mardi 9 décembre 2014

Djibouti : la dictature méconnue de l’Afrique !


Djibouti : la dictature méconnue de l’Afrique !

37 ans de dictatures ont transformé Djibouti à une prison à ciel ouvert ! Pourtant cette dictature vieille de 37 ans est totalement méconnue en occident et encore moins en Afrique !

 La dictature de Djibouti est héréditaire du même type que « les bongos » du Gabon ou « les eyademas » du Togo, le dictateur  Hassan Gouled, n’ayant pas de fils ou fille,  a passé le flambeau à son neveu, Ismael Omar Guelleh, après 22 ans de règne. Celui-ci, est à son quinzième année de règne.

A l’inverse des autres dictatures d’Afrique, la dictature Gouled/Guelleh vit relativement à l’abri des médias occidentaux. La clémence dont bénéficie la dictature djiboutienne peut s’expliquer par la taille du pays et surtout la timidité du peuple djiboutien, qui a du mal à parler des sévices  du régime.
Mais, cette clémence peut-être également le résultat d’un lobbying très agressif du régime sur les médias internationaux allant jusqu’à acheter le silence s’il n’obtient pas un papier de propagande.

Djibouti par sa situation géographique, est un pays riche. Situé au carrefour de l’Afrique et l’Asie, au passage d’une route maritime très fréquenté, Djibouti est également le port de l’Ethiopie, un pays de 80 Millions d’habitants dont la croissance économique avoisine le 10% par an !
Grâce à sa position, djibouti est également un hub pour la télécommunication. Le pays est situé au croisement de trois câbles souterrains.
En outre, Djibouti est quasiment un pavillon militaire multinational où sont stationnés des soldats français, italiens, allemands, espagnoles, américains, japonais, mais également chinois et on parle même des russes ou iraniens.
 
Malheureusement, près de 80 % des djiboutiens vivent sous le seuil de pauvreté et près de 50% sont dans une insécurité alimentaire sévère. L’économie djiboutienne repose sur la rente sur tous les aspects de la vie économique du pays. A Djibouti tout est a loué au plus offrant. Nouer des relations avec des partenaires, établir une stratégie de développement à long terme, créer des entreprises, investir dans l’éducation, la santé ou investir dans les secteurs énergiques ne sont points les priorités du régime actuel. L’argent facile généré par la rente de la position géostratégie de Djibouti, la course derrière le billet vert sont l’alpha et l’oméga de la vision stratégique du régime. Toute l’énergie ou la réflexion des dirigeants du pays pour ne pas dire le dirigeant tourne à la conservation du pouvoir  par tous les moyens. En effet, Guelleh a réussi au bout de trois mandats à la tête du pays à s’alénier la quasi-totalité de la classe politique  dont certains étaient ses compagnons avant de tomber en disgrâce ou claquer la porte pour rejoindre l’opposition, mais également les intellectuels, les jeunes, les femmes qui étaient il y a encore peu le noyau dur de ses supporteurs.

Depuis, le holdup électoral des élections de février 2013, le pays est quasiment  à l’arrêt : l’administration est atone. Les conflits de personnes dominent au sein du gouvernement, la famille du dictateur (la fille, les beaux-fils, la dernière dame  du pays) alimente les faits divers et les conflits de personne. Le pays est non gouverné, à part l’aspect créatif de la crainte quotidienne confié des pseudos seigneurs de « guerres » qui s’apparentent à des tortionnaires  sous couvert de l’uniforme des institutions d’état.

 Pour le peuple djiboutien l’intimidation, l’humiliation et les mauvais traitements sont les lots quotidiens en lieu et place d’une vie décente  qu’il aurait pu espérer en vue de la place stratégique qu’occupe leur pays et les devises engendrés par conséquent.

L’occident qui a longtemps considéré le régime djiboutien comme une dictature amie, commence à comprendre la nature du régime qui est plus à une kléptocratie qu’un pays. Ils constatent également la non-viabilité du dictateur qui fait un réel rapprochement avec les devises chinoises en dépend de leur amitié!

Quelques lueurs d’espoirs dans cet océan de désespoir du peuple djiboutien, le réveil de la jeune djiboutien sous la bannière MJO, une opposition qui préserve pour l’instant l’unité, des leaders disponibles et viables, la prise de conscience occidentale qu’au-delà de deux mandats à la tête d’un pays, un homme ou une femme n’apporte rien de bien à part la destruction ou la misère.

Cette prise de conscience n’est pas étrangère à la détermination du premier Président américain qui a des origines africaines dont justement le père a subit le système de la dictature. Obama hait la dictature et les dictateurs, il fait tout pour faire comprendre aux dictateurs africains que le temps où ils régnaient avec la complicité occidentale est révolu ! 

« The game is Over » pour Guelleh !

Mahamoud djama






Ce que j’ai vu et vois encore: chapitre 2

Ce que j’ai vu et vois encore
chapitre 2
Par
Daher Ahmed Farah
(Suite)





Sur ce terreau de la pauvreté, je ne vous apprends rien, les maladies ne peuvent que prospérer. De sorte que trop nombreux sont les Djiboutiens qui souffrent d’une ou plusieurs maladies chroniques, situation d’autant plus préoccupante que la politique gouvernementale de santé brille par ses carences et que l’accès au peu de soins disponibles est devenu malaisé. 

Pauvreté, dis-je. Quelles en sont les causes ? Sont-ce l’exode rural et l’immigration, comme l’affirme le chef de l’État, Monsieur Ismaël Omar Guelleh, dans sa dernière interview à Jeune Afrique (édition 2776 du 23 au 29 mars 2014), journal à lui ami ? Point sûr. La principale et profonde cause de la pauvreté à Djibouti est, par-delà les apparences, la mauvaise gouvernance. Laquelle ne place pas l’intérêt général et partant l’humain au cœur de ses préoccupations. Ce qui préside à l’action publique à Djibouti, ce n’est pas le service du peuple mais d’intérêts particuliers. Il s’ensuit une allocation des ressources fortement déséquilibrée et une redistribution des richesses extrêmement injuste. Notons le lien de causalité : à extrême injustice dans la redistribution, extrême pauvreté dans le pays. Celle-ci, comme précédemment rappelé, frappe 42,2% de la population (Cf www.dj.undp), chiffre en-deçà du réel pour beaucoup d’acteurs de terrain.

Ainsi, la population rurale ne bénéficie point de la politique de développement qu’elle mérite. Elle n’est pas aidée à améliorer ses conditions d’existence. Point de réponse sérieuse aux sécheresses récurrentes. Les eaux de pluies ne sont guère retenues. De nouvelles techniques culturales sont rarement introduites auprès de nos agriculteurs. Agriculteurs? Ils existent bel et bien dans ce pays, contrairement à la légende qui fait de lui une terre lunaire. Non plus, la terre n’est point reboisée d’espèces végétales à la fois utiles et résistantes, reboisement qui aurait un impact microclimatique positif, atténuerait la chaleur et pourrait contribuer à l’alimentation animale. Cette politique de reverdissement pourrait et devrait s’articuler avec un effort vers l’élevage traditionnel extensif pour le repenser, en accord avec les pasteurs nomades, et l’adapter aux évolutions climatiques. C’est dire si les ruraux restent peu formés, peu orientés et peu accompagnés. C’est dire si les activités génératrices de revenus ne sont pas encouragées en milieu rural.

Résultat : les ruraux se réfugient en ville. Ils viennent gonfler les centres urbains de pauvres supplémentaires. Pauvres supplémentaires, car les villages et les villes sont déjà emplis de démunis. Les pauvres urbains sont les chômeurs, les intermittents de l'emploi (ils alternent périodes d’emploi et périodes de chômage), les travailleurs mal payés, les personnes âgées sans ressources ainsi que les enfants que toutes ces catégories d’adultes ont en charge. Ce sont aussi les immigrés clandestins à qui la porosité de nos frontières a permis de venir chercher de quoi survivre sur le sol national. En termes de générations, le chômage urbain, que l’exode rural et l’immigration ne créent pas mais aggravent, et dont la massivité n’a rien à envier à celle du chômage rural, frappe une très forte proportion de la jeunesse, la composante la plus nombreuse de la population des villes comme de la population générale. Dès lors, chez nous, le chômage global, qui inclut urbains, ruraux et immigrés, est l’un des plus massifs au monde, au point que le chiffre de 59.5% avancé par les statistiques (Cf www.dj.undp) apparaît comme un pâle reflet de la réalité.

A suivre. 

Ce que j’ai vu et vois encore: chapitre 1

Ce que j’ai vu et vois encore
Chapitre 1
Par
Daher Ahmed Farah
(DAF)

Cela fait déjà un petit moment que je ressens le besoin de partager avec vous ces quelques lignes. Les partager par la plume, car il m’est déjà arrivé d’en évoquer oralement telle ou telle partie. La plume ? L’écrit reste, a-t-on coutume de dire avec cette assurance qu’inspirent les dictons éprouvés. Même si aujourd’hui cet adage devrait s’énoncer moins exclusivement : par la magie du progrès technique, les paroles restent aussi.

De fait, l’envie m’en a envahi dès les premiers jours qui ont suivi mon retour d’exil, c’est-à-dire dès après le 13 janvier 2013. Mais j’ai voulu laisser impressions et informations se décanter pour, par-delà l’émotion, mieux en saisir la substance.

Qu’ai-je alors vu ? Qu’ai-je pu observer? Bien des réalités que les Djiboutiens connaissent pour les vivre au quotidien. Quel intérêt alors à évoquer ces réalités puisque connues des premiers intéressés ? Il me paraît utile de les redire encore en les liant à leurs causes pour rappeler que ce ne sont point des fatalités mais des problèmes que le changement que nous visons est à même de régler. Sans compter mon souci constant de contribuer à informer le vaste monde de nos souffrances sous ce régime.

Comme mon regard se porte d’abord sur les êtres, c’est-à-dire sur le vivant, la première réalité observée est l’état physique de la majorité de mes compatriotes. Ils donnent à voir leur amaigrissement, leur vieillissement précoce, leur regard hagard où perce l’angoisse du jour et du lendemain, bref la détresse imprimée en grandes lettres sur leur corps.

A l’évidence, cet état physique et moral reflète les duretés de leur quotidien, à commencer par la malnutrition, c’est-à-dire l’absence d’une alimentation suffisante en qualité comme en quantité. Il indique l’incapacité économique de cette grande majorité de Djiboutiens à subvenir à leurs besoins. Il montre aussi, dans certains cas, une maladie mal traitée telle que le diabète.

C’est indiscutablement la pauvreté qui se lit sur le corps de ses victimes. C’est elle, trop souvent aggravée en misère, qui déroule ses stigmates. La pauvreté saute aux yeux dans ce pays. Les Djiboutiens ont continué de s’appauvrir sous le pouvoir en place, à telle enseigne que le phénomène atteint aujourd’hui des sommets. Les conditions concrètes d’existence de la population dans la capitale comme en province, en témoignent. Abonde dans le même sens le chiffre de 70% de la population et plus, cité ici et là pour estimer l’ampleur de la pauvreté à Djibouti, l’extrême pauvreté étant pour sa part située à 42.2%. L’indice de développement humain ou IDH (Cf www.dj.undp) qui classe Djibouti 164ème sur 187 pays, le confirme. C’est un désastre sans précèdent dans notre histoire collective.


à suivre … !

jeudi 23 octobre 2014

Djibouti : Des think tanks ciblent le régime guelleh!




Les pseudos intellectuels du régime pompent les torses et nous parlent de complot contre le pays. Leur critique va de l'opposition à la presse internationale en passant par des "cabinets" obscures (les think tanks) qui travailleraient selon eux dans l'ombre pour nuire les d'intérêts du pays.


Mais en dehors de ce cirque composé des courtisans et des charlatans adeptes des bouillies intellectuelles à chaque once de critiques envers leur maître vénéré, la situation de Guelleh sent le roussi.

Apparemment, il n'y a que Guelleh et ses acolytes charlatans qui ne voient pas le retour de bâton car toute personne douée un peu bon sens pouvait prévoir la tête à queue de Guelleh dans sa course folle derrière le billet vert!

Personnellement, j'avais écrit un billet prévoyant le scénario actuel lors de la visite "historique" de Guelleh à la maison blanche. Avec le doublement du loyer les américains pensaient que Guelleh avait compris leur point de vue en matière de location du bout du terrain qu'il officie, mais guelleh se croyant plus malin voulait manger dans les deux gamelles.

Pour lui, face au billet vert, plus rien n'a d'importance, encore moins une réalité géostratégie qui met face à face le monde occidental à sa tête l'USA et de l'autre Chine.

En état actuel, l'attitude de Guelleh met en danger l'avenir du pays dans tous les domaines (diplomatique, économique). Si jusqu'à présent guelleh avait bénéficié l'ouverture des lignes de crédit sans limite, ce qui a amené un endettement sans précédent (on est passé en 2011 à 2012 de 21 milliards de dollars à 81 milliards de dollars), la machine pourra rapidement se gripper surtout si des think tanks s'impliquent pour mettre en lumière la mauvaise gestion, l'instabilité et le manque de viabilité des dirigeants. Ces think tanks constituent les véritables baromètres en matière économique et incitent ou découragent les principaux investisseurs.

Ne nous y trompons pas, il ne s'agit pas de n'importe quelle presse, mais des groupes cabinets mandatés pour mettre en lumière la situation géostratégique ou économique d'un pays qui pourrait intéresser des investisseurs. Leurs études ne sont pas prises à légère car ces genres d'études peuvent orientés la politique d'un pays par rapport à un autre dans un sens comme dans un autre. Guelleh et ses charlatans doivent s'arrêter de s'agiter inutilement et comprendre la situation dont ils sont les principaux responsables.

En attaquant de cet angle, l'occident et en premier lieu la France et les USA envoient un message au dictateur pour lui exprimer leur mécontentement et lui signifier qu'ils savent où taper dans le cas échéant: le porte-monnaie!

S'agit-il un retournement de situation favorable au peuple djiboutien ou juste un marchandage de plus entre guelleh et l'occident?

Les premières signes à observer seront si oui ou non la France ou l'occident en général mettent fin le blocus médiatique sur Djibouti et permettent à l'opposition djiboutienne d'accéder aux médias pour contrebalancer la propagande du régime envers le peuple djiboutien.

En tout état de cause, les pirouettes de Guelleh indisposent le monde occidental, même s'ils ont privilégié jusqu'à maintenant leur intérêt en dépend de la démocratie, la justice et la liberté du peuple djiboutien.

Dans cette période d'instabilité du dictateur dans la gestion du pays, l'opposition doit rassurer nos partenaires en affichant clairement ses principes, ses valeurs et le mode gestion qu'elle mettra en œuvre une fois au pouvoir.

La lutte continue plus que jamais!


lundi 20 octobre 2014

Djibouti : Clash entre le régime et l’usn sur la modification de la carte d’identité




Après avoir subi une déculottée mémorable lors des élections législatives de février 2013, le régime avait répondu ceci « Si le peuple est contre nous, nous allons dissoudre le peuple ». Comme la répression ou le chantage alimentaire n’ont pas eu l’effet escompté pour soumettre le peuple et disloquer l’opposition. Le régime sort du placard un vieux projet dont le régime ne voyait guerre d’intérêt au départ, mais qui dans la conjecture actuelle pourrait servir une toute autre idée : « si le peuple est toujours contre nous, changeons le peuple ».

L’idée n’est pas convaincre le peuple, mais de le remplacer ou du moins le submerger par un autre peuple qui doit être plus docile que lui.

Le stratagème  de la dictature est simple : profiter cette occasion unique  de modernisation de la carte d’identité pour tripatouiller le fichier national afin d’insérer ou de supprimer des gens selon la convenance du régime.

Jusqu’à présent la dictature avait un peu du mal à ajouter un grand des personnes d’un coup sans attirer le regard et le changement en douceur  entrepris, il y a une dizaine d’année a failli provoquer une catastrophe le mois de février 2013 car les gens ont commencé à prendre conscience que leur pays leur échappait désormais d’où un réveil tardive mais salvatrice.

Donc, la modernisation de la carte, offre au dictateur l’occasion rêvée pour changer la donne et rester à vie au pouvoir.

L’usn qui vient de subir une volte-face inédite sur les annales des négociations de la part de Guelleh,  comprend enfin le jeu caché du dictateur.

Le leader du CDU et le vice-président de l’USN, Mr Omar Elmi Kareh  n’a pas mâché ses mots lors de son intervention le 19 octobre au siège du MRD à Hayableh  sur la distribution  du moins non-contrôlé des cartes d’identité qui aboutira au mieux la mise en minorité du peuple djiboutien et au pire une absorption de Djibouti.  
D’un autre côté, le régime met en avant la sécurité de la dite « carte électronique » or rien n’est sûr au contraire. La première règle en sécurité informatique est d’éviter de rendre accessible les documents ou les pièces sensibles et encore moins lorsqu’on n’a pas la logistique adéquate pour se protéger. Pour résumer, il est plus difficile d’effacer ou d’ajouter dans un registre manuelle qu’un disque dur  car dans un registre on constatera les rayures, ce n’est pas le cas pour un disque dur !

Dans les deux cas, le régime djiboutien est en train d’ouvrir la boite de pandore dans son délire de fuite en avant ! Le leader CDU prévient que ceux qui jouent actuellement les apprentis sorciers sont en train d’anéantir l’avenir de leurs descendances.
La cacophonie sans nom qu’a commencé avec cette modification de la carte d’identité à un an et demi de la présidence, ne présage rien de bon pour l’avenir du pays.

Le « génie de Djibouti » invente une nouvelle arme d’autodestruction massive !

Si tout le monde s’accorde à dire actuellement que Guelleh est un kelptoman et cancre en matière d’économie ou de géostratégie, beaucoup des gens se posent la question si le maitre du bétail-wali a toute sa  tête, à moins qu’il soit mentalement et  intellectuellement limité !

L’autre piste de réflexion que le leader du CDU a émis pour expliquer cette volonté du régime à tripatouiller le fichier national avant cette échéance capitale, serait peut-être lié à l’envie insatiable d’amasser d’argent à toutes circonstances.

Cette hypothèse n’est pas non plus réjouissante pour le peuple djiboutien, car la carte d’identité risque de suivre l’exemple du passeport djiboutien qui est devenue une valeur marchande qu’une pièce d’identité.  
Beaucoup d’états au monde ont monté des alertes sur l’utilisation du passeport djiboutien par des réseaux mafieux et terroristes avec à leur tête le régime djiboutien !
Même le passeport diplomatique semble suivre le même chemin vue qu’il est tombé dans le secteur marchand du régime qui délivre à tour des bras à tout mafieux en échange des liasses de dollar!

Le régime n’a plus de limite dans sa course effrénée aux dollars et semble prêt à vendre tout, pour lui la carte d’identité n’a aucune d’autres valeurs à part d’une échange avec quelques billets de dollar !

L’avenir de Djibouti continue de s’assombrir et sans un réveil réel du peuple djiboutien, l’existence même de Djibouti est menacée !

La lutte continue plus que jamais !


MD

jeudi 16 octobre 2014

Djibouti : Le régime a-t-il choisi la rupture des négociations en reprenant sa répression sur une des principales forces de l’opposition USN, le parti MRD ?



Le journaliste vedette du journal et site d’information LVD, seule organe d’information libre à Djibouti, Mr Maydaneh Abdallah Okieh, un des cents héros de l’information distingués par Reporters Sans Frontières (RSF), vient d’écoper une amende record (plus 2 millions de francs djibouti qui correspondent à plus de 11700 $) de dommages et intérêts pour « diffamation », après  avoir écrit sur son page facebook, un article dénonçant des pratiques de torture et des mauvais traitements de la police envers les militants de l’opposition USN lors de la crise post-électorale.  

Pour avoir exprimé et mis en lumière une réalité criante à Djibouti, mais invisible à l’exterieur, Mr Maydaneh a subit les pires sévices et des actes des tortures ignobles de la part du colonel Elmi Daher Miguil dis Omar Gess qui a ensuite porté plainte pour diffamation.

Etant donné que les seules plaintes  recevables pour la justice djiboutienne sont celles émanant des dignitaires du régime, les blessures et marques de maltraitance de Maydaneh n’ont pas pesé lourds face aux paroles du colonel qui a subi apparemment un préjudice morale vue que ses actes sont révélées au monde.  Pour son rôle de serviteur tortionnaire le colonel voulait même bénéficier un stage de formation offert par les USA à la police djiboutienne, mais fort heureusement ceux-ci ont notifié au gouvernement djiboutien que ce genre d’individu ne mettra pas les pieds sur le sol américain.

 Par l’ampleur de l’amende et les préjudices accordés au « colonel », l’affaire semble avoir des visés politiciennes. Il faut savoir qu’à l’image de son modèle le leader charismatique du parti pro-démocratique MRD et ancien journaliste, Mr Daher Ahmed Farah dit DAF, Maydaneh poursuit un idéal de combat démocratique pour l’avènement de la démocratie à djibouti.

A ce titre, il devient une cible privilégiée du régime qui ne résine pas sur les moyens pour le mettre à l’ombre. L’étoile montante de l’opposition et surtout du parti MRD, la bête noire du régime du dictateur Guelleh,  Maydane semble être un ennemi public désigné du régime Guelleh  !

Comme à son ainé DAF qui est englué depuis une génération dans une affaire similaire de « diffamation » avec le général Zakaria (un autre porte flambeau du régime), mais  dont  qui s’apparente plus à une affaire « politico-judiciaire » imaginaire, Maydaneh est victime de la chasse « aux sorcières » du régime contre les leaders et les militants démocrates.

  Selon les documents signés par une justice aux ordres et remis par un huissier, cette amende  est accompagnée d’une mise en demeure d’exécution sous 48 heures, sous peine d’incarcération.  Ceci s’apparente plus à une demande de rançon qu’une décision judiciaire.

Pour rappel, Mr Maydaneh a déjà subi plusieurs cas d'emprisonnements avec des actes tortures :

 -        Arrêté le 12/01/2013 pour 48 heures de tortures  avec le  colonel Omar Gess.
-        Arrêté le 03/03/2013 pour être relâché le 10/04/201.
-        Arrêté le 15/05/013 pour 5 mois prison
-       Arrêté le 26 janvier 2014 torturé pendant 48h, avant d’être relâché, après qu’il a été privé de nourriture,  de soins et à l'accès ses proches ou de son avocat.
-    .   Arrêté le 09/03/2014  pour être relâché 21 jours plus tard.
-  Arrêté de nouveau le 01/05/2014, relâché après 48 heures de tortures et des mauvais traitements, dont il était privé de nouveau la nourriture, les soins et tout contact avec l’extérieur.

Maydaneh a effectué tous ses emprisonnements  au sein de la fameuse prison de la honte « Gabode », une des prisons la plus ignoble du monde.
Mr Maydaneh d’après les informations qu’il a fournies a été torturé dans différentes enceintes dans la capitale Djibouti, sous le regard « bienveillant » du colonel Gess. Il faut savoir que Djibouti est célèbre auprès des organismes des droits de l’homme pour ses actes de tortures et des mauvais traitements envers les prisonniers.

En tout état de cause, l’affaire semble tomber à pic, au point nommé, à un moment où les négociations pour sortir le pays de la crise post-électorale se tordent sérieusement. S’agit-il une preuve de plus, indiquant que le régime quitte la table des négociations et retourne à la répression ou s'agit-il une pression supplémentaire pour faire accepter l’inacceptable  à l’opposition USN ?

Toujours est-il que l’affaire de Maydaneh ne semble pas être la seule en cours où le régime s’en prend à l’opposition car un des principaux leaders de l’Opposition, Mr Daher Ahmed Farah dit DAF est dans l'attente de savoir que le palais de "l'injustice" fixe enfin son cas.

La suite qui sera donnée dans ces deux affaires indiquera à l’opposition en premier, au peuple djiboutien et à la communauté internationale les intentions du régime qui avait parlé à plusieurs reprises son intention de régler la crise politique en cours via des négociations.  

D’un autre côté, ces deux affaires semblent suivre le chemin habituel du régime, de l’avis général  des gens à Djibouti, c'est-à-dire la stratégie habituelle du régime djiboutien qui semble naviguer à vue dans tous les secteurs de la vie économique, sociale et politique du pays, en préfèrant toujours la fuite en avant que des vraies solutions.

A chaque fois qu’il se sent coincer, le régime a toujours choisi le pourrissement de la situation afin d’imposer ses choix via la violence.

Après une courte période teintée d’espoir de sortie de crise, la situation semble être de nouveau précaire à Djibouti où le régime a choisi de basculer le pays dans l’instabilité en s’attaquant violemment une des principales forces de l’opposition pacifique  au sein de la coalition USN, le parti MRD.

La communauté internationale  et surtout les puissances étrangères stationnées à djibouti, sont de nouveau face à leur responsabilités  afin d’éviter que Guelleh bascule le pays dans l’instabilité et la guerre civile.

Plus que jamais, les puissances occidentales doivent faire entendre raison « la dictature amie » de la corne d’Afrique pour ne pas déstabiliser d’avantage cette partie du monde largement déjà troublée par les guerres civiles et la décomposition de l’état somalien.

 MD




dimanche 28 septembre 2014

Djibouti : Négociations dans une optique de dislocation !





L’art de négocier est de trouver un compromis acceptable pour les partis engagés afin de trouver une issue honorable pour chacun. Or, des fois et selon les rapports de force en présence la négociation tourne à la capitulation de l’un des camps. Contrairement à ce que certains peuvent penser les rapports de force ne sont pas synonymes  des forces brutes. Il y a un dicton qui dit la négociation est une nouvelle bataille qui a ses codes et ses stratégies. Et, le plus souvent ce n’est pas le gagnant des forces brutes qui gagne sur la table des négociations. Sauf à Djibouti, où le brut est également un fin stratège ou un menteur invétéré pour rouler ses adversaires dans la farine.

Quel que soit le qualificatif qu’on lui donne, Guelleh mène la danse depuis trois générations et « trois négociations » avec l’opposition armée ou civile. Génie pour ses fans, le diable en personne pour les restes (80% du peuple djiboutien), Guelleh manie à merveille l’art d’enfariner ses opposants et humilier ses adversaires.

 Si Guelleh a su vendre son image de gardien de prison sans piété depuis trois générations aux occidentaux soucieux de leur intérêts que le bien-être du peuple djiboutien, les murs de la prison ciel ouvert ont commencé à se lézarder le mois de février 2013. Après que l’opposition a su déjouer le plan A  que la dictature avait prévu, la création d’une pseudo opposition : USC (union sacré changement), sensée accepter les ordres du dictateur en échange des liasses des billets et jouer la comédie d’une farce de démocratie dont le maitre Guelleh aurait la mainmise.

Heureusement, pour le peuple djiboutien et la démocratie à djibouti, cette  comédie n’a pas résistée à l’irruption sur la scène politique des leaders de la société et surtout au retour de l’enfant terrible de la politique Djiboutienne, Daher Ahmed Farah dit DAF, l’icône d’une génération avide de changement démocratique. L’alchimie démocratique entre tous ces leaders a fait voler en éclat le plan A du dictateur Guelleh. Depuis, Guelleh multiplie les plans macabres pour casser l’élan, des projets élimination physique ou emprisonnement pour DAF et les autres leaders de la société civile, pour reprendre la main afin d’instaurer sa farce de démocratie avec une opposition obéissante et peu regardeuse des valeurs démocratiques en échange des liasses des billets.

Les tentatives de Guelleh pour faire disloquer l’opposition USN selon ses dires se sont multipliées tout au long de deux années de contestations. Si les tentatives de soumettre l’opposition par la violence ont tous échoué, celle de l’engluer dans des pseudos négociations porte ses fruits.

Ces pseudos négociations sont l’œuvre des satellites du régime qui ont su écartés avec brio on doit le connaitre toutes autres options qu’un choix limité entre deux extrêmes : la négociation avec iog, synonyme de soumission ou la guerre civile.

Effectivement, présenté sous cet angle, l’usn n’a pas eu d’autre choix que de rentrer tête baissée dans ces négociations et en n’ayant aucun plan de replis en cas d’échec !

Comme si, négocier était synonyme de troc, les satellites ont joué à merveilles leurs rôles (définis par iog via tani) pour pousser USN à marchander ! Leur argumentaire était : il faut donner quelque chose en échange de nos demandes à iog !

Et, le graal permettant à iog d’accéder aux demandes de l’USN était l’entrée des huit députés manquant à son assemblée.  Ce point était d’autant plus gênant pour iog qu’il avait du mal à justifier  auprès de la communauté internationale le rififi au sein de son havre de paix et de prospérité.

Pour appâter USN, le dictateur a même donné de sa personne en déclarant qu’il négocierait avec USN. Mais, une fois constaté que l’USN est tombé dans le piège tendu par les satellites, le dictateur Guelleh se mure dans un silence assourdissant. Les dates de signature d’un accord cadre défilent, mais Guelleh reste invisible, pire il mandate de nouveau ses sbires à jouer la comédie pour garder un semblant contact et obliger USN à rester dans l’inertie !

Dans l’état actuel, Guelleh sort vainqueur du bras de fer engagé avec l’USN du point de vue de ses fans vue que Guelleh a réussi à plier USN à renoncer leur revendication principale, le holdup électoral du 23 Février 2013.

En renonçant, cette revendication, Guelleh n’a plus besoin de signer un accord avec USN car il a en face de lui des gens incohérents qui ont poussé le peuple dans la rue pour des revendications futiles qu’ils sont prêts à abandonner à la moindre occasion.

En plus de l’abandon de leur revendication principale, usn accepte sans contrepartie au préalable un silence et pire encore un engagement de démantèlement de son bras armé dans la lutte pacifique, les jeunes de MJO.

Guelleh a obtenu gain cause sur les points qu’il revendiquait  et n’a cédé aucun point à USN. Il est revenu en arrière sur les maigres concessions avancées par les satellites pour appâter les leaders USN. Guelleh est de nouveau en  pole position pour être de nouveau (un quatrième mandat) pour le poste de gardien de la prison DJIBOUTI.

Djibouti, prison n’est pas un vague mot, mais une réalité bien ancrée dans la vie des djiboutiens et des djiboutiens. Autant, le territoire djiboutien est un passoir pour les étrangers  dont le nombre accroit inexorablement, autant les djiboutiens sans parler les démocrates ou les défenseurs des droits humains, vivent dans un enfer à ciel ouvert dont ils ont le plus mal du monde à entrer ou sortir.

Il faut dire que la limitation de voyager ne concerne que les djiboutiens car le passeport djiboutien est le titre de voyage le plus vendu et falsifié au monde  au point que certains pays ont alerté les autorités djiboutiennes un risque réel que ces passeports soient utilisés par des réseaux de terroristes ou de trafiquants de tout genre.

Que Guelleh est un manipulateur et un menteur invétéré, n’est secret pour personne, mais la question que beaucoup des djiboutiens se posent à quoi jouer l’opposition USN ?

Que les leaders USN soient victimes d’une manipulation interne, soit, mais pourquoi persister dans l’erreur ?

Si usn est l’opposition démocratique qu’elle prétend être pourquoi, elle ne demande pas un mandat clair de la part du peuple djiboutien en proposant leur choix de sortie de crise, y compris les négociations soumissions à iog ?

L’usn est-il encore l’outil de combat contre le régime dictatorial ou une nouvelle structure défendant les intérêts particulier des quelqu’uns ?

Normalement, si on négocie pour l’intérêt général (pour le peuple), on n’a rien à cacher au peuple !
                                                                                
 Je viendrai dans mon prochain article, pourquoi le CENI ou le statut de l’opposition sont des leurres qui n’amèneront aucunes avancées dans l’avènement de la démocratie à Djibouti.




mercredi 20 août 2014

Djibouti : un rééquilibrage ethnique, tribal ou clanique, a-t-il un sens?




Nul ne peut ignorer l’existence d’une politique ethnique, tribale et clanique à caractère « alimentaire » et encore moins la pratique d’une injustice sans borne sur l’ensemble du territoire.

Pour autant, cette politique nourrit une proportion plus ou moins importante de chaque ethnie, tribu ou clan à travers des individus véreux les representant.

S’il est plus que nécessaire d’apporter des corrections aux injustices faites à des innocents et aider les victimes de ce système à se réinsérer dans la société  en tant qu’individu, il est inopportun voire désastreux de s’engager dans une politique de « rééquilibrage »  ethnique, tribale ou clanique. Ce n'est pas en  étant très mal agité qu'on a une chance de se sortir d'un sable mouvant.

L’idée même de réintroduire dans le débat démocratique  cette notion de « rééquilibrage ethnique » est dangereuse pour la nation post-ethnique, tribale et clanique que les djiboutiens et djiboutiennes appellent de leur vœux !

Peut-on combattre l’ethnisme, le tribalisme et le clanisme, en prônant  et en adoptant leurs codes et leurs valeurs ?

Accepter le « rééquilibrage ethnique » reviendrait à accepter que le pays soit régi par des lois et des règlements à caractère ethnique, tribale et clanique.

Nul doute que pour chaque extrémiste (individu faible, incapable d’opérer au-delà de son cercle le plus proche dans le sens familial du terme pour aller vers les autres), son ethnie, sa tribu ou son clan est les plus nombreux, le plus intelligent et le plus beaux ! J’exagère à peine !

Si, par malheur, nous acceptons que notre pays soit régi par des codes et des valeurs ethniques ou tribaux, pouvons-nous régler  pour autant le problème de vivre ensemble et d’injustice ou au contraire aggraver les méfaits actuels ?


Contrairement aux croyances, l’ethnique, la tribu ou le clan ne sont pas des ensembles ou des structures compactes immuables. Il s’agit des ensembles régis par des alliances d’intérêts ou d’ennemis en commun qui peuvent se faire et se défaire en fonction des circonstances. Donc, un pays ou une nation ne peut  raisonnablement poser ses fondations sur une structure instable. Il faudra comprendre que toute répartition à caractère ethnique, tribale ou clanique est  source des futurs conflits. Le problème d’une répartition  ethnique, tribale et clanique est son degré de granularité dans lequel il faudra s’arrêter ! Existe- t-il une limite dans l'infiniment petit ou grand ?  Ben non !

Toute répartition repose sur le poids de la démographie. Et, à moins d’être naïf ou complètement inconscient, il est plus que probable que chaque clan, chaque tribu, chaque ethnique dira qu’il est le plus nombreux  en absence des recensements indépendants et viables!  Donc, à moins de compter les cailloux et les arbres, les répartitions des sièges administratives des régions se font généralement en fonction des humains qui vivent dans un endroit donné.

A Djibouti, tant qu’on n’a pas créé une institution démographique indépendante du pouvoir administrative, tout recensement sera à sujet de suspicion. Il faudra également utiliser les statistiques pour définir le poids d’individus vivant dans une région et non faire des statistiques et des recensements à caractère : ethniques, tribales et claniques.





Les statistiques oui, mais quel genre des statistiques ?

Pour l’intérêt de cet article, voici une petite recherche sur le net pour mettre en lumière l’absurdité de ceux qui nous sortent des statistiques à caractère ethnique ou tribales à tout bout de champ, la proportion des principaux groupes ethniques, tribaux !
Selon les sources et les estimations, la répartition de la population en catégories linguistiques diffère fortement. Les résultats détaillés du «2e recensement général de la population et de l'habitat» de 2009, qui comprenait une question sur le «groupe ethnico-culturel» d'appartenance, n'ont pas été publiés.
Pour le CIA Factbook, elle se divise en 60% de Somalis , 35% d'Afars et 5% d'autres6.
Selon une étude publiée en 2003, on aurait 33.4% d'Issas, 20% d'Afars, 15% de Gadaboursis, 13,3% d'Issaqs, 8,3% d'autres Djiboutiens, 6% d'Arabes et 4% d'Européens7. Dans le même journal, une autre étude parle de 50% d'Issas, 37% d'Afars, 8% d'Arabes et 3% d'Européens8.
Pour l'Encyclopedia Britannica (2009), on aurait 46% de Somalis, 35,4% d'Afars, 11% d'Arabes, 3% de «mixed African and European», 1,6% de Français et 3% d'autres.
Enfin, selon le site Ethnologue, en 2006 on aurait 297 000 locuteurs du somali (répartis en trois «clans» : issa, gadaboursi, issaq), 99 200 de l'afar, 36 000 arabophones et 10 200 francophones9.

Et, comme vous pouvez constater la viabilité  de ces statistiques est saisissante :

Avec ces chiffres-là, on peut dire tout et son contraire ! Et surtout n’importe quoi !

L’autre point que les prophètes de retour en arrière ou les politiciens véreux oublient : est que ces chiffres représentent des hommes et des femmes doués de minimum d’intelligence capables de choisir le meilleur en fonction de leur attente et non de qui « il est » ! Autrement dit, ce n’est pas parce que vous appartenez à un petit clan, une petite tribu ou une petite ethnie que vous n’avez pas de chance d’être élu si vous êtes le meilleur !


 Peut-on inclure le concept  de «  rééquilibrage ethnique » dans le processus permettant de corriger les injustices commis par ce régime (gouled/guelleh) ou ceux du passé sous l’ère colonial ? 

 Avant de répondre à cette question, posons-nous, cette autre question, peut-on mettre sur le même pied d’égalité sous prétexte d'appartenance ethnique, tribale ou clanique,  les victimes et les nantis ?

A moins d’ajouter l’injustice à l’ignominie, il serait inconcevable de catégoriser les victimes en fonction de leurs appartenances ethniques, tribales ou claniques. Il serait également, dangereux que certains nantis du système soient protégés pour leurs appartenances et que  certaines victimes portent le poids de culpabilité à cause de leur appartenance.

En matière de justice, chaque individu est responsable de ses actes  et doit répondre que de ses actes devant la justice. Nul ne peut être protégé ou incriminer selon son appartenance à un groupe ethnique, tribal ou clanique !

La responsabilité, parle s’en ! Concept abstrait et malléable à Djibouti, mais voici ce que disait  zun tzu  en répondant (dans « l’art de la guerre »)  au roi de Wu, lorsque celui-ci voulait épargner ses deux courtisanes que zun tzu voulait exécuter : «  votre serviteur a déjà reçu de vous l’investiture du commandant en chef ; or, lorsque le commandant est à la tête de l’armée, il n’est pas tenu d’accepter tous les ordres du souverain.»  
Une manière de dire lorsqu’on vous êtes aux responsabilités quel que soit votre degrés des responsabilités, il faut assumer vos responsabilités et ne pas se cacher derrière les ordres des supérieurs.

A Djibouti, à entendre certains, personne n’est responsable de quoique çà soit. C’est toujours la faute à l’autre, celui qui n’est pas de notre famille (ethnie, tribale ou clanique). On se tortille à trouver des circonstances atténuantes aux « nôtres » pour les disculper. Encore mieux, on essaie de les défendre en traitant ceux qui les critiquent des « tribalistes » en essayant de mettre en doute leurs critiques auprès de l’opinion publique ! Certains essaient même de privatiser les critiques : « tu peux critiquer ta famille (ethnique, tribale ou clanique), mais pas la nôtre ». Ainsi ma modeste question  sur: « un dictateur AFAR, serait-il mieux qu’un dictateur ISSA? » a provoqué un tel remous que j’ai décidé d’approfondir la question et d’apporter quelques faits historiques.

J’ai vu pulluler ces derniers temps sur les réseaux sociaux des appels pour une alternance ethnique (car ce mot ethnique a tout son importance  chez certains extrémistes qu’il faut le mentionner ainsi), en lieu et place une alternance démocratique.  Sinon pour la petite histoire, d’après des anthropologues de renommés mondiales, il existe un seul groupe ethnique dans la corne d’Afrique le kouchite. En outre, au sein de la communauté d’anthropologues, la notion d’ethnie ne fait pas l’unanimité. Donc, l’afar est une langue, comme le somali et non des ethnies !

Pour revenir à ces appels qui sont au mieux l’œuvre des inconscients et au pire une manœuvre dangereuse des prophètes de retour en arrière. Ses impacts seront mortels pour la société djiboutienne. Certains souhaitent instaurer un endoctrinement  idéologique néfaste qui aura pour Object  de créer de différents niveaux de citoyens. Il faut savoir que même si la plupart de la jeunesse djiboutienne est convaincue qu’il faut aller vers la démocratie sans référence ethnique ou tribale, une franche non-négligeable pourrait être séduite par ces genres d’appels ou discours haineux car elle a vécu 38 ans d’une dictature dirigée par des issas. Et, elle associe presque la dictature aux issas ou somalie car elle n’a jamais vu un afar aux affaires ! 

Pour démystifier ce genre d’endoctrinement, faisons appel à l’histoire d’aujourd’hui sous le régime (Gouled/Guelleh) ou celui d’hier sous l’ère colonial  avec le régime d’Ali Aref Bourhan (PCG : pacha Charlie Gaulle).

Si les méfaits du régime (Gouled/Guelleh) sont visibles à l’œil nul, celui d’Ali Areh Bourhan semble échapper à la mémoire de la jeunesse djiboutienne dans leur ensemble. Faut-il pourtant oublier l’histoire afin d’appréhender sereinement l’avenir ?
 Pour l’intérêt de la question que j’avais posé et le débat que çà a suscité, je voudrai verser quelques éléments dans le débat pour que chacun comprenne de quoi en parle. Si certains souhaitent réécrire l’histoire au point d’idéaliser presque une dictature afar qui ne serait à mon avis, tout point identique à l’actuelle dictature « issa » sinon pire. Voici ce que disait jacques Foccart, (amis et mentor des dictateurs africains, et justement ami personnel d’Ali Aref Bourhan) ,   dans  Jacques Foccart : une vision africaine  sur un échange qu’il a eu avec le sénateur Kamil (il s’agit de Mohamed Kamil) : le sénateur Kamil m’a dit textuellement : « A tout prendre. Monsieur Foccart, je préfère être pendu par les somaliens que de vivre sous la tyrannie d’Aref et de Tirant (le préfet de Djibouti) ».  Dans le même récit, foccart poursuit et dit sur Mr Aref, il est perçu comme un « petit tyran » à Djibouti.  Ali Aref a régné pendant 10 ans à djibouti.

Pendant ces dix ans, il y a eu des tueries et des massacres sur la population djiboutienne, comme les 38 ans « d’indépendances » sous l’ère Gouled/Guelleh.

Donc, en matière de dictature l’afar aref n’a rien à envier aux issas gouled ou Guelleh et vice-versa ! Cela est une réalité !

Je pense que c’est le devoir des intellectuels du pays en dehors des cercles extrémistes, est d’éclairer les zones d’ombres de notre histoire, pour éviter d’induire en erreur nos jeunes !

Si l’appartenance d’une ethnique ou une tribu pouvait donner bonté, sagesse et responsabilité, ce pays a été dirigé par des afars, des issas  et d’autres!
Alors, avons-nous vu des différences en fonction de leur appartenance ?
Nous avons eu plutôt une similitude en matière de tyrannie !  

Et, jusqu’à présent, nous avons connu des massacres et des horreurs sous étiquette ethnique, tribale ou clanique!

Evidemment, les extrémistes font minimiser les horreurs de leur tyran et accentuer les faits de l’autre côté.  Classique chez le faible mental qu'est l' « immature » tribaliste chez nous.

Par contre, les extrémistes sont d’accord sur le fait qu’il faut éviter la démocratie à Djibouti. Leur crainte est qu’elle libère le citoyen djiboutien à prendre son destin en main en tant qu’individu  et non plus comme un nécessiteux qui a besoin de protection soit d’un camp ou d’un autre !

Les uns vont vous expliquer  qu’on n’est pas assez « mûr » pour intégrer la démocratie dans notre mode de vie sous-entendu, qu’on doit garder la dictature actuelle car  d’après eux çà garantit la cohésion sociale !  Il faut être aveugle pour les croire, mais il y a des adeptes !  

Et, les autres qui sont des alliés « objectifs » de la dictature actuelle, prônent une alternance ethnique ou tribale en lieu et place d’une alternance démocratique. Ils justifient même leur approche en indiquant que la démocratie « un homme, une voix » est faite pour le monde occidental, comme si chez nous, il faut compter les cailloux ou les arbres ! A quoi que nous pourrions peut être faire voter nos dromadaires aussi Messieurs !
Il faut comprendre que ces deux camps ont tout simplement peur de la démocratie car elle rendra certainement le pouvoir au peuple et c'est cela que les ces groupes ne peuvent concevoir : les uns veulent le garder et les autres veulent le prendre (ou le reprendre plus exactement) !

En outre, il faut savoir qu’à Djibouti, pouvoir  veut dire nourriture dans l’esprit de certains d’où la bataille de ces deux groupes contre la démocratie !

Alors, pour faire échec à ces deux groupes : comment peut-on créer une nation post-ethnique, tribale et clanique sans valider les méfaits du régime actuel, ni retourner à celui de l’ère coloniale ?

 Pour répondre à cette question, essayons de voir comment d’autres nations  ont abordés ces questions ethniques ou tribales et la démocratie.

Deux exemples me viennent à l’esprit : le Ghana et le Rwanda.

Le Ghana l’exemple type que la démocratie est compatible  à l’Afrique et qu’avec la démocratie, il y a le développement. Pourtant, le Ghana est peuplé des différents ethniques et tribaux.
Alors c’est quoi la singularité du  Ghana ?
-        Une alternance régulière soit au niveau de l’exécutif, soit au niveau du parlement (on parle ici d’opposition et gouvernement : non ethnique ou tribale comme certains préconisent chez nous à Djibouti) ;

-        Un débat politique caractérisé par un débat d’idées et non vicié par le régionalisme, l’ethnocentrisme, la religion, le népotisme entre autres ;
-        La neutralité de l’armée ;
-        Le renouvellement de la classe dirigeante, des élites ;
-        L’absence des violences post-électorales ;
-        Un système éducatif performant avec des lycées qui, pour certains, datent de 1850 ;
-        L’égalité de traitement des candidats dans les médias ;
-        La courtoisie dans les débats contradictoires.

La question qu’on a le droit de se poser est : comment le Ghana est arrivé à une telle sérénité au niveau de sa démocratie ?
Même si je n’aime pas le terme, Ghana a eu la chance d’avoir un homme providentiel Mr Jerry Rawlings.  Mr Rawlings a construit des institutions viables, former une nation avec la suppression toutes références ethniques ou tribales dans l’état civil pour éviter toutes discriminations, à presque supprimer la corruption au sein de l’administration et à former une élite performante.

Pour le Rwanda, pays meurtrie par le problème ethnique ou tribal :
Depuis, l’arrivée au pouvoir du FPR de paul Kagame, le pays semble suivre l’exemple de Ghana. Les tutsis n’ont pas cherché « à rééquilibrer » par rapport aux hutus, leur 800000 morts massacrés, ni gonflés leur rangs pour rééquilibrer la démographique  par rapport  aux hutus, ni créer des rwandais de second zone au sein de hutus! Non, ils ont  décidé de supprimer eux-aussi toutes références tribales, ethniques dans leur état civil pour constituer une seule nation  et un seul peuple!

Alors, faut-il suivre les appels des « prophètes de retour en arrière », ou forger une nation unie et démocratique comme le Ghana ou le Rwanda (pas encore complètement démocratique, mais en chemin) en supprimant à notre tour toutes références ethniques, tribales et clanique dans notre état civil et dans toute l'administration.
Avons-nous le courage de léguer à un avenir à nos générations futures !
Un avenir de vivre ensemble, de démocratie et de liberté !


Mahamoud djama,