lundi 14 mars 2016

Djibouti:Le mal djiboutien !






Beaucoup des  djiboutiens ont du mal à identifier le mal dont souffre notre pays Djibouti, et, par conséquent préfèrent la facilité en se focalisant sur des fausses théories !

En réalité, certains d’entre nous se contentent de voir que les conséquences de la situation socio-économiques de Djibouti, en se fermant les yeux sur les causes.

Avant de prescrire un traitement pour un mal dont souffre quelqu’un, institution ou un pays, il faut savoir l’identifier !

Or, chez nous on essaie prescrire des médicaments ou potion à une maladie non-identifiée en espérant  que çà suffira or ces prescriptions accentuent le mal !   

Il est certain que la majorité des djiboutiens sont conscients qu’il y a un problème à Djibouti.
Or, peu sont ceux qui ont identifié le problème ou le mal qui nous fait tant souffrir.

Alors posons-nous les vraies questions !

S’agit-il un problème économique ?

Pour certains, d’entre nous (qu’on soit dans l’opposition ou dans le régime) le problème est économique et la solution est avant tout économique.

Ceux qui sont au gouvernement, essaient de faire croire dans chaque élection que demain sera meilleur qu’aujourd’hui en étalant des fausses promesses ou des faux projets et en critiquant bien sur l’opposition de ne pas avoir mieux à proposer !

Leur adversaires dans l’opposition critiquent évidemment les méfaits économiques de ceux du régime et jurent qu’ils feront mieux s’ils arrivent au pouvoir.

A mon avis, la cause du problème de Djibouti n’est pas économique ! 

Bien évidemment, çà a un impact économique, mais la cause de notre problème n’est pas économique !
Ceux qui essaient de faire croire l’inverse se tromper volontairement ou manque d’analyse objective de la situation !

Alors, le problème est-il l’individu Iog ou son entourage ?

Tout le monde voit qu’il y a un problème au sommet de l’état, mais chacun a son coupable.  Une partie de l’opposition tient pour responsable iog, l’autre partie à son entourage et en particulier à sa femme  Madame Kadra Mahamoud Haid !

Du côté du régime, une stratégie « faute mieux, il faut garder iog » !  Les soutiens du régime admettent volontairement qu’il y a un problème de gouvernance, mais diabolisent les adversaires potentiels en accentuant les traits négatifs avec des relents tribalistes ou clanisme ! Ils terminent leur discours : « faute de mieux ! Il faut garder lui (iog) ».

A mon avis, le mal djiboutien n’est pas le pouvoir d’iog ou de sa femme ou encore un « faute de mieux » !  

Sous Gouled, sous Ali Aref  ou n’importe quel autre djiboutien, on aurait eu la même chose que sous Guelleh !

Le problème n’est pas  l’individu, ni sa tribu, ni son clan et encore moins son ethnie, mais l’institution qui lui a permis de rester au pouvoir!

Pour ceux qui sont du côté du régime,  il faut savoir que chacun individu est issue d’une famille,  ethnie, tribu et un clan et qu’il n’y a pas plus de prophète nouveau qui viendra sur terre pour nous réconcilier. Il faudra accepter qu’une autre personne, d’une autre ethnie, tribu ou clan viendra prendre la place de celui qui est là actuellement !


 Alors s’agit-il un problème ethnique, tribal ou clanique ?

Beaucoup d’entre nous se trompent sur le caractère ethnique, tribal et clanique du régime djiboutien  et celui-ci utilise à meilleur cet aspect !

Personne ne peut se voiler la face sur le caractère ethnique, tribal et clanique du régime djiboutien !

L’architecture du système a été définie juste après l’indépendance ! 

Voici la formule qui a scellé le sort du peuple djiboutien «  on garde le pouvoir au moins 50 ans » !

Gouled a profité malheureusement un sentiment anti-afar à cause du régime colonial de Mr Ali Aref Bourhan, pour écarter le véritable père de l’indépendance de Djibouti, Mr Ahmed DINI Ahmed qui voulait construire une nation djiboutienne.

Dans un premier temps, pour mettre en place son système, Gouled s’appuie sur l’ethnie somalie et écarte les afars, la minorité arabe reste la variable d’ajustement au grès des relations avec les pays du golfe !

Le système djiboutien, est un système ethnico-tribale à caractère alimentaire. Gouled et ses acolytes ont décidé de partager les maigres ressources du pays aux proches. Dès le début, ils ont confondu gestion administrative et activité entrepreneuriat. Ils ont confondu fonctionnaires et chef d’entreprises.
L’instauration du système de monopôle dans les années 80 a totalement verrouillé le système. Depuis, l’économie djiboutienne n’est pas une économie créatrice des richesses, mais une économie de la rente où ceux qui détiennent le pouvoir s’enrichissent et les autres s’appauvrissent !


Résultat, ce genre de système est une machine à exclusion. Après les afars, il a fallu faire de la place au sein des somalies pour en arriver à faire de la place au sein du clan  et qui risque de continuer au sein de la famille Guelleh.  

Comme l’assiette (gâteau) n’augmente pas au même rythme de la croissance de la population, le système ethnico-tribale à caractère alimentaire est condamné.

Si le système politique est éthnico-tribale, la société  djiboutienne n’est pas tribale, ni ethnique. Elle est plutôt multiculturelle et cosmopolite. C’est une société ouverte à l’intérieure d’elle-même et à l’extérieur ! La preuve est que le taux de mariage mixte entre communautés très importante !

Ceci est la meilleure preuve d’une société post-ethnico-tribale, bref une société moderne!

Dans ces conditions comment est-il possible un tel système politique peut-il tenir une telle société ?

Il faut se l’avouer que la société djiboutienne n’est ni moderne, ni post-ethnico-tribale, les djiboutiens vivent dans une vraie schizophrénie en matière de modernité. 
Ils vous disent libres et indépendants, mais leur vie est rythmée par des règles ancestrales faites à d’autres contextes !
Ils vous disent post-ethnico-tribaux, mais il suffit de gratter un peu pour constater qu’il s’agit juste un vernis !

Le régime djiboutien a compris cette complexité des djiboutiens ! Qui veulent être une chose qu’ils ne sont pas en réalité !

Il utilise ce complexe à son avantage !  Pour soumettre le peuple djiboutien, il attaque par ethnie, tribu ou clan, mais eux ne peuvent pas se défendre en communauté vue que çà fait mauvais genre auprès tous les autres !

Cette technique permet de saper la confiance entre les différentes communautés qui s’accusent mutuellement de soutenir la dictature ou tribalisme !

Ceci technique permet également au régime d’échapper tout jugement qu’il soit dans l’ordre de la justice coutumière ou justice moderne !

Le régime ne veut entendre ni la justice coutumière, ni la justice moderne en accusant ses adversaires, soient d’être d’ « ethno-tribalistes », soient d’être « pro-occidentales » (traitres à la solde du colonisateur).

Il joue  la même avec l’islam, en fonction de son interlocuteur occidental ou musulman, il change de discours sur l’islam ! Pour les régimes arabes ou musulmans Guelleh combat les pro-occidentaux (des traitres athées qui veulent souler la terre d’islam). Et, pour les occidentaux, il joue le rempart contre les islamistes !

Dans les deux cas, ses opposants sont coincés  et se trouvent démunis face à la propagande du régime !

Quelles solutions pour Djibouti ?

Avant de chercher des solutions, il faut voir comment est perçu le pouvoir djiboutien au sein de nos communautés et comment çà savoir du vrai du faux ?

Voici comment est perçu le pouvoir djiboutien !

Pour les afars, il s’agit un pouvoir somalien tendance issa ! Ou plutôt somalie-issa !

Pour les autres tribus somaliennes, il s’agit un pouvoir tribu issa !

Pour les autres tribus issas, il s’agit un pouvoir du clan mamassan !

Pour les autres sous-clans mamassan, il s’agit un pouvoir du clan bahaa-fourlaba !

Certains issas disent que le pouvoir entre les mains de la femme du président Madame Kadra Mahamoud Haid!

En réalité, ceci est juste une perception et non une réalité, mais ceux qui ont cette perception ne sont ni ethnismes, ni tribalistes, ni clanisme !

Il faut savoir le regard se porte sur la tête du pays et inutile de nier, Mr Ismael Omar Guelleh, est un somalien, tribu issa, clan mamassan et sous-clan baah fourlaba !

Et, lorsqu’un afar, arabe confronté aux méfaits de la dictature Guelleh dit qu’il est victime d’un pouvoir raciste d’un somalien ou issa, il n’a pas tort et il ne faut pas que les autres somaliens ou issas ne se soient pas offusqués ! En plus pour les afars, la guerre du nord a été transformée en guerre ethnique ou tribale alors qu’il s’agissait un problème politique.

Il faut comprendre la même chose lorsqu’un autre somalien dit qu’il s’agit un pouvoir issa. Idem pour les clans issas lorsqu’ils parlent d’un pouvoir mamassane et les mamassane un pouvoir bahad fourlaba !

Guelleh n’a absolument rien à foutre du sous clan, du clan, de la tribu ou de l’ethnie, mais pour garder son système alimentaire, il utilise à merveille ce système dont il prend  chaque couche des éléments pour pérenniser son système !

Alors la question est comment se débarrasser un tel régime sans déclencher une guerre : ethnico-tribale ou même clanique ?

Dans nos sociétés coutumières, il y avait de façon à gérer ce genre de problème !

Lorsqu’un individu d’un clan, tribu ou ethnie, faisait des choses graves comme c’est le cas du dictateur Guelleh. L’ethnie victime s’adressait à l’ethnie de l’agresseur pour lui demander d’arrêt de l’agression et réparation. L’ethnie de l’agresseur, cherchait la tribu de l’agresseur  pour lui formuler la même requête ! Et, on arrivait comme çà  jusqu’au clan ! Si on ne pouvait pas arrêter l’individu, alors le sous-clan se désolidarisait l’individu, ensuite le clan suivait l’avis du sous-clan, et on remontait ainsi jusqu’à l’ethnie.  Et, enfin, pour mettre hors d’état de nuire cet individu et éviter un sentiment de haine ethnico-tribale, ce sont les plus proches possibles qui commençaient la guerre avec le soutiens deux ethnies réunies contre l’individu et ses subordonnées !

Aujourd’hui à Djibouti, tout le monde sait qu’iog est hors de contrôle et qu’il va continuer de sévir si on ne l’arrête pas !
Il faut commencer à se désolidariser lui et sous ceux qui le soutiennent ! Chacun doit dire pas en mon nom !

L’opposition djiboutienne ne doit pas s’enfermer dans une solution de type « démocratie occidentale » en pariant que les djiboutiens sont post-ethnico-tribales.
Elle doit regarder de près la gestion de crise des sociétés coutumières  et l’adapter au contexte actuel.

Les leaders politiques, les associations ou organismes de la société civile doivent créer des structures permettant un jeu démocratique accessible à tout le monde dont le seul juge et arbitre est le peuple djiboutien.

Quelles sont les risques qui guettent Djibouti ?

Vue les frustrations et les humiliations continuelles, il y a des fortes chances qu’il y a un nouveau conflit fratricide à Djibouti. Mais, contrairement, en 1991 et 2000, il risque une déflagration  que l’existence même de Djibouti est en question.

Le conflit risque également de toucher nos voisins.


Conclusion :

Election ou pas ! Mascarade ou pas, le pays est en danger vital !
Les djiboutiens ne doivent plus jouer de rôles inventés par eux-mêmes ou imposés. Ils doivent jouer au contraire la carte de la vérité et de sincérité les uns envers les autres !
Il faut arrêter de jouer les coups politiciens et se mettre à la hauteur de la situation !
Celui qui pense qu’il est le plus fort ! Ne connait rien en guerre !
La communauté internationale ne doit pas regarder Djibouti s’enfoncer ainsi ou demander l’autorisation de Mr Guelleh pour intervenir tant qu’il est encore temps !
Les choses risquent de déraper rapidement à Djibouti !