Le journaliste vedette du journal et site
d’information LVD, seule organe d’information libre à Djibouti, Mr Maydaneh Abdallah
Okieh, un des cents héros de l’information distingués par Reporters Sans
Frontières (RSF), vient d’écoper une amende record (plus 2 millions de francs
djibouti qui correspondent à plus de 11700 $) de dommages et intérêts pour
« diffamation », après avoir
écrit sur son page facebook, un article dénonçant des pratiques de torture et des
mauvais traitements de la police envers les militants de l’opposition USN lors
de la crise post-électorale.
Pour avoir exprimé et mis en lumière une réalité
criante à Djibouti, mais invisible à l’exterieur, Mr Maydaneh a subit les pires
sévices et des actes des tortures ignobles de la part du colonel Elmi Daher
Miguil dis Omar Gess qui a ensuite porté plainte pour diffamation.
Etant donné que les seules plaintes recevables pour la justice djiboutienne sont
celles émanant des dignitaires du régime, les blessures et marques de
maltraitance de Maydaneh n’ont pas pesé lourds face aux paroles du colonel qui
a subi apparemment un préjudice morale vue que ses actes sont révélées au monde. Pour son rôle de serviteur tortionnaire le
colonel voulait même bénéficier un
stage de formation offert par les USA à la police djiboutienne, mais fort
heureusement ceux-ci ont notifié au gouvernement djiboutien que ce genre
d’individu ne mettra pas les pieds sur le sol américain.
Par l’ampleur
de l’amende et les préjudices accordés au « colonel », l’affaire
semble avoir des visés politiciennes. Il faut savoir qu’à l’image de son
modèle le leader charismatique du parti pro-démocratique MRD et ancien
journaliste, Mr Daher Ahmed Farah dit DAF, Maydaneh poursuit un idéal de combat démocratique pour l’avènement de la démocratie à djibouti.
A ce titre, il devient une cible privilégiée du
régime qui ne résine pas sur les moyens pour le mettre à l’ombre. L’étoile
montante de l’opposition et surtout du parti MRD, la bête noire du régime du
dictateur Guelleh, Maydane semble être
un ennemi public désigné du régime Guelleh !
Comme à son ainé DAF qui est englué depuis une
génération dans une affaire similaire de « diffamation » avec le
général Zakaria (un autre porte flambeau du régime), mais dont qui s’apparente
plus à une affaire « politico-judiciaire » imaginaire, Maydaneh est victime
de la chasse « aux sorcières » du régime contre les leaders et les
militants démocrates.
Selon les documents signés par une justice aux
ordres et remis par un huissier, cette amende
est accompagnée d’une mise en demeure d’exécution sous 48 heures, sous
peine d’incarcération. Ceci s’apparente plus à une demande de
rançon qu’une décision judiciaire.
Pour rappel, Mr Maydaneh a déjà subi plusieurs
cas d'emprisonnements avec des actes tortures :
-
Arrêté
le 12/01/2013 pour 48 heures de tortures
avec le colonel Omar Gess.
-
Arrêté
le 03/03/2013 pour être relâché le 10/04/201.
-
Arrêté
le 15/05/013 pour 5 mois prison
- Arrêté
le 26 janvier 2014 torturé pendant 48h, avant d’être relâché, après qu’il a été
privé de nourriture, de soins
et à l'accès ses proches ou de son avocat.
- . Arrêté le 09/03/2014 pour être relâché 21 jours plus tard.
- Arrêté
de nouveau le 01/05/2014, relâché après 48 heures de tortures et des mauvais
traitements, dont il était privé de nouveau la nourriture, les soins et tout
contact avec l’extérieur.
Maydaneh a
effectué tous ses emprisonnements au
sein de la fameuse prison de la honte « Gabode », une des prisons la
plus ignoble du monde.
Mr Maydaneh d’après les informations qu’il a fournies
a été torturé dans différentes enceintes dans la capitale Djibouti, sous le
regard « bienveillant » du colonel Gess. Il faut savoir que Djibouti
est célèbre auprès des organismes des droits de l’homme pour ses actes de
tortures et des mauvais traitements envers les prisonniers.
En tout état de cause, l’affaire semble tomber
à pic, au point nommé, à un moment où les négociations pour sortir le pays de la crise
post-électorale se tordent sérieusement. S’agit-il
une preuve de plus, indiquant que le régime quitte la table des négociations et
retourne à la répression ou s'agit-il une pression supplémentaire pour faire accepter l’inacceptable à l’opposition USN ?
Toujours est-il que l’affaire de Maydaneh ne
semble pas être la seule en cours où le régime s’en prend à l’opposition car un des principaux leaders de l’Opposition, Mr Daher Ahmed
Farah dit DAF est dans l'attente de savoir que le palais de "l'injustice" fixe enfin son cas.
La suite qui sera donnée dans ces deux affaires
indiquera à l’opposition en premier, au peuple djiboutien et à la communauté
internationale les intentions du régime qui avait parlé à plusieurs reprises
son intention de régler la crise politique en cours via des négociations.
D’un autre côté, ces deux affaires semblent suivre le chemin habituel du régime, de l’avis général des gens à Djibouti, c'est-à-dire la stratégie habituelle du régime djiboutien qui semble naviguer à vue dans tous les secteurs de la vie économique, sociale et
politique du pays, en préfèrant toujours la fuite en avant que des vraies solutions.
A chaque fois qu’il se sent coincer, le régime a
toujours choisi le pourrissement de la situation afin d’imposer ses choix via la
violence.
Après une courte période teintée d’espoir de
sortie de crise, la situation semble être de nouveau précaire à Djibouti où le
régime a choisi de basculer le pays dans l’instabilité en s’attaquant
violemment une des principales forces de l’opposition pacifique au sein de la coalition USN, le parti MRD.
La communauté internationale et surtout les puissances étrangères
stationnées à djibouti, sont de nouveau face à leur responsabilités afin d’éviter que Guelleh bascule le pays
dans l’instabilité et la guerre civile.
Plus que jamais, les puissances occidentales
doivent faire entendre raison « la dictature amie » de la corne d’Afrique
pour ne pas déstabiliser d’avantage cette partie du monde largement déjà
troublée par les guerres civiles et la décomposition de l’état somalien.
MD
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