de ses manœuvres (la répression, la corruption, le clientélisme, le tribalisme, le mensonge etc.) pour détruire cette opposition ne fonctionne, pire encore celle-ci se renforce à chaque épreuve.
Pour la première fois de son existence, Guelleh se trouve dans l’incapacité de faire taire les djiboutiens de l’intérieur comme ceux de l’extérieur (diaspora).

Une jeunesse avide d’informations s’empare les réseaux (facebook, twiter ect) et les murs de la censure ne tiennent plus  face un mouvement que le régime a encore du mal à cerner.
Mais, habitué à l’information verrouillée et les chants à la gloire d’iog, le régime semble toucher de ses fondements.

En outre, l’image de l’homme fort adulé par son peuple, que le régime essayait de vendre à l’extérieur, vole en éclat après des manifestations monstres de la diaspora. Si le régime cachait tant bien mal les manifestations quotidiennes des djiboutiens à l’intérieur du pays,  il  se trouve totalement démunis face à une diaspora déterminée à aider le peuple djiboutien dans son combat.

Les quelques espoirs de la communauté nationale et internationale d’une issue pacifique de la crise avec Guelleh comme acteur, semblent s’éloigner pour preuve la sortie plus que pitoyable de Guelleh au 4 mars dernier lors du 35 anniversaires  de son parti RPP, dont il a purement et simplement insulté l’opposition avec en prime des fausses accusations qui ont été rapidement mises en défaut.

C’est dans ce climat tendu que Guelleh accorde un soi-disant interview au journal « jeu à fric » (jeune Afrique) pour parler de son avenir, qui d’après lui (mon avis, il faut idiot ou iog pour y croire) ne serait plus candidat un quatrième mandat. 

Mais, égal à lui-même,  Guelleh parle de « transmission de pouvoir » à caractère héréditaire et parle d’un prince ou une princesse caché et  qui serait à l’abri des regards malveillants  pour prendre le  destiné du pays au jour venu.

En tout cas, tout ceci serait au conditionnel, vu que les signaux d’un énième braquage de pouvoir semblent réunis : 

1)    Reconduit à la tête du RPP à deux ans du scrutin : son explication lamentable sur le prolongement de son mandat à la tête du parti (RPP) ne prend pas, elle est du moins incohérente ou pour ne pas dire totalement fausse.

2)    Le scrutin législatif du 23 février 2013 : il s’agissait un scrutin parlementaire et non présidentiel, pourtant Guelleh s’est engagé derrière son parti. Et, après la défaite de celui-ci, il a refusé d’accorder la victoire à l’USN, pourtant il s'agissait  une occasion en or pour sortir avec prestige et laisser une chance d’un lieutenant issu de son camp pour la présidentielle prochaine.  En agissant ainsi et en instaurant la répression dans la gestion de la crise post-électorale, Guelleh a non seulement détruit sa sortie, mais a hypothéqué le peu de chance de voir quelqu’un de son parti lui succédé de façon démocratique.

3)     Sa guerre contre l’opposition ou toutes chances d’alternances politiques : Le parti (RPP), le porte-drapeau de la coalition présidentielle (UMP) semble être totalement vidé de ses militants. C’est un parti honni par le peuple. Il est associé à la mauvaise gestion du pays. Guelleh a également banni les cadres les plus compétents qui ont émis des réserves ou se sont prononcés entre la gestion désastreuse du pays. A part quelques fans, il ne reste plus rien. Face à eux, se dresse USN, la seule force capable de prendre les règnes du pays et changer de cap, même si elle est infiltrée au plus haut niveau par les satellites du régime. L’USN dispose dans ses rangs, des cadres expérimentés à l’intérieur comme à l’extérieur du pays pour proposer un autre chemin au pays.  Mais, « le futur retraité » est déterminé à détruire cette opposition. Le travail de sape de ses satellites commence à dévier USN de ses valeurs démocratiques. Ceci montre encore une fois que Guelleh ne veut pas s’éloigner du pouvoir contrairement à ses dires.

Alors, pourquoi prétendre de partir alors que tous les signaux indiquent le contraire ?

Pour l’instant, les faits indiquent que Guelleh veut rester au pouvoir ou relativement proche (l’antichambre du pouvoir).
Dans ces conditions, l’hypothèse la plus vraisemblable, serait  qu’il essaie d’appliquer la stratégie contre révolution : promettre son départ pour reprendre le contrôle une fois calmé la foule.
En outre, pour l’instant, Guelleh, le mensonge est un art de gouverner. Donc, de son point de vue, inutile de s’en faire  quelques mensonges écrits ou dits du moment qu’on a le pouvoir.
Donc, la stratégie de Guelleh est la même que celle de tout dictateur  qui  se trouve dans le creux d’une révolution et qui fait des promesses sans lendemain juste calmer les choses afin de reprendre la main.
Sans trahir un secret, des proches de Guelleh murmurent dans les couloirs feutrés du palais qu’il s’agit d’une dernière ruse du dictateur pour faire disloquer l’opposition USN dont certains seraient prêts à croire au père Noël au  même registre qu’un départ du dictateur Guelleh.
  L’autre hypothèse  serait qu’il compte couronner un ou une très proche à lui, sa femme ou ses enfants, seules capables de garantir son bien-être.
Pour autant, cette hypothèse semble être incongrue et pas crédible dans un esprit sain. En cas, d’une nouvelle confiscation du pouvoir par la force, la rue djiboutienne pourrait finir sa révolution plus violemment qu’il n’est actuellement. Les chancelleries occidentales, ni africaines ne pourraient pas prendre un tel risque et mettre le moyen pour que l’élection se passe correctement.  Et, dans c’est cas-là, ni iog, ni un proche, ni quelqu’un qui aura le soutien d’iog, n’ont la moindres chance de passer face au candidat de l’opposition USN (si celle-ci se mette dans une configuration plus démocratique que son état actuel ex : des primaires ouvertes). Un couronnement à la « bongo  du gabon» ne passera pas à djibouti.
Dans tous les cas, Guelleh est en train de rater sa sortie. Au lieu de s’exprimer en tant qu’un responsable d’un pays et dire que le peuple djiboutien choisira celui qu’il considéra digne de la fonction, Guelleh tombe dans ses bassesses  et parle un successeur caché.

  Contrairement à ce qu’il affirme dans ce journal, Guelleh donne tous les signaux d’une confiscation du pouvoir pour un quatrième mandat.

L’histoire nous a appris que les promesses et les paroles du dictateur n’engagent que le dictateur. Et que si une révolution se met en marche, les paroles du dictateur pour casser le mouvement ne donneront rien.

Mais, à djibouti, la révolution Khamzine est également confrontée à un travail de sape au sein de l’USN dont certains membres du haut conseil œuvrent à la démobilisation de la basse de l’opposition. Les premières victimes de ce travail de sape sont actuellement la diaspora et le MJO (mouvement des jeunes de l’opposition) qui sont les fers de lance de la révolution pacifique djiboutienne.   

Mais, si Guelleh annonce son départ en reculant, le sacrifice des jeunes du MJO est pour beaucoup.

Alors, quelques soient les déclarations d’iog, son départ est entre les mains des MJO.

Pour amplifier leurs actions, la diaspora doit assistance et aide aux MJO, ainsi que le mouvement des femmes qui sont en première dans cette lutte. 

jeudi 20 mars 2014

Djibouti : Quel Bilan de l’an I de la contestation ?


Un an de contestation est en soit une révolution au pays des matins calmes et des après-midis déserts. L’anomalie est même poussée à l’extrême pour parler de contestation à « Gellehland » où le maitre des lieux avait pour habitude de tuer dans l’œuf toutes revendications sociales ou politiques et châtier de manière extrême toute opposition à sa gestion de sa chose (Djibouti).

Sans verser dans l’angélisme et la croyance naïve en un changement démocratique rapide à Djibouti, essayons d’établir un bilan honnête de l’an I de la « révolution djiboutienne ».

Sur le plan du rapport de force, le dictateur peut encore compter sur une force répressive (police et gendarmerie) qui est voué corps et âme à son nourrisseur le maitre Guelleh.
Il peut également compter sur une justice aux ordres.
Par contre, sur le plan diplomatique, Guelleh a perdu toute crédibilité à l’intérieur du pays comme à l’extérieur, ses mensonges sont rejetés. Chacune de ses interventions consolident la coalition de l’opposition et amène son cortège de nouveaux opposants.

Un an après, les prisons sont remplies des valeureux citoyens alors que les bandits se promènent dans les rues. La déchéance de nationalité est le sport favori du dictateur. L’administration est totalement fantomatique et les conflits entre les princes atteignent  des sommets.

Les sources de financement qui nourrissaient la dictature, commencent à se tarir et  le coup de semonce donner par l’Union européenne avec le conditionnement de son aide à l’avancée des négociations entre l’état et l’opposition est un coup dur porté au régime.

La capitulation de l’opposition n’a été obtenue malgré les efforts soutenus de ses infiltrés.

Du côté de l’opposition, le bilan n’est pas flatteur non plus. Après avoir soulevé des espoirs sans égales, le décalage entre le changement voulu par la rue et celle  du « haut conseil de l’USN » (une armée mexicaine dont les idéaux se sont perdus dans la masse) est gigantesque.

Comme la révolution ratée en Iran, les discours et les actions de certains leaders commencent à démobiliser les jeunes et la diaspora, pourtant les fers de lance de la mobilisation.
A Djibouti, comme en Iran, l’opposition n’a pas réussi à faire la jonction entre les revendications sociales et politiques.

Du côté des valeurs, l’opposition djiboutienne a perdu beaucoup avec des nominations et une charte totalement en décalage des aspirations du peuple.
Comme en Iran, les leaders djiboutiens ne veulent pas changer de système mais voudraient un changement dans le système, plus difficile à obtenir dans un pays unicellulaire dans lequel  un homme décide de tout.

Pour les points positifs à noter dans l’opposition : une unité gardée au prix du minima, une jeunesse qui retrouve le goût de la lutte, une diaspora qui s’est réveillée et consciente de son potentiel.

Alors où en est l’espoir du changement démocratique qui a enchanté la rue djiboutienne un jour du 23 février 2013 ?

Comme disait le grand historien Thucydide « Tout Homme va toujours au bout de son pouvoir », Guelleh ira au bout de son pouvoir. Et, on peut lui faire confiance qu’aucune démocratie ne sera visible de son vivant.  Guelleh n’a jamais voulu et ne voudra jamais de son vivant d’un système démocratique et juste. Guelleh combat la justice et la liberté et ne peut pas concevoir un système démocratique  car ceci  va l’encontre ses principes les plus élémentaires. Son équation est simple, lui et ses proches doivent vivre sur les dos des autres.

Au niveau de l’opposition, les valeurs démocratiques ont disparus petit à petit face aux chantages du dictateur et de ses soldats infiltrés qui ont poussé des accords au minima excluant toutes références à des valeurs démocratiques.

La jeunesse entre la répression de la dictature et les discours insipides de certains leaders (dont certains commencent à diffuser des messages de soutien au dictateur avec des propos totalement incohérents : « qu’ils ne veulent pas un changement démocratique dans l’immédiat » ou « d’autres qui  excluent un changement démocratique en 2016 »), commence à quitter le bateau USN petit à petit.

La diaspora a résisté aux attaques du régime et de ses sbires, et avait mis à nu l’image de la dictature à l’extérieur, malheureusement elle a été atteinte et désorganisée par un coup magistral venant directement du cœur de l’USN. Depuis, les coquilles vident qui s’auto-désignent à vie pullulent  au sein de la diaspora, même si la France est la plus touchée. Un virus appelé « tribalisme » fait le reste au point que certains évitent leurs amis qui partagent leurs valeurs au profit de gens que tout leur oppose.

Il apparait que ni le régime ni l’opposition USN ne soient capables de faire leur bilan et corriger leurs erreurs.
Le peuple djiboutien et surtout la jeunesse djiboutienne semblent être pris au piège.

La question reste entière, révolution ou pas ?

Mais aucune évolution n’est à espérer au royaume de Guelleh et de ses captifs mercantiles au service de l’injustice et de la répression sans borne.



samedi 15 mars 2014

Djibouti : Le régime se réfugie dans la répression!


En panne de solution, le régime Djiboutien s’enferme dans la répression en total contradiction avec ses promesses des négociations avec l’opposition.

Le régime n’a jamais voulu négocier avec l’opposition selon les dires des proches collaborateurs du dictateur djiboutien d’après RFI.

Alors pourquoi promettre des négociations dont on n’a aucune envie de s’engager ?

Même si cette question semble être incongrue pour beaucoup des gens, elle mérite néanmoins d’être posée pour répondre aux néophytes de la stratégie dictatoriale.

Pour répondre à cette question, il faut avoir lu la bible (le livre de machiavel)  du dictateur Guelleh. Guelleh, à l’instar de tous les dictateurs Africains, considère Machiavel comme son seul  dieu et prophète et applique au virgule près les stratégies du prophète.

Comme tout « machiaveliste » qui se respecte, Guelleh considère qu’un prince ne doit pas abdiquer sans combattre et qu’il doit négocier sa défaite face à un autre prince et non avec les sujets de son royaume.

C’est ainsi que les dictateurs adeptes du machiavélisme ont toujours un train de retard face aux événements qui se secouent leur pays.

Pour eux, négocier est un aveu de faiblesse, donc, ils ne peuvent pas négocier avant d’y être contraints. Mais, lorsque la contrainte arrive, aucune négociation utile n’est plus à l’ordre du jour d’où la limite du machiavélisme.

Alors, pourquoi Guelleh parle constamment des négociations alors qu’il fait l’inverse ?
Guelleh utilise la négociation comme une arme de guerre pour diviser l’opposition et calmer l’opinion internationale.

Guelleh a testé ses théories sur la conception du machiavélisme sous le règne de Gouled en cas pratique lors des négociations avec la frud armé en 1994 et 2001.

Guelleh négocie pour conforter son pouvoir et non l’inverse. Donc, aucune négociation n’est possible tant que l’opposition est unie.

Et, bizarrement pour la première fois de l’histoire de Djibouti, les manigances de Guelleh pour diviser l’opposition ne prennent plus  d’où sa colère noire le 4 mars 2014.

Sa sortie était tellement catastrophique que le régime tout entier s’est vu mentir pour couvrir les mensonges du dictateur.

Il y a un constat actuellement à djibouti que Guelleh est arrivé au bout de la théorie machiavélisme  et qu'il n’a plus de solutions pour rétablir  une situation favorable à son régime.

Donc, La seule arme qui lui reste est la répression pour décourager le peuple.

Or, cette arme a un double tranchant, celle d’unifier ses adversaires et précipiter sa chute. C’est ainsi qu’il a ciblé une certaine catégorie des familles tribales et ethniques pour créer la confusion, mais encore une fois ceci ne prend pas.

Pour la première de l’histoire de Djibouti, Guelleh tâtonne car il a du mal à cerner de quoi est-il confronté !

Pour Guelleh et ses acolytes, la situation actuelle de djibouti est juste une contestation sans lendemain qu’il faut savoir maîtriser, or après 36 ans d’une dictature implacable, la société djiboutienne veut un changement à 90%.

Par contre, jusqu'à présent, la fraction qui espère un changement dans le même système est relativement importante par rapport à ceux qui veulent un vrai changement.

Sans peur des mots, un vrai changement veut dire une révolution.


Et, lorsqu’un régime se réfugie dans la répression, la révolution n’est pas loin.