Ayant refusé de signer le mémorandum de sortie de crise que l’USN lui avait
proposé, Guelleh se trouve dans une impasse politique. Habitué à l’obéissance et la soumission,
Guelleh semble plus que jamais déstabilisé face une opposition pacifique, mais
ferme sur ses principes. Aucune de ses
manœuvres (la répression, la corruption, le clientélisme, le tribalisme, le
mensonge etc.) pour détruire cette opposition ne fonctionne, pire encore
celle-ci se renforce à chaque épreuve.
Pour la première fois de son existence, Guelleh se trouve dans
l’incapacité de faire taire les djiboutiens de l’intérieur comme ceux de
l’extérieur (diaspora).
Une jeunesse avide d’informations s’empare les réseaux (facebook, twiter
ect) et les murs de la censure ne tiennent plus
face un mouvement que le régime a encore du mal à cerner.
Mais, habitué à l’information verrouillée et les chants à la gloire
d’iog, le régime semble toucher de ses fondements.
En outre, l’image de l’homme fort adulé par son peuple, que le régime
essayait de vendre à l’extérieur, vole en éclat après des manifestations
monstres de la diaspora. Si le régime cachait tant bien mal les manifestations
quotidiennes des djiboutiens à l’intérieur du pays, il se
trouve totalement démunis face à une diaspora déterminée à aider le peuple
djiboutien dans son combat.
Les quelques espoirs de la communauté nationale et internationale d’une
issue pacifique de la crise avec Guelleh comme acteur, semblent s’éloigner pour
preuve la sortie plus que pitoyable de Guelleh au 4 mars dernier lors du 35
anniversaires de son parti RPP, dont il
a purement et simplement insulté l’opposition avec en prime des fausses
accusations qui ont été rapidement mises en défaut.
C’est dans ce climat tendu que Guelleh accorde un soi-disant interview
au journal « jeu à fric » (jeune Afrique) pour parler de son avenir,
qui d’après lui (mon avis, il faut idiot ou iog pour y croire) ne serait plus candidat
un quatrième mandat.
Mais, égal à lui-même, Guelleh
parle de « transmission de pouvoir » à caractère héréditaire et parle
d’un prince ou une princesse caché et qui serait à l’abri des regards malveillants pour prendre le destiné du pays au jour venu.
En tout cas, tout ceci serait au conditionnel, vu que les signaux d’un
énième braquage de pouvoir semblent réunis :
1)
Reconduit à la tête du RPP à deux ans du scrutin : son explication lamentable sur le prolongement de son mandat à la tête
du parti (RPP) ne prend pas, elle est du moins incohérente ou pour ne pas dire
totalement fausse.
2)
Le scrutin législatif du 23 février 2013 : il s’agissait un scrutin parlementaire et non présidentiel, pourtant
Guelleh s’est engagé derrière son parti. Et, après la défaite de celui-ci, il a
refusé d’accorder la victoire à l’USN, pourtant il s'agissait une occasion en or pour sortir
avec prestige et laisser une chance d’un lieutenant issu de son camp pour la
présidentielle prochaine. En agissant
ainsi et en instaurant la répression dans la gestion de la crise
post-électorale, Guelleh a non seulement détruit sa sortie, mais a hypothéqué le
peu de chance de voir quelqu’un de son parti lui succédé de façon démocratique.
3)
Sa guerre contre l’opposition ou toutes
chances d’alternances politiques : Le parti (RPP), le porte-drapeau de
la coalition présidentielle (UMP) semble être totalement vidé de ses militants.
C’est un parti honni par le peuple. Il est associé à la mauvaise gestion du
pays. Guelleh a également banni les cadres les plus compétents qui ont émis des
réserves ou se sont prononcés entre la gestion désastreuse du pays. A part
quelques fans, il ne reste plus rien. Face à eux, se dresse USN, la seule force
capable de prendre les règnes du pays et changer de cap, même si elle est
infiltrée au plus haut niveau par les satellites du régime. L’USN dispose dans
ses rangs, des cadres expérimentés à l’intérieur comme à l’extérieur du pays
pour proposer un autre chemin au pays. Mais, « le futur retraité » est
déterminé à détruire cette opposition. Le travail de sape de ses satellites
commence à dévier USN de ses valeurs démocratiques. Ceci montre encore une fois
que Guelleh ne veut pas s’éloigner du pouvoir contrairement à ses dires.
Alors, pourquoi prétendre de
partir alors que tous les signaux indiquent le contraire ?
Pour l’instant, les faits
indiquent que Guelleh veut rester au pouvoir ou relativement proche
(l’antichambre du pouvoir).
Dans ces conditions,
l’hypothèse la plus vraisemblable, serait
qu’il essaie d’appliquer la stratégie contre révolution : promettre
son départ pour reprendre le contrôle une fois calmé la foule.
En outre, pour l’instant, Guelleh,
le mensonge est un art de gouverner. Donc, de son point de vue, inutile de s’en
faire quelques mensonges écrits ou dits
du moment qu’on a le pouvoir.
Donc, la stratégie de Guelleh
est la même que celle de tout dictateur
qui se trouve dans le creux d’une
révolution et qui fait des promesses sans lendemain juste calmer les choses
afin de reprendre la main.
Sans trahir un secret, des
proches de Guelleh murmurent dans les couloirs feutrés du palais qu’il s’agit
d’une dernière ruse du dictateur pour faire disloquer l’opposition USN dont
certains seraient prêts à croire au père Noël au même registre qu’un départ du dictateur
Guelleh.
L’autre hypothèse serait qu’il compte couronner un ou une très
proche à lui, sa femme ou ses enfants, seules capables de garantir son
bien-être.
Pour autant, cette hypothèse
semble être incongrue et pas crédible dans un esprit sain. En cas, d’une
nouvelle confiscation du pouvoir par la force, la rue djiboutienne pourrait
finir sa révolution plus violemment qu’il n’est actuellement. Les chancelleries
occidentales, ni africaines ne pourraient pas prendre un tel risque et mettre
le moyen pour que l’élection se passe correctement. Et, dans c’est cas-là, ni iog, ni un proche,
ni quelqu’un qui aura le soutien d’iog, n’ont la moindres chance de passer face
au candidat de l’opposition USN (si celle-ci se mette dans une configuration
plus démocratique que son état actuel ex : des primaires ouvertes).
Un couronnement à la « bongo du gabon» ne passera pas à djibouti.
Dans tous les cas, Guelleh est en train de rater sa sortie. Au lieu
de s’exprimer en tant qu’un responsable d’un pays et dire que le peuple
djiboutien choisira celui qu’il considéra digne de la fonction, Guelleh tombe
dans ses bassesses et parle un
successeur caché.
Contrairement à ce qu’il affirme
dans ce journal, Guelleh donne tous les signaux d’une confiscation du pouvoir
pour un quatrième mandat.
L’histoire nous a appris que les promesses et les paroles du dictateur
n’engagent que le dictateur. Et que si une révolution se met en marche, les paroles
du dictateur pour casser le mouvement ne donneront rien.
Mais, à djibouti, la révolution Khamzine est également confrontée à un
travail de sape au sein de l’USN dont certains membres du haut conseil œuvrent
à la démobilisation de la basse de l’opposition. Les premières victimes de ce
travail de sape sont actuellement la diaspora et le MJO (mouvement des jeunes
de l’opposition) qui sont les fers de lance de la révolution pacifique
djiboutienne.
Mais, si Guelleh annonce son départ en reculant, le sacrifice des jeunes
du MJO est pour beaucoup.
Alors, quelques soient les déclarations d’iog, son départ est entre les
mains des MJO.
Pour amplifier leurs actions, la diaspora doit assistance et aide aux
MJO, ainsi que le mouvement des femmes qui sont en première dans cette lutte.
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