dimanche 28 septembre 2014

Djibouti : Négociations dans une optique de dislocation !





L’art de négocier est de trouver un compromis acceptable pour les partis engagés afin de trouver une issue honorable pour chacun. Or, des fois et selon les rapports de force en présence la négociation tourne à la capitulation de l’un des camps. Contrairement à ce que certains peuvent penser les rapports de force ne sont pas synonymes  des forces brutes. Il y a un dicton qui dit la négociation est une nouvelle bataille qui a ses codes et ses stratégies. Et, le plus souvent ce n’est pas le gagnant des forces brutes qui gagne sur la table des négociations. Sauf à Djibouti, où le brut est également un fin stratège ou un menteur invétéré pour rouler ses adversaires dans la farine.

Quel que soit le qualificatif qu’on lui donne, Guelleh mène la danse depuis trois générations et « trois négociations » avec l’opposition armée ou civile. Génie pour ses fans, le diable en personne pour les restes (80% du peuple djiboutien), Guelleh manie à merveille l’art d’enfariner ses opposants et humilier ses adversaires.

 Si Guelleh a su vendre son image de gardien de prison sans piété depuis trois générations aux occidentaux soucieux de leur intérêts que le bien-être du peuple djiboutien, les murs de la prison ciel ouvert ont commencé à se lézarder le mois de février 2013. Après que l’opposition a su déjouer le plan A  que la dictature avait prévu, la création d’une pseudo opposition : USC (union sacré changement), sensée accepter les ordres du dictateur en échange des liasses des billets et jouer la comédie d’une farce de démocratie dont le maitre Guelleh aurait la mainmise.

Heureusement, pour le peuple djiboutien et la démocratie à djibouti, cette  comédie n’a pas résistée à l’irruption sur la scène politique des leaders de la société et surtout au retour de l’enfant terrible de la politique Djiboutienne, Daher Ahmed Farah dit DAF, l’icône d’une génération avide de changement démocratique. L’alchimie démocratique entre tous ces leaders a fait voler en éclat le plan A du dictateur Guelleh. Depuis, Guelleh multiplie les plans macabres pour casser l’élan, des projets élimination physique ou emprisonnement pour DAF et les autres leaders de la société civile, pour reprendre la main afin d’instaurer sa farce de démocratie avec une opposition obéissante et peu regardeuse des valeurs démocratiques en échange des liasses des billets.

Les tentatives de Guelleh pour faire disloquer l’opposition USN selon ses dires se sont multipliées tout au long de deux années de contestations. Si les tentatives de soumettre l’opposition par la violence ont tous échoué, celle de l’engluer dans des pseudos négociations porte ses fruits.

Ces pseudos négociations sont l’œuvre des satellites du régime qui ont su écartés avec brio on doit le connaitre toutes autres options qu’un choix limité entre deux extrêmes : la négociation avec iog, synonyme de soumission ou la guerre civile.

Effectivement, présenté sous cet angle, l’usn n’a pas eu d’autre choix que de rentrer tête baissée dans ces négociations et en n’ayant aucun plan de replis en cas d’échec !

Comme si, négocier était synonyme de troc, les satellites ont joué à merveilles leurs rôles (définis par iog via tani) pour pousser USN à marchander ! Leur argumentaire était : il faut donner quelque chose en échange de nos demandes à iog !

Et, le graal permettant à iog d’accéder aux demandes de l’USN était l’entrée des huit députés manquant à son assemblée.  Ce point était d’autant plus gênant pour iog qu’il avait du mal à justifier  auprès de la communauté internationale le rififi au sein de son havre de paix et de prospérité.

Pour appâter USN, le dictateur a même donné de sa personne en déclarant qu’il négocierait avec USN. Mais, une fois constaté que l’USN est tombé dans le piège tendu par les satellites, le dictateur Guelleh se mure dans un silence assourdissant. Les dates de signature d’un accord cadre défilent, mais Guelleh reste invisible, pire il mandate de nouveau ses sbires à jouer la comédie pour garder un semblant contact et obliger USN à rester dans l’inertie !

Dans l’état actuel, Guelleh sort vainqueur du bras de fer engagé avec l’USN du point de vue de ses fans vue que Guelleh a réussi à plier USN à renoncer leur revendication principale, le holdup électoral du 23 Février 2013.

En renonçant, cette revendication, Guelleh n’a plus besoin de signer un accord avec USN car il a en face de lui des gens incohérents qui ont poussé le peuple dans la rue pour des revendications futiles qu’ils sont prêts à abandonner à la moindre occasion.

En plus de l’abandon de leur revendication principale, usn accepte sans contrepartie au préalable un silence et pire encore un engagement de démantèlement de son bras armé dans la lutte pacifique, les jeunes de MJO.

Guelleh a obtenu gain cause sur les points qu’il revendiquait  et n’a cédé aucun point à USN. Il est revenu en arrière sur les maigres concessions avancées par les satellites pour appâter les leaders USN. Guelleh est de nouveau en  pole position pour être de nouveau (un quatrième mandat) pour le poste de gardien de la prison DJIBOUTI.

Djibouti, prison n’est pas un vague mot, mais une réalité bien ancrée dans la vie des djiboutiens et des djiboutiens. Autant, le territoire djiboutien est un passoir pour les étrangers  dont le nombre accroit inexorablement, autant les djiboutiens sans parler les démocrates ou les défenseurs des droits humains, vivent dans un enfer à ciel ouvert dont ils ont le plus mal du monde à entrer ou sortir.

Il faut dire que la limitation de voyager ne concerne que les djiboutiens car le passeport djiboutien est le titre de voyage le plus vendu et falsifié au monde  au point que certains pays ont alerté les autorités djiboutiennes un risque réel que ces passeports soient utilisés par des réseaux de terroristes ou de trafiquants de tout genre.

Que Guelleh est un manipulateur et un menteur invétéré, n’est secret pour personne, mais la question que beaucoup des djiboutiens se posent à quoi jouer l’opposition USN ?

Que les leaders USN soient victimes d’une manipulation interne, soit, mais pourquoi persister dans l’erreur ?

Si usn est l’opposition démocratique qu’elle prétend être pourquoi, elle ne demande pas un mandat clair de la part du peuple djiboutien en proposant leur choix de sortie de crise, y compris les négociations soumissions à iog ?

L’usn est-il encore l’outil de combat contre le régime dictatorial ou une nouvelle structure défendant les intérêts particulier des quelqu’uns ?

Normalement, si on négocie pour l’intérêt général (pour le peuple), on n’a rien à cacher au peuple !
                                                                                
 Je viendrai dans mon prochain article, pourquoi le CENI ou le statut de l’opposition sont des leurres qui n’amèneront aucunes avancées dans l’avènement de la démocratie à Djibouti.