mercredi 1 février 2017

Djibouti: Encore une élection mascarade !!




La prochaine élection municipale sera-t-elle une mascarade de plus qui 
s'ajoute à la longue liste des hold-up électoral ou des boycotts de l'opposition, autant des rendez-vous manqués pour le petit pays de la corne de l'Afrique devenu récemment une plateforme militaire mondial.

A Djibouti, au moins une chose est sûre, pas de suspense lorsqu'on parle d'élection!

Mais, peut-on encore parler d'élection vue que le régime de Mr Ismael Omar Guelleh, omnipotent président, a cadenassé ce territoire, plus petit que la moitié de la suisse, accablé par la chaleur, sans parler de l'humidité et les moustiques qui se prolifèrent dans une salubrité certaine.

Que faut-il attendre des prochaines élections municipales prévues février 2017? 

Rien pour la majorité des djiboutiens, lors d'une interview du radio VOA (La voix de l'Amérique) au service Somali, Guelleh a critiqué la politique de chaise vide de l'opposition et a invité celle-ci à participer à la "consolidation de la jeune démocratie à Djibouti".


 En réponse, le président de RADDE, le mouvement qui avait défait le parti UMP (parti au pouvoir) aux municipales de 2012,  Mr Abdourahman Mohamed Guelleh dit "TX" a renvoyé Guelleh dans ses cordes en l'accusant de malhonnêteté en parlant de démocratie à djibouti, vue que Guelleh a torpillé volontairement tous les dispositifs de séparation de pouvoir à Djibouti.  Il a surtout insisté  qu'il ne peut pas avoir des élections libres et transparentes à Djibouti, tant que le régime Djiboutien n'acceptera pas de s’asseoir avec l'opposition pour définir les conditions d’élections et instaurer un processus électoral digne de ce nom.

Cette ligne de Mr Tx rejoint étrangement celle du leader du principal parti d'opposition à Djibouti, le MRD, Mr Daher Ahmed Farah dit DAF, qui avait rejeté la participation de l'opposition aux derrières élections présidentielles d'Avril 2016. La participation d'une partie de l'opposition à ces élections avait signé le glas de la coalition de l'opposition Djiboutienne USN (Union pour le Salut National).

Depuis, l'opposition est divisée, mais semble se retrouver  pour rejeter la nouvelle mascarade municipale selon leur ténors! 

S'agit-il un rejet temporaire ou d’intérêt pour TX et ses camarades AMAN, ou un rassemblement de l'opposition autour de la ligne "dure" du MRD?

Le régime Guelleh a-t-il définitivement découragé ceux qui au sein de l'opposition étaient favorables un changement dans la continuité, ou la politique alimentaire selon les dires des djiboutiens? 

Après avoir voulu et travaillé ardemment pour la dislocation de l'opposition USN, Guelleh se trouve dans une situation ubuesque où il invite l'opposition à jouer dans son "jeu démocratique"!

En délicatesse avec son opposition d’antan, Guelleh essaie de créer une nouvelle opposition plus conciliante à sa "doctrine démocratique". 


A l''image du RADDE en 2012, Guelleh et ses stratèges ont essayé de créer une nouvelle OVNI, un nouveau mouvement de la "société civile", WADANI, mais celui-ci semble explosé en vol avant même l’échéance. Il faut dire qu'il avait du plomb dans l'aile depuis le début à cause d'une lutte interne au sein de la maison ou famille régnante!  

La lutte au sommet du pouvoir au sein dans la famille régnante, n'est plus un secret de polichinelle, mais exposée, voire exploitée dans l'espace public pour écarter toutes autres possibilités de succession du pouvoir.

Dans ces conditions de changement des paradigmes du régime où la dictature se transforme en "monarchie", peut-ont encore parler d'élections ou l'utilité d'une élection à mille lieux des préoccupations des djiboutiens et djiboutiennes qui rêvent de fuir les conditions misérables sous le rocher au risque et péril de leur vie, du moins ce qui en reste!