mercredi 14 janvier 2015

Djibouti: L'accord Cadre en péril?



L'incohérence du régime Djiboutien peut-il mettre en péril l'accord cadre entre l'usn et le gouvernement?
L'accord cadre entre l'opposition et le gouvernement djiboutien est face à un dilemme qui peut aboutir à un vice de procédure et donc son annulation.
Peut-on signer un accord avec des gens ou des structures qu'on ne reconnait pas?
Une coalition n'est pas un parti, mais un ensemble des partis. La coalition ne peut tirer sa légitimité que les partis qui la composent. Si on reconnaît la coalition par définition, on reconnaît toutes les partis qui la composent. Dans le cas contraire, il fallait régler le problème de légitimité des partis avant de reconnaître la coalition.
Une chose est sûre qu'on soit dans la coalition usn ou dans le régime, la négociation entre usn et le régime se fait en dehors de toute légitimité. Depuis, le début, la coalition usn tient un langage avec le régime et un autre le peuple. Pour le peuple djiboutien usn est composée de 7 partis (ARD, CDU, MRD, MODEL, PDD, RADDE et UDJ), mais pour le régime, au niveau de la législation, usn est composée de 3 partis (ARD, UDJ, PDD). Le parti CDU n'est pas dans la coalition USN au niveau administratif car CDU n'était pas dans la coalition lors de l'enregistrement de la coalition au moment des élections législatives 2013.
Les partis MRD, MODEL et RADDE ne sont pas reconnus par le régime. Donc, par définition, ils n'existent pas pour le régime.
Pour sortir du flou, il fallait avant d'engager une quelconque négociation, commencer une reconnaissance mutuelle de toutes les parties engagées dans la négociation.
Or, ce n'est pas le cas, d'où un flou artistique sans nom, de qui discute avec qui et en quelle qualité.
Mais, là où le régime met en péril l'accord cadre c'est le fait de maintenir en vie l'ARD cloné alors qu'il vient de signer avec le président de l'ARD au sein de la coalition, qui est également le président de l'USN Mr Ahmed Youssouf.
Alors, la question qu'on a le droit de se poser est: en qualité quoi Ahmed Youssouf a signé l'accord cadre? en tant président de la coalition USN reconnu par le régime lui-même avec la signature de l'accord cadre? Si c'est le cas ça implique la fin de l'ARD cloné du moins au niveau administratif le jour de la signature.
Or, ce n'est pas le cas, alors qu'elle est la logique du régime et l'avenir de l'accord cadre?
En s'attaquant à l'ARD, le régime avait détruit la coalition usn sur sa base légale au niveau administratif.
Alors, l'accord cadre avait été signé entre qui et qui? Une coalition qui n'existe plus au niveau administratif et un gouvernement schizophrène?
L'usn et le gouvernement ont-ils évoqué de ce problème de vice de procédure?
Il est temps pour les deux partis usn ou gouvernement d'arrêter de rédiger des accords sous l'effect du khat afin d'avoir un peu de cohérence.
La lutte continue plus que jamais.
MD

A mes frères africains et musulmans, pourquoi faut-il condamner les attentats contre "Charlie hebdo" et "l'hyper casher" ?





J'ai vu sur les réseaux sociaux un certain nombre de postes ou d'articles critiquant le double discours, la liberté d'expression à géométrie variable ou même le deux poids , deux mesures sur l'indignation devant la mort qu'elle touche un européen ou un africain et un musulman.
Je partage avec vous ces interrogations que je considère critiquable et à critiquer. Mais, ces critiques aussi légitimes soient-elles ne nous donnent pas le droit de justifier, de comprendre, de soutenir et de ne pas condamner ces actes abjectes.
Les caricatures de Charlie Hebdo envers le prophète Mohamet(sws) ont-ils été ignobles et offensants pour les musulmans?
La réponse oui.
Fallait-il que certains s'arrogent le droit de tuer pour venger "le prophète"?
J'ai mis entre guillemets le prophète car on ne peut pas venger le prophète, ni insulter et encore moins tuer en son nom car il est au-delà de tout ça. Les caricatures de Charlie Hebdo s'adressaient à la communauté musulmane et non au prophète.
Alors la question à se poser est: faut-il tuer lorsqu'on est insulté, caricaturé ou offensé?
Il y a un proverbe africain (somalien) qui dit : "dheeg imidaba dhab daro hadhayeh". C'est qui veut dire "du moment que le sang a coulé, on ne cherche pas qui a insulté le premier ou fauté".
Ceci indique clairement que le sang humain est sacré.
Donc, la communauté musulmane avait le droit de poursuivre le journal devant la justice, de boycotter de le lire, de créer des journaux satiriques afin de répondre aux attaques dont elle se sent victime. Mais, ceci ne donne pas à certains de s'arroger en son nom le droit de tuer.
Pour mes frères africains qui sont choqués qu'un pays tout entier et puis le monde entier se lèvent pour 17 morts alors que chez eux d'autres fous massacrent 2000 personnes sans que cela n'émeuve le moins du monde. Il faut chercher la réponse chez nous et arrêter de regarder l'Europe et faire des comparaisons qui n'ont pas lieu d'être où de colporter des déclarations à l'emporte pièce de certains dictateurs africains tel Mr BIYA.
Si on reprend les événements en France:
1) le peuple français dans sa diversité se lève.
2) le peuple européen soutien le peuple français.
3) le monde soutien la France.
En Afrique, les dictateurs massacrent leurs peuples ou les abandonnent dans les mains des terroristes après les avoir privés de tout pendant des générations.
Il y a un proverbe africain(somalien) qui dit: " those nin lehe baa galgacha toleh uu irkiya". Ceci veut dire c'est à toi de bouger pour ton intérêt et tes proches font t'aider. Pas loin du "aides toi, le ciel t'aidera".
Si les africains veulent que le monde les respecter, ils devraient commencer à se respecter entre eux et sacraliser la vie humaine dans leurs contrés, au lieu de se massacrer pour des raisons tribales, ethniques ou politiques.
Pour la liberté d'expression à géométrie variable, il y a un proverbe qui dit : "la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres ." Mais, on est des humains et chacun veut agrandir sa liberté au détriment de celle des autres. Donc, afin d'éviter que la liberté de quelques uns prime sur celles des autres, il a fallu instaurer un système (la démocratie) qui permet à chacun de défendre sa liberté en agissant sur les lois et les institutions par le biais de son vote (un Homme, une voix).
Donc, si certains se sentent un peu lésé par les lois de la république, il est peut-être temps qu'ils s'organisent afin de rétablir leurs droits et libertés par le biais de la démocratie en participant massivement aux institutions du pays et non se réfugier dans le boycott ou l'abstention.
Pour conclure, les attentats en France n'ont seulement touché Charlie Hebdo, même si c'est déjà insupportable, mais, l'ensemble de la communauté nationale française (judaique, musulmane et chrétienne) dans sa pluralité et sa diversité.
Et, la France dans sa diversité (chrétienne, judaique, musulmane) doit condamner unanimement cette agression qu'elle soit interne ou externe.
Et, si le peuple a pu se lever, c'est grâce à sa démocratie et à sa liberté.
En Afrique ou dans le monde musulman, les responsables politiques ont peur de leur population pour leur permettre d'exprimer leur indignation face à un événement aussi tragique soit-il!
Alors, ne mélangeons pas tout et ne cédons pas à l'anti-occidentalisme primaire héritée du colonialisme.

MD