mardi 9 février 2016

Djibouti : existence d’une opposition avant et après USN ?



Djibouti : existence d’une opposition avant et après USN ?



Dans ce monde où chacun  s’arrange avec l’histoire en espérant qu’elle ne le juge sévèrement, certains dissidents du régime qui ont rejoint l’opposition  au moment de la création de la coalition USN (union pour le salut National) ou après croient dur comme fer que le combat pour le changement et la démocratie a débuté en 2013 !

Faut-il les en vouloir ? Pour eux le monde a débuté en 2013 et s’il y a eu un combat et une confrontation en 2013, c’est grâce à eux! (dans leur esprit)! 

Il faut reconnaitre qu’ils ne sont pas seuls dans ce registre, toute l’histoire de Djibouti souffre de cette amnésie. Des bans de notre histoire sont jetés ou laissés à l’oubliette, d’autres sont réécrits pour embellir ou effacer le passé collabo du dictateur Guelleh ou des membres de sa cour !  

Mais, le plus grave pour nos « dissidents du régime », ils ont encore dans l’esprit le culte de la personnalité, de nom et des symboles et non ceux des valeurs!

Le seul fait de critiquer  « USN » ou le haut conseil est synonyme pour eux un crime à « leste majesté »  ou un acte criminel d'ordre juridique. 

Après avoir adoré des décennies le nom du « RPP », ils viennent avec la même ferveur célébrée celui de l’USN.

Il faut reconnaitre que les leaders historiques de  l’opposition avaient facilité l'ascension des nouveaux arrivés en brillant pour leur sens de compromis devenus plus tard leur part de compromission !

L’autre drame de nos « dissidents du régime » serait la disparition de l’USN qui serait synonyme d’une catastrophe sans nom. Ils pensent honnêtement, qu’il s’agirait la fin de toute opposition ! La panique est telle que certains sont en train de supplier leur ancien maitre de leur reprendre et pardonner leur traitrise !

Alors, comment sortir de la situation de panique collective de nos dissidents et donner des perspectives à nos concitoyens pour un vrai changement démocratique ?

J’ai vu certains de nos compatriotes qui proposent des débats entre les pour  (les opposants) et les contres (les dissidents) de « Pas de CENI, pas d’élection ».

Que faut-il attendre d’un tel débat ?

Il faut déjà comprendre la différence entre ces deux groupes.

Voici une liste non-exhaustive :

1)    Un dissident ne voit pas les causes.

Un dissident est quelqu’un qui voit les conséquences du système dans lequel il  a vécu jusqu’à présent. Mais, il ne voit pas les causes qui ont produit ces conséquences. En vivant dans un système, on n’a pas la possibilité de voir les causes qui ont produit ce système, mais on est capable de voir les conséquences néfastes qu’il peut produire.

2)    Un dissident ne peut proposer des solutions que si elles  peuvent intégrer au système.

Toute solution qui sort du cadre du système semble irréaliste pour le dissident. Il a une peur bleue de la fin du système. Toute solution proposée doit assurer la pérennité du système.

3)    Un vrai opposant est quelqu’un qui se situe en dehors du système capable de porter un regard positif ou négatif au système.

Un opposant voit les causes et les conséquences du système. Il est capable d’apporter des solutions novatrices qui peuvent faire exploser le système. Il n’a pas peur de la destruction du système car il sait qu’il y aura un autre.

Alors peut-on attendre quelque chose d’un débat entre un opposant et un dissident ?

En réalité, ils ne voient pas la même chose par conséquent ils ne peuvent pas parler de la même chose.

Un tel débat ne peut qu’ajouter de la confusion à la confusion.

Faut-il pour autant laisser les choses dans un tel état ?

Pour l’instant les dissidents sont dans une telle empoignade des chiffonniers  pour sortir un candidat unique de l’USN or un de leur est déjà candidat. Donc, il n’y aura pas un candidat de l’USN, mais deux. Donc, le mythe d’un candidat unique de l’usn à défaut de l’opposition tombe dans l’eau, à moins qu’il s’agissait encore un simple slogan. A ce rythme-là et force de se contredire, il ne restera pas grand-chose de nos dissidents dans la plupart sont déjà en négociation avancée avec le régime pour être réintégrés au système.
Le peu qui restera, qui sera rejoint bientôt par le contingent de « nouveaux déçus » de la mascarade élective d’avril 2016, doit être mieux accueilli au sein de l’opposition avec des structures démocratiques viables.
Ces gens doivent être recyclés en opposants démocratiques au sein de structures démocratiques préétablies.

L’opposition démocratique a beaucoup de travail devant elle pour construire des structures démocratiques pour la suite du combat.

L’opposition démocratique ne doit pas perdre de vue que son combat est long et difficile, mais couronné de succès à la fin.

Et, pour le peuple djiboutien, il y avait une opposition avant l’USN et il y aura une opposition après l’USN. 
  
USN, elle-même pourra être réutilisée d’une autre manière plus démocratique.

Toutes les options sont sur la table pour l’opposition démocratique et le peuple djiboutien.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire