jeudi 16 octobre 2014

Djibouti : Le régime a-t-il choisi la rupture des négociations en reprenant sa répression sur une des principales forces de l’opposition USN, le parti MRD ?



Le journaliste vedette du journal et site d’information LVD, seule organe d’information libre à Djibouti, Mr Maydaneh Abdallah Okieh, un des cents héros de l’information distingués par Reporters Sans Frontières (RSF), vient d’écoper une amende record (plus 2 millions de francs djibouti qui correspondent à plus de 11700 $) de dommages et intérêts pour « diffamation », après  avoir écrit sur son page facebook, un article dénonçant des pratiques de torture et des mauvais traitements de la police envers les militants de l’opposition USN lors de la crise post-électorale.  

Pour avoir exprimé et mis en lumière une réalité criante à Djibouti, mais invisible à l’exterieur, Mr Maydaneh a subit les pires sévices et des actes des tortures ignobles de la part du colonel Elmi Daher Miguil dis Omar Gess qui a ensuite porté plainte pour diffamation.

Etant donné que les seules plaintes  recevables pour la justice djiboutienne sont celles émanant des dignitaires du régime, les blessures et marques de maltraitance de Maydaneh n’ont pas pesé lourds face aux paroles du colonel qui a subi apparemment un préjudice morale vue que ses actes sont révélées au monde.  Pour son rôle de serviteur tortionnaire le colonel voulait même bénéficier un stage de formation offert par les USA à la police djiboutienne, mais fort heureusement ceux-ci ont notifié au gouvernement djiboutien que ce genre d’individu ne mettra pas les pieds sur le sol américain.

 Par l’ampleur de l’amende et les préjudices accordés au « colonel », l’affaire semble avoir des visés politiciennes. Il faut savoir qu’à l’image de son modèle le leader charismatique du parti pro-démocratique MRD et ancien journaliste, Mr Daher Ahmed Farah dit DAF, Maydaneh poursuit un idéal de combat démocratique pour l’avènement de la démocratie à djibouti.

A ce titre, il devient une cible privilégiée du régime qui ne résine pas sur les moyens pour le mettre à l’ombre. L’étoile montante de l’opposition et surtout du parti MRD, la bête noire du régime du dictateur Guelleh,  Maydane semble être un ennemi public désigné du régime Guelleh  !

Comme à son ainé DAF qui est englué depuis une génération dans une affaire similaire de « diffamation » avec le général Zakaria (un autre porte flambeau du régime), mais  dont  qui s’apparente plus à une affaire « politico-judiciaire » imaginaire, Maydaneh est victime de la chasse « aux sorcières » du régime contre les leaders et les militants démocrates.

  Selon les documents signés par une justice aux ordres et remis par un huissier, cette amende  est accompagnée d’une mise en demeure d’exécution sous 48 heures, sous peine d’incarcération.  Ceci s’apparente plus à une demande de rançon qu’une décision judiciaire.

Pour rappel, Mr Maydaneh a déjà subi plusieurs cas d'emprisonnements avec des actes tortures :

 -        Arrêté le 12/01/2013 pour 48 heures de tortures  avec le  colonel Omar Gess.
-        Arrêté le 03/03/2013 pour être relâché le 10/04/201.
-        Arrêté le 15/05/013 pour 5 mois prison
-       Arrêté le 26 janvier 2014 torturé pendant 48h, avant d’être relâché, après qu’il a été privé de nourriture,  de soins et à l'accès ses proches ou de son avocat.
-    .   Arrêté le 09/03/2014  pour être relâché 21 jours plus tard.
-  Arrêté de nouveau le 01/05/2014, relâché après 48 heures de tortures et des mauvais traitements, dont il était privé de nouveau la nourriture, les soins et tout contact avec l’extérieur.

Maydaneh a effectué tous ses emprisonnements  au sein de la fameuse prison de la honte « Gabode », une des prisons la plus ignoble du monde.
Mr Maydaneh d’après les informations qu’il a fournies a été torturé dans différentes enceintes dans la capitale Djibouti, sous le regard « bienveillant » du colonel Gess. Il faut savoir que Djibouti est célèbre auprès des organismes des droits de l’homme pour ses actes de tortures et des mauvais traitements envers les prisonniers.

En tout état de cause, l’affaire semble tomber à pic, au point nommé, à un moment où les négociations pour sortir le pays de la crise post-électorale se tordent sérieusement. S’agit-il une preuve de plus, indiquant que le régime quitte la table des négociations et retourne à la répression ou s'agit-il une pression supplémentaire pour faire accepter l’inacceptable  à l’opposition USN ?

Toujours est-il que l’affaire de Maydaneh ne semble pas être la seule en cours où le régime s’en prend à l’opposition car un des principaux leaders de l’Opposition, Mr Daher Ahmed Farah dit DAF est dans l'attente de savoir que le palais de "l'injustice" fixe enfin son cas.

La suite qui sera donnée dans ces deux affaires indiquera à l’opposition en premier, au peuple djiboutien et à la communauté internationale les intentions du régime qui avait parlé à plusieurs reprises son intention de régler la crise politique en cours via des négociations.  

D’un autre côté, ces deux affaires semblent suivre le chemin habituel du régime, de l’avis général  des gens à Djibouti, c'est-à-dire la stratégie habituelle du régime djiboutien qui semble naviguer à vue dans tous les secteurs de la vie économique, sociale et politique du pays, en préfèrant toujours la fuite en avant que des vraies solutions.

A chaque fois qu’il se sent coincer, le régime a toujours choisi le pourrissement de la situation afin d’imposer ses choix via la violence.

Après une courte période teintée d’espoir de sortie de crise, la situation semble être de nouveau précaire à Djibouti où le régime a choisi de basculer le pays dans l’instabilité en s’attaquant violemment une des principales forces de l’opposition pacifique  au sein de la coalition USN, le parti MRD.

La communauté internationale  et surtout les puissances étrangères stationnées à djibouti, sont de nouveau face à leur responsabilités  afin d’éviter que Guelleh bascule le pays dans l’instabilité et la guerre civile.

Plus que jamais, les puissances occidentales doivent faire entendre raison « la dictature amie » de la corne d’Afrique pour ne pas déstabiliser d’avantage cette partie du monde largement déjà troublée par les guerres civiles et la décomposition de l’état somalien.

 MD




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