vendredi 29 janvier 2016

Djibouti: usn après l'humiliation, le déshonneur?


Djibouti: usn après l'humiliation, le déshonneur?



Comment peut-on parler de la participation d'une élection alors que le sang des citoyens djiboutiens n'a pas encore séché?

Comment peut-on parler de participer à une élection lorsqu'une partie de nos leaders sont encore derrière les barreaux?

Comment peut-on parler de participer à une élection dont les résultats sont connus d'avance?

Si ces messieurs sont pétés de tune à vouloir donner 5 millions à Guelleh, pourquoi n'ont-ils pas aider les pauvres jeunes et femmes qui se sont sacrifiés pendant plus de 3 ans?

Comment peut-on oublier à ceux qui sont morts pour cette cause pour vouloir participer au cirque de Guelleh?

Comment peut-on oublier à tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour nous soutenir?

Comment peut-on oser se renier à tel point pour déshonner ses propres paroles et effectuer cette danse de ventre à iog?

Vous appelez ça la politique? J'appelle ça la prostitution!

J'invite les militants usn floués par ces alimentaires à se révolter.

Notre dignité est en jeu! notre humanité est en danger!

Guelleh veut nous transformer en animaux et casser toute conscience humaine!

Disons non à cette mascarade et ces vautours qu'ils viennent usn ou ailleurs! 

Disons non! pour notre dignité et pour l'éthique!

Disons oui! L'espoir d'un changement démocratique! 

Disons non au déshonneur et à l'humiliation suprême!

Disons oui, une révolution citoyenne! 

Disons oui un espoir de justice et une vie meilleure à la place de cette tyrannie!

Ce soir! Je suis de nouveau debout face à la trahison et au déshonneur. 

J'invite mes frères de la diaspora et le peuple djiboutien à dire non!

Pas de CENI! pas de l'élection!

Pas de justice! Pas de paix!


Nous vaincrons!

MD

jeudi 28 janvier 2016

Djibouti : la phobie des structures et des règles !



Djibouti : la phobie des structures et des règles !


Dans nos vies privées ou dans nos « institutions » qu’elles soient politique (parti ou gouvernement) ou société civile (associative), nous aimons vivres dans le floue !

La simple évocation de la création d’une structure avec des règles ou l’ajout d’un article de bon fonctionnement au sein d’une association donne des sueurs froides à certains !  

Alors, d’où vient cette phobie des règles ou des structures viables ?

Qu’on soit dans un parti, dans une association ou dans le gouvernement, on n’aime pas ceux qui sont à cheval avec les règles (des empêcheurs de tourner en ronde). On les accuse de faire fuir les gens. Ils cassent l’ambiance en étant trop stricte ! Ces sont des « extrémistes ». Pour être « fun », il faut être « souple », comprenez sans règle, ni principe !

Pour les partis ou les associations, la « politique » c’est de rester floue pour « capter » le plus grand nombre et faire croire que l’entité va dans le sens des fantasmes de chacun d’entre nous.

Ce floue institutionnalisé masque un certain nombre de manque au niveau des dites « structures », comme par exemple leur stratégie, leur vision ou même leur programme. Elles laissent libre court aux fantasmes des adhérents de croire que cette structure répond à leur préoccupations.

Mais, ce floue est instrumentalisé par le système en place pour mieux contrôler la société djiboutienne et l’orienter  selon un certain plan préétabli !

C’est ainsi que les règles fiscales ne sont jamais claires et évoluent en fonction de la tête  du client. Selon votre proximité au régime, vous pouvez être exemptées d’impôts ou toutes redevances. Et, en cas de velléité ou soupçons de velléité, vous pouvez être écrasés par un régime fiscal fait sur mesure.

Le régime crée des « plaies-fiscales » sur le dos de chaque citoyen dans l’optique d’appuyer au moment opportun à fin de le ramener au bercail (système) ou l’utiliser à ses fins !    Chaque djiboutien qui a travaillé ou a fait des affaires de près ou de loin avec le régime est potentiellement un allié qu’il veuille ou non à causes de ses plaies fiscales.

C’est pour cela que le floue au sein de l’opposition ou des associations, c’est un instrument du régime lui permettant de manipuler ceux-ci via des personnes à « plaies-fiscales » ou infiltrés sciemment intégrés à fin d’orienter ces pseudo-structures vers le sens voulu par le régime.  Les personnes à « plaies-fiscales » ou les infiltrés détestent tout règlement ou lois  qui peuvent les bloquer  ou les empêcher à servir le régime le jour venu !

Pour dissuader les autres membres d’adopter des règles de fonctionnement aux structures ou même de les créer, ils utilisent la nativité de nos compatriotes sur le fait qu’il ne faut pas chercher à résoudre des problèmes pas encore rencontrés.

C’est ainsi que nous passons notre temps à colmater les brèches que de les endiguer.  Pour décourager ceux qui veulent agir, on les incite à s’engager dans les actions avant de créer la structure adéquate pour qu’ils bricolent aux besoins de l’action une structure faite-vite, non-viable qui va être détruite au premier coup de vent.

La phobie du régime à une structure où l’individu est régi par des règles qui l’obligent à ne pas suivre le dictat du régime et en cas de transgression, puisse être remplacé, est à son paroxysme!

Le génie du régime est qu’il a convaincu le citoyen lambda que les règles et la bonne gouvernance sont ses ennemis, au point qu’on a des sueurs froides chaque fois qu’un nous s’aventure sur ce terrain.  On le taxe souvent un obsédé du pouvoir, comme si le pouvoir est un domaine réservé à certains et que les autres n’ont pas le droit d’y penser !

Le régime a réussi à installer sa phobie des lois et de la bonne gouvernance dans la tête de même les opposants les plus convaincus !

Aujourd’hui, qu’on soit du côté du gouvernement ou de l’opposition les structures, les lois et les règlements sont les pires ennemis à combattre en premier.

mercredi 27 janvier 2016

Djibouti : un dissident est-il un opposant ?








Jamais dans l’histoire de Djibouti l’opposition n’avait suscité un tel espoir pour un changement démocratique, or après quatre ans d’une confrontation sans merci, l’opposition se trouve hors-jeu et le régime montre ses muscles !

En 2013, l’opposition était au bord du pouvoir et 2016, celle-ci se trouve totalement hors-sujet ! A part les faux-candidats cooptés par le régime, l’opposition s’achemine vers un boycott des élections présidentielles d’Avril 2016 (farce élective pour introniser Guelleh à vie) !

Comment en étant arrivé là ?

La première hypothèse est celle de l’utilisation de la force brute du régime dont beaucoup des djiboutiens parfois même des soutiens du régime viennent de faire l’amère expérience avec le massacre du 21/12/2015 à Bouldhuqo dans un quartier de Balbala  faubourgs de Djibouti-Ville.

Mais, il faut reconnaitre que seule l’utilisation de la force brute du régime ne nous a pas conduite au désastre actuel !  L’opposition elle-même a une grande part de responsabilité dans la situation.

 A part quelques-uns, les membres de l’opposition actuelle n’admettront jamais leur part de responsabilité dans l’échec. Ils préfèreront mettre cet échec dans le compte de la supériorité matérielle du régime. En outre, à part une infime minorité (certains conscients de l’échec et ses origines et d’autres qui ont voulu saboter la dite opposition), la majorité pense qu’elle avait fait du mieux qu’elle a pu et si c’était à refaire elle refera exactement pareille ! Et, ce qui amènera sans doute au même échec.

Malheureusement pour le peuple djiboutien, cette situation de tête-à-queue de l’opposition dure depuis un près de 40 ans ! Les hommes passent, mais la stratégie globale  de l’opposition reste la même !  Négociation ou  rébellion armée qui ramène à la négociation ! 

Et en plus, l’opposition djiboutienne a cette faculté  inouïe de s’étaler sur la table de négociation à chaque fois pour  sortir plus enchainée qu’elle n’y est rentrée ! 

Donc, un constat s’impose : soit IOG est un génie, soit l’opposition ne sait pas négocier !

Je ne pense pas un instant le génie du maitre de Bet-wali. 
Donc, si je ne crois pas  au génie, ce que j’affirme que l’opposition ne sait pas négocier !

Qui je suis pour juger des hommes qui ont passé près de la moitié de leur de vie à combattre cette dictature ou des hommes très compétents dans tous les domaines de la vie sociales et économiques de notre pays ? 

Et, franchement, en vue de quelques confrontations médiatiques entre les responsables usn et les cancres du régime !  Il n’y avait pas photo entre eux !

Donc, si les responsables de l’opposition sont plus compétents que ceux du régime, pourquoi ils échouent face à eux ?

Peut-on juste expliquer ces échecs répétés  par la seule force militaire ou l’utilisation de l’argent public ?

Je suis convaincu que non, aucune armée aussi puissante soit-elle ne peut résister face un peuple déterminé ! Exemple Afrique du sud !

Alors, c’est quoi notre problème ?

J’ai décelé un problème  en me posant cette question: qui sont les opposants ?

Ce problème n’est pas typiquement djiboutien, mais existe dans tous les pays africains.
Le problème de l’échec de l’opposition africaine et djiboutienne en particulière est qu’elle est  composée essentiellement des dissidents.

Ce n’est nullement une insulte, mais un fait ! 
  
Pour faire la différence entre ces deux termes  qui nous induisent souvent en erreur !

Un dissident est quelqu’un qui quitte un régime en ayant un différend  avec celui-ci sur des points particuliers (nombreux ou minimes).

 Un opposant est quelqu’un qui a des valeurs contraires avec le régime et qui veut changer le système sans avoir un différend particulier.

Notre problème est que pour nous  tous ceux ne soutiennent pas le régime sont des opposants !

D’où un amalgame sans nom et une déception toujours croissante !

Faut-il pour autant chasser les dissidents dans les rangs de l’opposition ?

Ma réponse est non !  Un dissident peut devenir un opposant à condition qu’il trouve un cadre d’opposition déjà établi or chez nous, ce sont les dissidents qui construisent la structure de l’opposition !

Comme un dissident maitrise mieux le système qu’il vient de sortir  face à l’hypothétique système qu’il aspire, la négociation tourne à la foire des intérêts particuliers qu’un changement de système.

D’où notre échec récurrent face à régime qui maitrise à merveille le mensonge et les fausses promesses !

Tant que l’opposition ne choisira pas des vrais opposants à sa tête, l’échec face au régime est garanti !

mardi 26 janvier 2016

Djibouti: Interview humoristique du Maire légitime de Djibouti, Mr Abdourahman Mohamed Guelleh dit TX.



L’équipe Aflagado, est la première équipe de journalistes à se rendre à la prison centrale de Gabode pour rencontrer le Maire légitime de Djibouti, président du RADDE et secrétaire Général de l’USN Mr Abdourahman Mohamed Guelleh TX.
Voici l’entretien (qui s’est tenu dans des conditions difficiles) !


Aflagado : Bonjour Mr le président et maire de Djibouti.

TX : merci, mais les titres ne me réussissent décidément pas ! (sourires). On dirait que le régime veut reprendre tous mes titres ! Il pense que mes titres lui reviennent de droit ! Après la mairie, le parti, je me demande quelle sera la prochaine étape.

Aflagado : Comment allez vous Mr Tx, vous avez l’air en forme après votre violente arrestation ?

TX : À part quelques ecchymoses, je me sens bien. On ne peut pas en dire autant pour les froussards qui se sont mis a 50 pour me mettre à terre !

Aflagado : vraiment, ils se sont mis a autant pour vous arrêter ?

TX : warya arrête ! Vous croyez qu’ils ont les couilles (excusez-moi du terme) de t’envoyer un homme ou deux ? C’est une milice dirigée par un froussard et apparemment ça déteint sur les autres! Vous avez vu combien de balles de résine, ils ont tiré sur Dr Hamoud ! On avait l’impression qu’ils abattaient un ours ! Depuis c’est le petit surnom de Hamoud, lorsqu’on plaisante entre nous !(Dr Hamoud était allongé juste à côté de lui) (Il poursuit). Même lorsqu’il ronfle, ils appellent du renfort !! (Rires) !

Aflagado : Mr TX, nous avons appris que les gens qui vous ont attaqué étaient cagoulés et portaient des gants, c’est vrai ?

TX : Et comment ! Mais apparemment ils se sont cagoulés le mauvais endroit, si vous voyez ce que je veux dire ! Il est possible que certains se soient chiés dessus ! Une bande de froussards quoi !

Aflagado : On a l’impression que vous êtes un peu amer, non ?

TX : Vous croyez ! Je m’en veux tellement ! Car si je pensais qu’ils étaient si fragiles que cela, il y a longtemps qu’on aurait marché sur Haramous! Et faire fuir la « peur du siècle » de son fauteuil ! Ah ! quel dommage que les djiboutiens ne voient pas cette peur du régime pour dire un coup : « bouhh ». Je vous assure que le gros allait avoir une crise avant de fuir en bateau, car il n’aurait pas eu confiance d’attendre le temps que son avion décolle d’Afrique du sud pour venir à djibouti ! Non sérieusement, on a merdé ! Car nous avons pris le régime pour ce qu’il n’est pas !

Aflagado : Mr TX, vous n’avez pas peur de tenir de tels propos en pleine détention, nous vous signalons qu’il y a des gardiens qui peuvent rapporter ce que vous dites?

TX : AHHHH ! Vous plaisantez ! Peur de qui? De ces froussards qui n'ont pas de quoi acheter leur khat? (Rires) Ce sont eux qui ont peur de nous ! Ils sont obligés de nous mettre en isolation et des fois de nous séparer moi et Dr Hamoud, comme si à deux on allait prendre le contrôle de la prison ! Non, je n'ai pas peur de ces Guignols! Je vous assure une fois que vous êtes mis en prison, vous n’avez plus peur !

Aflagado : Mais, Mr TX, ils peuvent vous éliminer en prison ? (il coupa)

TX : Vous croyez que vous êtes en sécurité à l’extérieur ? Ici au moins le monde sait qu’on est entre leurs mains si nous avons le moindre pépin !

Aflagado : Mr TX, le régime djiboutien ne reconnait pas qu’il y a des prisonniers politiques à Djibouti ? (il coupa)

TX : Dans ce cas, j’étais en train de voler des bonbons ! C’est ça ? Il est temps d’être sérieux ! Plus de 80% des gens à Gabode sont des prisonniers politiques ! Le régime peut dire tout ce qu’il veut dire, d'ailleurs qui croit encore à sa propagande? Le peuple djiboutien? La communauté internationale? (Rires) Ce régime a menti à tout le monde y compris à lui-même! (il lâche après un profond soupir) ! Ridicule !

Aflagado : Mr Tx, après votre arrestation violente, beaucoup des gens craignent qu'ils vous torturent, avez-vous été torturé?

TX : il y a beaucoup de tortures à Djibouti et des sévices de tout genre, mais j’ai subi une torture grave, celle de répondre à une question ridicule trois jours successifs. Ils me demandaient, ceci : « étiez-vous au courant de la tenue de cette ziyara (fête religieuse et traditionnelle)?». J’ai répondu oui comme tous les ans ! Là, ils m’ont dit que j’ai avoué mon crime ! Et, le dernier jour, ils m’ont demandé si le Dr Hamoud était également au courant également la tenue de cette ziyara? J’ai répondu oui comme tout djiboutien ou djiboutienne, et, là ils sont partis le chercher à l’hôpital en disant que j’ai donné le nom de mon complice! Ils auraient posé la même question à un citoyen lambda, il aurait donné la même réponse ! Tout le monde était au courant de cette ziyara ! Je ne savais pas que c’était un crime de savoir la tenue des ziyaras ! (ridicule) !

Aflagado : Mr TX, c’est beaucoup plus que la tenue du ziyara, on vous accuse d’avoir armé des civils qui ont affrontés la police?

TX : AiE! war waaxani waa doulii ! Je vous réaffirme ici personne n’était armé avant que la police abandonne ses matériels sur place après que les citoyens aient résisté à la charge injustifiée de cette même police ou plutôt de la milice du régime c'est autre chose mais on ne peut réécrire les événements et les rendre compatibles avec sa propagande éternellement! Est ce de ma faute si la milice du gros est composé de froussards qui à la moindre révolte du peuple abandonnent leurs matériels ! Ensuite, le froussard en chef a tout lâché sur le pauvre peuple de « Buldhoqo ». Heureusement, il n’a pas la bombe H, sinon on aurait plus Djibouti ! Je profite de l’occasion que vous me donnez pour présenter mes condoléances aux familles des victimes de ce massacre du 21/12/2015.

Aflagado: Une dernière question Mr Tx avant de clôturer cet entretien, avez-vous des nouvelles de votre vice-président Ali Dato et du secrétaire général de votre parti RADDE Mr Dalieh?

TX: qui ça?

Aflagado: Dato et Dalieh ont-ils essayé de vous rendre visite?

TX: Vous savez depuis mon interpellation brutale, j'ai subi un traumatisme au niveau du crane et depuis ma mémoire ne retient que les gens essentiels. Par conséquent je ne me souviens plus mais alors pas du tout de ces individus.

Aflagado : Merci Mr TX.

L’équipe Aflagado.


mercredi 20 janvier 2016

djibouti: Entretien Hebdomadaire de l'équipe Aflagado: ici avec DAF

Entretien  de l’équipe Aflagado avec le porte-parole de l’USN et le président du MRD Mr Daher Ahmed Farah dit DAF.



Aflagado : Bonjour Mr le président.

DAF : merci, mais ne dites pas Président.


Aflagado : pourquoi vous ne voulez pas qu’on dise président, vous êtes bien le président du parti MRD, non?

DAF : Oui, mais, c’est pour l’unité de l’opposition, certains comprendront Président de l’USN ou pire encore de la république .., vous savez les gens sont sensibles par ici.

Aflagado : Ok, Mr DAF, on peut continuer l’interview?

DAF : oui, oui, je vous en prie, nous sommes un peu là pour ça.
(Le téléphone n’arrête pas de sonner, apparemment des arrestations et des sollicitudes extérieures).

Aflagado : Oui un peu (rire) surtout que nous avons eu un peu du mal à venir chez vous ?

DAF : Problème d’adresse ?

Aflagado : Non, tout un dispositif policier ! On peut dire, sans exagération aucune, que nous avons eu droit à un interminable interrogatoire.

DAF : Ah ceci explique donc votre retard ! J’ai tellement l’habitude que je ne remarque même plus ! Ils sont encore là ?

Aflagado : Et comment !

DAF : Ne faites pas attention, l’autre a tellement peur que je lui botte le cul en plein jour, qu’il met deux douzaines de policiers devant ma porte ! Juste au cas où !

Aflagado : Donc, vous êtes un homme dangereux Mr DAF ? Etes-vous armé ? Pratiquez-vousl es arts martiaux pour engendrer une telle peur ?

DAF : Armé ? Ils savent très bien je n’ai même pas un couteau de cuisine ! Non, il a peur de mon crochet gauche légendaire! (rire)

Aflagado : Là vous plaisantez Mr DAF ?

DAF : Bien sûr, que voulez-vous que je vous dise, je ne sais pas de quoi il a peur, mais de toute évidence il a peur de moi !

Aflagado : Mais, vous, vous n’avez pas peur ?

DAF : je suis dans mon pays au milieu de mon peuple, pourquoi aurais-je peur !

Aflagado : Même avec vos innombrables arrestations, la confiscation de vos biens, dernièrement ils vous ont confisqué votre véhicule personnel? On dirait que vous êtes en danger ?

DAF : les arrestations, je commence à en avoir aussi l’habitude, au point que je ne les compte plus. Les gens me parlent de 23 fois etc…Laissons la justice (rire) donner le vrai chiffre... Mais, depuis des années, je travaille à Gabode ! Tenez la dernière fois, ils m’ont arrêté pour me demander de quoi je vivais? Je leur ai répondu depuis que vous m’arrêtez plus ! Ces cons ont cru que j’allais mourir de faim s’ils ne m’arrêtaient pas tous les jours! Par conséquent, il fallait que je sois arrêté toujours les jours. Pour stopper la folie, je leur ai menacé de les poursuivre auprès de l’OIT pour travail disséminé. Vu que ça devenait un travail à plein temps, même les jours fériés ! J’ai sorti une facture de nombre heures qu’ils m’ont détenu. Là, j’ai leur dit : Si vous me payez vos arriérés je n’aurai plus de problème d’argent. Je vous avoue qu’ils ont fait mine de ne rien comprendre, mais je ne compte pas lâcher l’affaire ! Pour la voiture, ce n’est pas un problème, le gros pense que je suis comme lui et que je ne peux pas marcher 100m !! Lui, il a besoin d’une papamobile comme le pape !! (Rires) !

Aflagado : Sinon, Mr DAF revenons à l’opposition. On a l’impression que vous êtes infiltrés au plus haut niveau et que le régime dispose de vos moindres faits et gestes ?

DAF : oui, nous savons çà, mais ne vous inquiétez pas ! Nous avons mis en place une stratégie depuis le début. Je ne devrais pas vous le dévoiler ici, mais beaucoup nous accusent de ne pas avoir une stratégie, je vous en dirai un peu ! (il prend une profonde inspiration). (Un petit sourire autour des lèvres)
Pour chaque sujet, nous tenons deux réunions qui sont contradictoires. Donc, les espions ont deux versions et comme ils ne peuvent que rapporter qu’une version à iog. Nous avons une chance sur deux pour qu’ils racontent la fausse version à iog !

Aflagado : c’est astucieux, mais le risque qu’ils racontent la bonne version est toujours là. N’est-il pas plus facile de les exclure ?

DAF : Non, ce n’est pas bon pour l’unité, c’est sensible les gens ici… Si on exclut un, un autre va se sentir fixer ! C’est comme ça ici. Donc, gardons l’unité. Et, oui, le risque existe, mais nous avons déjà réduit à 50%. Ce n’est pas mal pour une opposition jeune !

Aflagado : Mr DAF, vu de l'extérieur on a comme l’impression que l’opposition se cache derrière le mot unité pour masquer son incompétence à changer les choses ?

DAF : Que vous voulez que je vous dise, chaque fois on est rejoint par des nouveaux déçus du régime qui pensent révolutionner le rapport entre l’opposition et le régime et qui n’écoutent pas les anciens, ajoutés à ceux-là les infiltrés dont vous parliez, nous ne pouvons pas tous les dégager comprenez vous ! Nous restons sur place! Je vous le concède que beaucoup d’entre nous sont novices dans l’opposition. Il faut de la patience durant leur formation, nous parions sur l'avenir.

Aflagado : De la patience ? Mais, il y a des échéances qui s’approchent, comme l’élection présidentielle d’Avril 2016? Avez-vous préparé une stratégie pour contrer le régime ?

DAF : Oui, vous le saurez au moment venu, mais ne vous inquiétez pas l’USN a mis en place des stratégies pour chaque événement ! Après, ça peut échouer ! C’est le risque du métier !

Aflagado : Vu de l'extérieur toujours, ce qu’on voit pour l’instant, permettez-nous Mr DAF de rester inquiet, mais avant de clôturer notre interview, permettez-nous de vous poser une dernière question : de quelles natures sont vos relations avec le régime érythréen ? Nous avons vu ici et là il n’y a pas si longtemps un document en anglais indiquant un échange entre vous et le président érythréen qui circulait sur le net vous mettant en cause ? En outre, on se souvient d'un document similaire en français il y a longtemps qui avait conduit le régime à interdire votre parti le MRD ?

DAF : AH ! AH ! war nikan maxaa kasi ah ! Ils ont remis ça ! Non ! Et cette fois en anglais ! Ils se sont rendu compte après 20 ans que j’étais bilingue (rire) et ils essaient de rattraper le coup d’une conversation en français entre un président anglophone et un responsable lui-même anglophone ! Ils sont tellement ridicules !
Juste pour les djiboutiens : je n’ai jamais eu un lien quelconque avec l’autre fou de la région. Pour information, à l’époque j’avais juste sorti un communiqué demandant aux deux parties d’éviter l’escalade. Ce même communiqué qu’ils ont falsifié pour produire des faux!

Aflagado : Merci Mr le président, pardon Mr DAF.

L'équipe d'Aflagado.

mardi 12 janvier 2016

Djibouti: Aflagado, un nouveau type de média?

L'équipe du blog Revolution Khamzin vous présente cette page facebook "

Aflagado MEDIA - L'autre Actu" Média/actualités/édition".



Nous avons eu le plaisir de tomber par hasard sur cette page Facebook d'un nouveau genre de média, décalé dont l'humour et la dérision entremêlent.

Pour la petite histoire de traduction: aflagado (terme somalien): veut dire provocateur! (si d'autres trouvent un terme plus approprié, nous corrigerons). 

Dans un contexte lourd et difficile, l'équipe aflagado a réussi à faire rire ses lecteurs et lectrices vue les commentaires que ceux-ci ont laissé sur la page facebook.

L'entretien parodie dont ils ont réalisé auprès du président actuel semble inventé de toute pièce, mais vraiment surréaliste et très proche de la réalité djiboutienne.

D'après leur message l'équipe prend rendez-vous pour faire vivre cet entretien parodie avec un acteur majeur de la scène politique djiboutienne tous les jeudis.

Si ceci s'avère exact, il est fort probable qu'une page facebook ne suffira pas face au succès d'une telle démarche. Il faut reconnaitre que ce type de média utilisant l'humour pour faire passer des messages, a beaucoup d'avenir à djibouti à l'image des Gignols en France.

Si le premier opus est une réussite, espérons que l'équipe ne tombera pas si vite dans les insultes, mais restera au niveau que ce premier entretien. On salive déjà du prochain, apparemment avec DAF, mais avant nous avons décidé de partager avec nos lecteurs le premier entretien avec IOG.

ps: si cet entretien du jeudi reste à ce niveau, nous le publierons dans notre blog chaque vendredi, si l'équipe aflagado ne voit pas d'inconvénient.

voici l'entretien:

   
Djibouti: Entretien exclusif de l'équipe d'Aflagado avec le président pardon sa Majesté Ismael Omar Guelleh

Aflagado: Bonjour Mr le président?

Iog: vous dites?

Aflagado: hum Mr le président?

Iog: Non mais vous vous foutez de ma gueule! vous êtes venus pour m'insulter?

Aflagado: Non! Non! Mr le président, excusez-nous!

Iog: Non, mais en plus vous continuez avec votre ridicule appellation de président!

Aflagado: Mais comment vous présenter Mr le président?

Iog: stop avec votre "président", donnez-moi un titre de mon rang! Empereur, Roi ou Majesté!

Aflagado: ok Majesté, on peut commencer l'entretien ?

Iog: Oui mais avant sachez que le respect est primordial pour quelqu'un de mon rang, alors Majesté ça me convient!

Aflagado: nous venons d'apprendre Sa Majesté qu'il y aura une fête de votre intronisation aujourd'hui le 8 janvier 2016, de quoi s'agit-il?

Iog: c'est une fête que je donne en mon honneur et ma royauté. Mais, c'est une fête avant tout pour que mes sujets festoient dans le bonheur et l'allégresse!

Aflagado: une royauté? Et les élections présidentielles d'avril 2016?

Iog: hob!hob! War kani waa ayo. Oh Calmez-vous, ces festivités ridicules , j'en ai ma claque! Avec ses lots de contestations et de toute façon, je sais d'avance les résultats alors pourquoi perdre du temps avant de fêter! En plus, vous voulez que je me réclame président après 40 ans alors que tout le monde voit que je suis un roi! Réfléchissez bon sang. Non je ne suis pas stupide comme Paul Biya ou Mugabe à demeurer toujours président! Moi je veux monter en grade !!!

Aflagado: Mais, comment pouvez-vous organiser une intronisation avec cet état d'urgence? Il n y aura personne!

Iog:haaaaaayay kuwan maxaa ka siya. L'état d'urgence, vous dites ! C'est quoi l'intérêt de l'état d'urgence si on ne peut pas organiser une teuf en toute sécurité!
La population a peur? Vous plaisantez? (Il prend une profonde aspiration) C'est quoi cette population de minables! S'ils ne sont pas prêts à affronter les balles pour honorer leur nouveau roi, ils ne méritent pas de continuer dans leur misérable existence!
(Il poursuit) Non sérieux, pour une fois, je les invite dans un endroit chic qu'ils ne verront jamais de leur existence! Ils ont peur de quoi, de mourir? Ils ne sont pas déjà morts? (Il sourit à la limite du rire)!


Aflagado: majesté, vous n'êtes pas seul pour faire ce que vous voulez! il y a une opposition .. (Il coupe)

Iog: je les invite à la fête, mais je promets de ne pas les tirer comme des lapins(rires!)! (Il poursuit) les promesses n'engagent que ceux qui y croient!!(rires)! (Quelqu'un rentre et lui glisse quelque chose à l'oreille)...Son humeur a changé!

Aflagado: majesté un soucis?

Iog: j'apprends que les voyous de l'usn sont en réunion d'urgence! J'hésite s'il faut que j'envoie le GIGN ou les chars! (L'homme revient pour lui dire quelque chose dans l'oreille). Iog devient gai et rigole un bon coup! 

Aflagado: majesté qu'est qui se passe?

Iog: ils sont cons, ils me font peur pour rien. Je risque de les tuer sans le vouloir! On vient de m'apprendre qu'ils se sont réunis pour sanctionner quelqu'un qui a écrit un article sur Facebook! Sans rire! ils font un excellent boulot mieux que les incompétents que je paie cher! 

Il continua de rire, nous n'avons pas pu continuer plus longtemps l'interview vue la tournure des événements! Son entourage nous avait prévenu, il fallait faire vite et profiter de sa bonne comme de sa mauvaise humeur.Et, le même entourage nous a aussi prévenu qu'il était capable de nous tuer si l'on insistait trop!
Pour l'information, iog tue lorsqu'il est énervé, mais également lorsqu'il est très content!

L'équipe d'Aflagado.

  

Djibouti: Profil du prochain président..

 Profil du prochain président ..
Par  Saad Awaleh
Mais avant de faire sortir du lot cette personne qu'il nous faut, nous allons essayer de peindre, tout d'abord, les défis qu'il nous faut relever, les cinq prochaines années, ou en tout cas, dans un avenir très proche. Ainsi, à partir de ces défis, nous saurons les compétences que l'homme ou la femme, qui doit diriger notre pays doit présenter. Le profil requis nous guidera, très probablement, je l'espère, vers la personne qu'il nous faut, ou en tout cas, nous permettra d'y repenser par deux fois si celui que nous soutenons est le bon.
De prime à bord, nous devons lever certaines ambiguïtés. Nous ne devons pas nous duper, la population djiboutienne est, aujourd'hui, divisée sur le chemin à prendre pour son avenir. Alors, les uns et les autres ne doivent pas avoir le monopole de la parole ou les décisions à prendre. Ni haine, ni dépravations, les uns et les autres doivent accepter le débat, tout simplement, parce que nous allons partir du principe que personne ne veut du mal à notre cher pays, à ce beau pays, en tout cas, pour la plupart d'entre nous. Pour celui qui n'en est pas, encore, convaincu, il suffit de lui rappeler combien de « ouf » se sont exprimés le jour où, enfin, nous avons entendu parler d'un dialogue entre les deux tendances que représentent UMP et USN.
Mais commençons, tout d'abord, par décrire la situation actuelle du pays. Aujourd'hui, sous les murs des lamentations, la plupart de nos concitoyens reconnaissent l'état pitoyable de notre politique judiciaire, l'état tout aussi déplorable de notre politique éducative, l'état lamentable de notre politique sanitaire et l'état tout aussi désastreux de notre politique tout court. Pour le moment, notre but n'est pas de rechercher qui en est le responsable. Et nous sommes même de ceux qui sont convaincus que nous avons, tous, notre part de responsabilité. Mais, notre objectif, ici, est de trouver un terrain d'entente pour parvenir, ensemble, à créer un semblant de projet de société qui aboutit à une sorte de contrat social, qui régit, désormais, notre « vivre en communauté ».
Le tribalisme a atteint des summums au point où un responsable vous renvoie au ministre de votre clan. On en parle dans les majlisses, on en parle dans les bureaux, on en parle dans les rues et on en parle, même, dans les écoles. Pire, nous sommes en train de créer des associations tribales pour des raisons politiques. Certainement, et là, mes très chers concitoyens, le doute n'est pas permis, la machette s'en suivra, une fois, la passion installée.
L'appareil judiciaire est devenu la propriété de certains. La vente des drogues, les détournements des fonds publics, la corruption qui sont, pourtant, sanctionnés comme fautes graves dans notre législation, en incriminant les acteurs, ne sont plus des délits. Un coup de fil magique peut lever votre sentence et vous laisser agir en toute liberté. Ce même coup de téléphone, qui peut vous déchoir de votre nationalité ou vous inculper de trouble de l'ordre public, vous assigner à résidence ou en garde de vue sans aucune instruction judiciaire. L'injustice sociale a pris des proportions inquiétantes. La politique de mérite a cédé la place au tribalisme, à la connaissance, au mouchardisme. Il n'existe aucune règle de procédures et celles qui existent ne sont plus respectées dans l'embauche, dans les nominations, dans les prises des décisions, dans les appels d'offre, dans la distribution des parcelles des terrains, partout, avons-nous envie de dire, mais, nous savons, pertinemment, qu'une minorité d'hommes et de femmes tente de préserver, encore, certains lieux ou certaines ressources pour sauver ce qu'il est, encore, possible de sauver.
La corruption et les détournements des fonds publics dépassent l'entendement. L'argent de l'Etat est mal géré. Il est distribué au vu et au su de tout le monde, dans les maisons, dans les bureaux administratifs, dans les locaux du RPP, dans les régions, dans la rue ! Les caisses de l'Etat, tout comme, celles des grandes entreprises publiques sont pillées : les comptables ne sont désignés que pour justifier l'injustifiable. Tant d'argent qui aurait pu servir à investir dans des mécanismes créateurs des richesses, est utilisé pour arborer le snobisme d'un homme, d'un seul homme.
La méfiance est à son comble. Personne ne fait confiance à personne. Le président de la République parle, et je doute fort de sa sincérité, pareil pour les ministres, les députés. Un petit président d'association ne m'inspire plus confiance. Les médecins, les enseignants, tous les intellectuels quittent le pays. Un si petit pays qui perd, chaque jour, chaque année, un si grand nombre d'hommes et de femmes dans lesquels il a parié, pourra-t-il un jour s'en relever ? Sommes-nous en train de vivre une crise de confiance en nous-mêmes ?
Notre système sanitaire laisse à désirer à tel point que vous pouvez mourir d'une infection qui se généralise de jour en jour à cause de l'insalubrité qui règne dans les structures hospitalières, ou même d'une appendicite. Même pour votre argent, vous ne pouvez vous soigner avec confiance et certitude. L'injustice sociale est passée, aussi, par là : qu'il s'agisse des résultats de l'impunité totale ou qu'il s'agisse de ceux du fouet de l'Etat policier que nous avons créé, ensemble, nous, les Djiboutiens. Vous pouvez mourir en tranches découpées, plusieurs fois, à cause des gangrènes.
Pire, rien ne nous garantit, aujourd'hui, et nous n'avons aucun espoir que dans les dix années à venir, les choses vont s'améliorer dans le bon sens. Rien. Les générations qui arrivent et qui proviennent de l'éducation nationale dont nous connaissons, aujourd'hui, les déboires ne présagent rien de bon. Si, aujourd'hui, le ministère de l'Education nationale avait appliqué la petite règle toute simple de moyenne, c'est-à-dire, 10/20, dans plus d'une vingtaine d'écoles de la République de Djibouti, aucun élève ne serait admis en sixième ! Voici l'état désastreux de notre système scolaire sans vouloir le dépeindre.
Pour conclure, donc, cette partie, nous pouvons dire que notre pays souffre, surtout, en matière sociopolitique. La santé, l'éducation et la justice ont besoin de beaucoup plus d'assurance que l'état dans lequel elles se trouvent aujourd'hui. Les hommes et les compétences ne manquent pas. Apparemment, l'argent, non plus, ne manque pas, dirait-on. Seule la mauvaise gestion née de tous les maux que nous venons de décrire est, apparemment, responsable de cet état de lieu. Le peuple ne demande pas de l'argent bien que l'économie, aussi, soit importante. Il demande des règles pérennes qui s'appliquent à tous et qui garantissent le minimum de droit à chacun. Ainsi, chacun aurait eu ce que son mérite et les droits du pays lui lèguent. Et le développement durable de notre pays nous serait, ainsi, garanti. Ne construisez pas de routes ni des immeubles, construisez des hommes et eux, construiront les routes et les immeubles.
Pour les cinq prochaines années, nous avons, donc, besoin d'un homme intègre, d'un administrateur à la fois réformateur et pragmatique, d'une personne appliquée qui donne aux institutions et aux autres administrateurs tout leur rôle tout en garantissant les droits à tous les Djiboutiens. Surtout pas un homme au-dessus de la loi, encore moins, quelqu'un qui montre l'image de l'instrumentalisation clanique ou un partage tribal. Un être capable de faire renaître la djiboutienneté sans promouvoir la ségrégation d'aucune sorte. Un homme prêt à utiliser toutes les ressources dont nous disposons et, notamment, les compétences des uns et des autres pour un développement durable, un homme qui nous fait comprendre que tous unis, nous sommes une force et que personne n'est de trop. Obama l'a si bien dit, l'Afrique n'a plus besoin d'hommes forts mais d'institutions fortes.
Nous avons besoin d'un homme intègre capable d'oublier ses rancunes et la haine qu'il a un jour ressenties contre ses proches, contre ses voisins, contre ses collègues et contre quiconque qu'il a dû partager une vie avec lui. Nous avons besoin d'un homme intègre capable de négocier et de tenir ses paroles pour le développement durable du pays. Nous avons besoin d'un homme intègre capable de réunir opposition et majorité dans le même gouvernement, dans le même parlement, acceptant sans aucune rétention la coopération, la cohabitation, la cogestion, l'alternance. Un homme qui est là non pas pour ses filles, ni pour ses frères ou pour son clan. Mais, un homme qui est là pour le bien de tous les Djiboutiens, tout simplement.
Nous avons besoin d'une justice libre, impartiale et indépendante. Une justice libre de tout autre arbitrage néfaste tentant de l'influencer pour la partialité, pour la défense de ses propres petits intérêts égoïstes, pour la soumission. Une justice capable de faire sortir du pays de l'irresponsabilité : une justice devant qui nous devons tous rendre des comptes, et qui nous met, tous, devant nos responsabilités de tout acte perpétré. Une justice qui punit toute tricherie même lorsque cela provient de la part d'une haute autorité de l'Etat ou de l'un de ses propres acteurs. Nous avons besoin d'une justice, qui s'interdit d'intenter des procès contre les innocents, durant les heures sombres de la journée et de se faire en privé.
Nous avons besoin, indéniablement, d'une liberté d'expression, qui deviendrait le premier garde-fou qui nous garantit nos droits à travers laquelle nous pourrions dénoncer les perversités pour construire. Les traîtres d'hier, les corrompus et les corrupteurs ne pourraient plus, jamais, nous imposer leurs visions démagogiques. Cette liberté d'expression nous permettrait de faire émerger de vrais leaders sportifs, culturels, intellectuels et politiques saints d'esprit : tous ces condamnables qui ont l'épée de Damoclès sur la tête n'auront plus qu'à suivre les autres.
Nous avons besoin d'une lutte féroce et sans merci contre la corruption et le détournement des fonds publics. Comment des ministres peuvent-ils se vanter, publiquement, sur l'antenne nationale télévisuelle, qu'ils se sont appropriés, de force, des parcelles de terrains ??? Mais c'est d'une incompétence notoire en matière de politique. Non seulement, nos ministres s'approprient la chose publique, mais, ils le crient, en plus, haut et fort, sur les toits. Quoi attendre, alors, de ces directeurs qui gèrent, depuis plus d'un quart de siècle, les entreprises publiques les plus importantes et les plus lucratives ? Dans ces fameuses questions réponses aux membres du gouvernement, nous avons assisté à l'intervention d'un jeune homme djiboutien qui a fondu en larmes. Quelle a été la réponse du président de la République ?
Nous avons besoin d'un système sanitaire irréprochable. Quand je pense qu'il existe des pays dans lesquels on prend en charge la santé de près d'un milliard de personnes, j'ai honte de notre désarroi et de notre déchéance.  Pour moins d'un million de personnes, nos structures sanitaires laissent à désirer. Regardez l'hôpital de Balbala, il a coûté des millions, très récemment ; ne cherchez même pas des compétences, il ne donne même pas l'assurance en matière de propreté. Impossible de le rendre propre !!! Tellement des fissures traversant les fosses sanitaires débordent sur les carrelages. Tellement les fissures des gouttières traversant les enceintes des murs laissent filtrer l'eau des pluies dans toutes les salles. Alors, aller faire une opération dans cette situation devient héroïque.  
Nous avons besoin d'une école de qualité. Criez sur tous les toits que vous avez reconstruit l'école, que vous avez réveillé les enseignants, seuls les actes réfléchis, pour le long terme, donneront des résultats tangibles dans le système éducatif. L'efficacité réside dans le consensus, dans les compétences, dans la légalité, dans la justice sociale, dans la continuité. Les propagandes d'un autre âge ne convainquent que son auteur. L'incompétence ne donne pas naissance à de la qualité. Des affirmations politiques successives dont les résultats ne sont ni garanties (parce que pas diagnostiquées) ni confirmées (parce que jamais vérifiées) n'adhèrent qu'à un système et pas à une stratégie d'ensemble. Qu'est-ce que la qualité ? Des écoles, nouvellement, construites en voie de destruction, des toilettes toutes neuves, qui ne sont pas utilisées parce qu'il manque les rudiments, jusqu'à 80% d'élèves d'une classe de 5ème année, qui ne savent pas lire. Voilà la qualité sur laquelle il faut travailler.
Tout ce que vous décrivez existe en noir et blanc, me direz vous. Textuellement, notre constitution garantit la liberté d'expression, de circulation des biens et des personnes, ainsi que, les trois pouvoirs indépendants, chacun, des deux autres. Seulement, dans les faits la triste réalité que nous vivons est tout autre et nous rappelle qu'il n'en est rien. Il nous faut, donc, la reconnaissance de ces droits les plus communs de chacun des acteurs. Et ne nous méprenons pas, la mise en place des garde-fous, qui nous garantissent la fiabilité de ces promesses est plus que nécessaire. La confiance renaîtra de ses cendres grâce aux actes. Nous sommes fatigués des mots. Alors, trouvons cet homme ou cette femme.
« Tant que vous n'avez pas encore vendu votre âme au diable, il cherchera, toujours, à vous l'acheter. »
IOG (Ismaël Omar Guelleh) est-il l'homme de la situation. Certainement pas. Il l'a dit, lui-même, nous le connaissons si bien.
Mon premier argument est que, tout simplement, il a régné en maître incontestable et incontesté durant, au moins, ces seize dernières années. Que pourra-t-il nous promettre pour la promotion de la démocratie ? Pour la lutte contre la corruption ? Et le détournement ? Pour la mise en place d'une école de qualité et des structures sanitaires acceptables ? Pour la liberté d'expression ? Pour une justice équitable, impartiale et indépendante ? Je vais tenter de les décourager parce que ses sbires, je ne pourrai, sûrement, pas les convaincre en listant tous les maux de notre société, qui sont devenus, aujourd'hui, encore, plus urgemment, qu'hier les défis de demain.
IOG, l'intraitable est devenu président contesté de ce pays, en 1999, alors qu'il existait le peu de démocratie que nous avons hérité de la guerre civile du FRUD et de la gouvernance des socialistes en France. En effet, Mitterrand avait exigé de tous les pays africains dépendants encore de la France, financièrement, de mettre en place une gestion partagée avec les opposants. Il l'avait exigé, surtout, à son deuxième mandat faute de quoi vous pouviez subir des représailles. La constitution concoctée à l'occasion, en 1992, et les quatre partis politiques mis en place à l'occasion, ont volé aux éclats. Il faut dire qu'il est chanceux aussi. Il a eu trois mandats successifs de gouvernance de droite à sa solde. En moins d'un mandat, il n'existait plus un parti opposant, les syndicats ont été écrasés et la justice confisquée. L'école jetée aux orties avec les enseignants devenus à l'occasion des mercenaires ; d'autres syndicalistes seront pourchassés dans les rues de la ville au fusil d'assaut ; et nos « héros de la guerre » seront mitraillés. Personne ne sera épargné, ironie du sort, même ses amis les plus intimes et planificateurs de ces plans machiavéliques paieront pour leur docilité trop douteuse.
Homme de largesse, IOG commencera à se balancer entre toutes ses raquetteries de l'intérieur comme de l'extérieur. Il tombe à pic pour un rendez-vous important des organisations internationales sur les objectifs de l'an 2015 pour les financements de l'école et de la santé des pays sous-développés. La guerre inespérée menée contre le terrorisme et la recherche de la concorde sociale par la communauté internationale pour la Somalie, lui rapportent des milliards de nos francs. Son dernier malfrat d'ami lui trouve l'idée géniale de dépoussiérer et de mettre, enfin, à exécution, le vieux projet du Port de Doraleh. Durant toutes ces années de bon augure, pour lui, il se contentera d'écraser au silence tous ceux qui contreviennent à ses ordres, souvent, égoïstes et malsains. Il se construira un château fort aux frais du contribuable, s'achètera un jet privé et trouve l'argent pour financer, par ci et par là, à l'étranger, des projets très coûteux. Rien pour les pauvres Djiboutiens, bien au contraire, ils doivent se serrer la ceinture : ils cotisent plus de 30% de leurs maigres salaires. Qu'est-ce qu'il a bien khaté ce mec !
IOG, le manipulateur n'a, jamais, vu plus loin que son nez et son ventre. Le seul mot qu'il emploie à merveille, ku ja ja biya (littéralement, fracassez-les), la formation de la gestion coloniale des affaires d'un autre temps. Son secret, ne jamais tenir parole ; frapper toujours de dos ; diviser pour mieux régner, des pratiques qui vous reviennent à la gueule un de ces quatre. Le peuple manipulé, les Accords d'Abha manipulés, des ministres manipulés, un parlement manipulé, des chefs d'état major manipulés, une justice manipulée, la constitution manipulée et, enfin, les accords cadres manipulés. C'est moi qui donne, ce n'est ni la constitution et autres droits, ni le peuple, nous somme-t-il si souvent. Nous sommes tous ses enfants, oh que dis-je ses pions. Qu'a-t-il fait de sa gouvernance ? Un peu d'ouverture ? Oui, c'est lui qui a donné les vingt pour cent à l'opposition ? Et quels ingrats! Les  salaires, c'est lui qui donne. Quels ingrats sommes-nous nous le peuple, il n'y avait rien le jour où il est devenu président. N'étions-nous pas en crise d'ailleurs ? Voilà les pauvres visions d'IOG. En gros, il a eu sa chance et il a raté l'occasion de rentrer dans l'histoire, d'ouvrir à son peuple les yeux et de rester pour toujours dans nos cœurs alors qu'il avait l'ingrédient de plus en plus rare de nos jours dans le monde, l'argent.
IOG, l'incompétent ne dispose en fait d'aucune compétence réelle, sinon, ça se saurait. Quelle frange de la société, quelle sorte de métier, quelle façon de gérer quoi que ce soit a-t-il le plus développé ? Rien, plus rien ni aucun secteur. C'est sa plus grande faiblesse du Monsieur Président aucun diplôme d'aucune sorte ! Il a voulu prononcer quelques mots d'italien incompréhensibles, a demandé une interview dans un arabe exécrable, a regretté de lire un discours dans un anglais pas comme les autres. L'empire du soleil levant a compris en lui octroyant un diplôme d'honneur. Lui s'est, toujours, complu dans la médiocrité le plus absolu, temps qu'il possède une armada. Son incompétence est devenue, pas seulement, légendaire, mais, en plus, contagieuse : plus de police compétente (il faut qu'elle soit à ses ordres et non à ceux de la constitution), plus d'enseignants compétents (ils risquent de réclamer des droits), plus des politiciens honnêtes (ils gênent tout simplement), plus de directeurs compétents (ils se prennent pour de petits dieux en rappelant toujours ...), plus de militaire compétent (il pourrait passer du côté du peuple) quitte même à les supprimer, physiquement.
Le vieux IOG a, aujourd'hui, mal en point. Il s'est enfermé dans un piège comme tous les ennemis de la liberté d'expression de son genre. Laisser, toujours, un peu de liberté à votre peuple vous laisse à vous, aussi, de pouvoir souffler, parfois, et de continuer à agir. Mais, une fois que vous vous êtes enfermé, vous finissez par dépendre de ceux-là mêmes que vous avez, toujours, fait subir, votre cercle d'action, depuis longtemps, jamais, renouvelé. Et d'autres petits sbires, qui leur ont fait allégeance souhaitant, toujours, de faire partie du groupe, un jour, qui ne viendra jamais, continueront de finir la suite pour vous éloigner, encore plus, le peuple dans les agissements de leur zèle incommensurable. Cet acteur, qui a su se faire de fans par ses actions, de plus en plus, machiavéliques et inégalables finit par donner pitié. Un Kadhafi ! Ya ibni, ya ibni, ya ibni.
IOG, l'indéfendable est, encore, défendu par de nouveaux petits sbires, de nouveaux petits loups enragés et engagés pour un quatrième mandat. Qu'en a-t-il fait de trois premiers ? Ils avancent, souvent, des chiffres, qui sont, là, disent-ils. Et qu'ils s'empressent, aussi, d'ajouter que d'autres vont venir. Ils n'ont rien compris et ils ne comprendront, jamais, rien puisqu'ils n'ont qu'un seul objectif. On s'est, toujours, demandé pourquoi on ne fait pas ceci ou cela pour le pays, pour le peuple ? Pourtant, nous savons que dans le monde entier, ce sont les gouvernements, qui devancent, toujours, les peuples en matière des idées. En fait, ces gents-là sont occupés à une seule chose, voler. Ils viennent défendre pour, ensuite, aller récupérer quelque cadeau à une fenêtre. Ils ne savent même plus qui est-ce qui donne. L'essentiel, c'est qu'ils ont obtenu gain de cause. Des bâtiments pour école oui, il y en plein dont il faut, surtout, remercier et pour beaucoup, la communauté internationale. Des bâtiments pour dispensaires ou hôpitaux, oui, également. De l'argent, on le reconnaît oui, il a coulé à flots pour certains. Mais, ce que nous demandons est une justice sociale pour une distribution équitable de la richesse nationale. Nous ne demandons pas des murs, mais, une éducation et un soin digne des êtres humains, tout d'abord, nous pensons pouvoir nous l'offrir, de qualité. C'est un changement de système que nous demandons, pas de l'argent ou d'un homme contre un homme. Et si ce pauvre homme, IOG, était capable de le faire, il y a, bien longtemps, que nous l'aurions su. Alors, s'il vous plaît, il faut sauver le soldat IOG.
Je vais vous dire Monsieur le pauvre peuple que nous sommes à sa façon d'évaluer. Les outils d'économistes du genre PIB ou autres ne sont pas à notre portée, mais nous avons notre façon de le faire. Regardez, par exemple, il y a quelques années, les peuples des pays limitrophes venaient se soigner, à Djibouti, aujourd'hui, c'est l'inverse. Faites une petite tournée à Diré-Dawa, à Jigjiga, à Hargueissa, je ne prétendrai pas que ces villes sont plus jolies que Djibouti pour l'amour patriotique, mais, ce que j'ai envie de vous faire comprendre, ce que l'ampleur et la vitesse avec lesquelles elles ont changé, n'ont rien à envier avec les nôtres. Je ne me permettrai, sûrement, pas d'évoquer Nairobi ou Addis-Abeba. Ne vous empressez pas de dire que ce sont des villes anciennes, je vous parle, uniquement, que malgré cet argent, cette denrée rare qui fait tant leur convoitise, nous roulons, beaucoup, moins vite.
Je me pose la question de savoir pourquoi un pays comme Djibouti n'a, pour le moment, aucune, pratiquement, aucune chance de se développer ? Ne vous empressez pas de me répondre que nous n'avons pas des ressources naturelles pour nous développer parce que les nippons et bien d'autres pays démentent cette théorie. La hausse du salaire, un soleil insupportable, une électricité trop chère. Permettez-moi de souligner, au passage, que la connexion d'électricité, en Ethiopie, était le retour à espérer pour notre dépendance en matière d'énergie, ce ne fut pas le cas, malheureusement. Seulement, j'ose croire qu'il n'en est rien de tout cela. S'il n'y a que la Chine, qui puisse se permettre d'investir dans des pays comme les nôtre, c'est qu'il y a bien une raison (et encore elle compte ramener une armée pour protéger ses bénéfices). Là où les Djiboutiens n'osent pas ! Vous l'avez bien compris. En fait, bien pire que la cherté du canton, ce sont les raquettes des groupes mafieux de plus en plus nombreux, qui inquiètent. Vous allez vous enrichir, mais, jusqu'à quel pourcentage de votre réussite, de votre bénéfice (parfois c'est même bien pire) êtes-vous prêt à céder ? Après la lecture des textes de lois, volontairement, bien flous, un investisseur voudra bien organiser une petite escale, à Djibouti, pour tâter le terrain, dit-on. Personne ne jette son argent par la fenêtre. Et, une fois, qu'il aura remarqué tous ces petits loups enragés, qui guettent une proie facile à décortiquer, il s'enfuit vite.
Vieux, usé, malade, IOG, lui-même, a besoin d'être sauvé, à mon avis. Il suffisait juste de bien le regarder, lors de son annonce, de son retour pour le quatrième mandat. Il semblait, en même temps, crier au secours ! Bien sûr, notre pays est notre priorité, le soldat IOG n'est qu'un soldat comme tout autre patriote, mais, il faut, aussi, tenter, autant qu'il est possible de le faire, de le sauver. Le sauver, d'abord, de lui-même, il m'a bien semblé qu'il a exprimé vouloir se suicider (je vais léguer ma vie à mon pays a-t-il bien dit). Mais, le sauver, aussi, de cette bande mafieuse, qui se croit, au-dessus, de tout le monde et qui a perdu la raison et la matière grise avec son feu leader. Cette bande qui veut acheter tout le monde ne contrôle pas, apparemment, les délires du soldat mauvais joueur (j'emprunte l'expression à un ami). On a de plus en plus l'impression qu'il dit que le pays lui appartient et que le peuple n'a rien à lui dire. Alors, s'il peut entendre la raison, encore, je lui dis que nous arrivons vieux soldat, nous ne te laisserons pas crever au milieu de cette bande maffieuse ; nous viendrons te chercher.
O peuple de Djibouti, je voudrais vous dire un mot. A maintes reprises, le soldat IOG a changé d'avis dans une période perceptible pour un peuple : en moins, d'une semaine, lors de la campagne électorale des législatives, en moins, d'une année, pour son retour à la case départ. C'est impur pour un homme politique de mentir en une période perceptible par son peuple, encore plus, pour un homme, qui se dit président d'un pays. Quelle épouvantable erreur !!! Le soldat IOG ne croit pas à la lutte d'un peuple, et comme tout homme convaincu que le pays lui appartient (tout dictateur en fait), il nous provoque, il nous teste, il frappe, il emprisonne, et il tue si le complot de monter le peuple les uns contre les autres à travers le tribalisme ne donne pas les résultats escomptés. Le soldat IOG n'était qu'un soldat et lui et son entourage ne réfléchissent qu'en soldat. Nous le peuple, nous avons une autre force qu'il a ignorée et qu'il a refusé d'écouter les vingt dernières années : nous avons, avec nous, les intellectuels et les religieux, les hommes purs. Là où les compétences doivent faire la différence, aujourd'hui. Nous n'avons pas besoin d'autres armes. Il a mis, à la porte, tous ceux qui ont voulu gardé leur dignité et leur fierté de nomade, tous ceux, qui ont refusé de voler, tous ceux, qui croyaient à la République.
O peuple de Djibouti, patients des patients, je suis somali, afar, arabe ou qui que ce soit d'autre. Je suis d'origine éthiopienne, somalienne, yéménite ou autre, qu'importe ? Qui a choisi d'être le clan, la tribu, la race ou le lieu de sa naissance ? Nous partageons cette flamme de patriote. Nous sommes, tous, des Djiboutiens, d'abord, et nous nous inquiétons, tous, pour notre patrie, pour l'avenir de nos jeunes concitoyens. Nous voudrions léguer, à notre tour, la République, dans des meilleurs draps que l'état dans lequel nous l'avons hérité. Je vous supplie de ne pas tomber dans le piège qu'IOG et sa bande nous tendent, de refuser de soutenir ou de rejeter pour des raisons tribales. Ne rejetons pas, non plus, ceux qui ont pensé jouer le jeu en s'apprêtant au concours de soumission et de mouchardisme dans lesquels ils ont vendu leur dignité. Ce n'est, peut-être, pas de leur faute ; cela fait une vingtaine d'années que la politique de mérite a été piétinée et la prostitution intellectuelle sanctifiée. Je suis convaincu qu'avec la nouvelle République, ils sauront s'y adapter.
O peuple de Djibouti, braves des braves quelle  que soit votre position, aujourd'hui, la réaction face à l'ignominie s'impose. Cette bande mafieuse de, seulement, cinq à six personnes veut utiliser toute la machine de l'état pour servir ce qu'elle voit comme ses propres intérêts. On peut y lire malgré le fait qu'ils s'empressent d'évoquer, de suite, la paix et la concorde sociale, le déluge après nous. Je leur rétorque « pas la peine de rêver, on a compris votre petit manège ». C'est vrai que la plupart des peuples des pays de la révolution « printemps arabe » ne l'ont pas réussi. Si vous soulignez cela,  vous oubliez, très souvent, que nous avons acquis, aussi, une expérience et que nous pouvons, très probablement, mieux faire. Très, sincèrement, je ne pense pas que ces six personnes méritent que nous détruisions notre pays dans une aventure très périlleuse et offrir à nos ennemis de l'intérieur comme ceux de l'extérieur, l'occasion de s'engouffrer dans notre réalité.
O peuple de Djibouti, mes très chers compatriotes, à mon avis et là, je ne donne que mon avis, il faut, parallèlement, aux manifestations de la rue, qui seront effectuées, purement, pour des raisons symboliques (montrer au monde entier notre désaveu) neutraliser ces six personnes. Alors, j'appelle à tous les Djiboutiens quels qu'ils soient d'ouvrir la brèche à la flamme du patriotisme à compter du 1er janvier 2016. Mais, avant, chaque quartier doit élire un comité d'une dizaine de personnes composé d'hommes et de femmes démocrates épris de liberté et faiseurs de la paix, j'en appelle, bien entendu, à des organisations sécrètes. Il faut, également, mettre en place, une équipe de sages et d'intellectuels, qui gouverneront le temps d'une transition pour la préparation des élections libres et indépendantes.
Mes chers opposants, cette fois, il ne s'agit plus d'une lutte pour un siège indivisible, entre vous, et IOG, mais, plutôt, d'une nécessité absolue pour la (re)naissance d'une nouvelle République. Un chèque en blanc a été signé par le peuple djiboutien pour le RPP après l'indépendance. Les dirigeants post-coloniaux ont assommé le peuple avec leurs discours d'unité, d'égalité et de paix tout en s'appliquant à éliminer, soigneusement, tous les vrais leaders indépendantistes et en s'évertuant à créer une nouvelle fausse histoire. Tout le monde est rentré, à la maison, une fois, l'indépendance ou, plutôt, le sceau de l'indépendance acquis, nos compères ont cru que le reste irait comme sur des roulettes : ils ont été arnaqués. Pour que l'histoire ne se répète pas, une fois de plus, voici, en gros, à mon avis, pourquoi le peuple djiboutien se mobiliserait et opterait pour un changement :
La déclaration de la deuxième République
Cette déclaration de la deuxième République permettra cinq points importants. La liste des éléments fondateurs et initiateurs de cette nouvelle République n'est pas exhaustive.
-  Décréter une nouvelle République une et indivisible pour un nouveau départ qui rendra, désormais, tous les Djiboutiens justiciables ;
-  La préparation et la proposition d'une nouvelle constitution consensuelle digne du citoyen djiboutien ;
-  La mise en place d'une réconciliation nationale, qui permettra au peuple djiboutien de pardonner leurs compatriotes, une fois, les exactions commises établies dans des enquêtes, minutieusement, effectuées de manière professionnelles et les fautes reconnues, publiquement, par leurs auteurs ;
-  La liberté d'expression garantie avec l'accord de création des télévisions, des radios, ainsi que, des journaux privés et libres ;
-  Les trois pouvoirs indépendants, chacun, des deux autres : les confier aux plus sages d'entre nous, le temps de solidifier la nouvelle constitution et de combler les lacunes par des lois complémentaires.
Il n'y a que le changement qui ne change pas. Refuser le changement à son peuple reviendrait à vouloir aller à l'encontre des marées.