Dans ce monde où
chacun s’arrange avec l’histoire en
espérant qu’elle ne le juge sévèrement, certains dissidents du régime qui ont rejoint
l’opposition au moment de la création de
la coalition USN (union pour le salut National) ou après croient dur comme fer
que le combat pour le changement et la démocratie a débuté en 2013 !
Faut-il les en
vouloir ? Pour eux le monde a débuté en 2013 et s’il y a eu un combat et
une confrontation en 2013, c’est grâce à eux! (dans leur esprit)!
Il faut reconnaitre
qu’ils ne sont pas seuls dans ce registre, toute l’histoire de Djibouti souffre
de cette amnésie. Des bans de notre histoire sont jetés ou laissés à l’oubliette,
d’autres sont réécrits pour embellir ou effacer le passé collabo du
dictateur Guelleh ou des membres de sa cour !
Mais, le plus
grave pour nos « dissidents du régime », ils ont encore dans l’esprit
le culte de la personnalité, de nom et des symboles et non ceux des valeurs!
Le seul fait de
critiquer « USN » ou le haut
conseil est synonyme pour eux un crime à « leste majesté » ou un acte criminel d'ordre juridique.
Après avoir adoré
des décennies le nom du « RPP », ils viennent avec la même ferveur
célébrée celui de l’USN.
Il faut
reconnaitre que les leaders historiques de l’opposition avaient facilité l'ascension des nouveaux arrivés
en brillant pour leur sens de compromis devenus plus tard leur part de compromission !
L’autre drame de
nos « dissidents du régime » serait la disparition de l’USN qui
serait synonyme d’une catastrophe sans nom. Ils pensent honnêtement, qu’il s’agirait
la fin de toute opposition ! La panique est telle que certains sont en
train de supplier leur ancien maitre de leur reprendre et pardonner leur
traitrise !
Alors, comment sortir de la situation de panique collective de nos
dissidents et donner des perspectives à nos concitoyens pour un vrai changement
démocratique ?
J’ai vu certains
de nos compatriotes qui proposent des débats entre les pour (les opposants) et les contres (les
dissidents) de « Pas de CENI, pas d’élection ».
Que faut-il attendre d’un tel débat ?
Il faut déjà
comprendre la différence entre ces deux groupes.
Voici une liste
non-exhaustive :
1)
Un dissident ne voit pas les
causes.
Un dissident est
quelqu’un qui voit les conséquences du système dans lequel il a vécu jusqu’à présent. Mais, il ne voit pas
les causes qui ont produit ces conséquences. En vivant dans un système, on n’a
pas la possibilité de voir les causes qui ont produit ce système, mais on est
capable de voir les conséquences néfastes qu’il peut produire.
2)
Un dissident ne peut proposer
des solutions que si elles peuvent
intégrer au système.
Toute solution qui
sort du cadre du système semble irréaliste pour le dissident. Il a une peur
bleue de la fin du système. Toute solution proposée doit assurer la pérennité
du système.
3)
Un vrai opposant est quelqu’un
qui se situe en dehors du système capable de porter un regard positif ou
négatif au système.
Un opposant voit
les causes et les conséquences du système. Il est capable d’apporter des
solutions novatrices qui peuvent faire exploser le système. Il n’a pas peur de
la destruction du système car il sait qu’il y aura un autre.
Alors peut-on attendre quelque chose d’un débat entre un opposant et
un dissident ?
En réalité, ils ne
voient pas la même chose par conséquent ils ne peuvent pas parler de la même
chose.
Un tel débat ne
peut qu’ajouter de la confusion à la confusion.
Faut-il pour autant laisser les choses dans un tel état ?
Pour l’instant les
dissidents sont dans une telle empoignade des chiffonniers pour sortir un candidat unique de l’USN or un
de leur est déjà candidat. Donc, il n’y aura pas un candidat de l’USN, mais
deux. Donc, le mythe d’un candidat unique de l’usn à défaut de l’opposition
tombe dans l’eau, à moins qu’il s’agissait encore un simple slogan. A ce rythme-là
et force de se contredire, il ne restera pas grand-chose de nos dissidents dans
la plupart sont déjà en négociation avancée avec le régime pour être réintégrés
au système.
Le peu qui restera,
qui sera rejoint bientôt par le contingent de « nouveaux déçus » de la
mascarade élective d’avril 2016, doit être mieux accueilli au sein de l’opposition
avec des structures démocratiques viables.
Ces gens doivent
être recyclés en opposants démocratiques au sein de structures démocratiques
préétablies.
L’opposition
démocratique a beaucoup de travail devant elle pour construire des structures
démocratiques pour la suite du combat.
L’opposition
démocratique ne doit pas perdre de vue que son combat est long et difficile,
mais couronné de succès à la fin.
Et, pour le peuple
djiboutien, il y avait une opposition avant l’USN et il y aura une opposition
après l’USN.
USN, elle-même pourra être
réutilisée d’une autre manière plus démocratique.
Toutes les options
sont sur la table pour l’opposition démocratique et le peuple djiboutien.
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