L’art de négocier est de trouver un compromis
acceptable pour les partis engagés afin de trouver une issue honorable pour
chacun. Or, des fois et selon les rapports de force en présence la négociation
tourne à la capitulation de l’un des camps. Contrairement à ce que certains
peuvent penser les rapports de force ne sont pas synonymes des forces brutes. Il y a un dicton qui dit
la négociation est une nouvelle bataille qui a ses codes et ses stratégies. Et,
le plus souvent ce n’est pas le gagnant des forces brutes qui gagne sur la
table des négociations. Sauf à Djibouti, où le brut est également un fin
stratège ou un menteur invétéré pour rouler ses adversaires dans la farine.
Quel que soit le qualificatif qu’on lui donne,
Guelleh mène la danse depuis trois générations et « trois
négociations » avec l’opposition armée ou civile. Génie pour ses fans, le
diable en personne pour les restes (80% du peuple djiboutien), Guelleh manie à
merveille l’art d’enfariner ses opposants et humilier ses adversaires.
Si
Guelleh a su vendre son image de gardien de prison sans piété depuis trois
générations aux occidentaux soucieux de leur intérêts que le bien-être du
peuple djiboutien, les murs de la prison ciel ouvert ont commencé à se lézarder
le mois de février 2013. Après que l’opposition a su déjouer le plan A que la dictature avait prévu, la création
d’une pseudo opposition : USC (union sacré changement), sensée accepter
les ordres du dictateur en échange des liasses des billets et jouer la comédie
d’une farce de démocratie dont le maitre Guelleh aurait la mainmise.
Heureusement, pour le peuple djiboutien et la
démocratie à djibouti, cette comédie n’a
pas résistée à l’irruption sur la scène politique des leaders de la société et
surtout au retour de l’enfant terrible de la politique Djiboutienne, Daher
Ahmed Farah dit DAF, l’icône d’une génération avide de changement démocratique.
L’alchimie démocratique entre tous ces leaders a fait voler en éclat le plan A
du dictateur Guelleh. Depuis, Guelleh multiplie les plans macabres pour casser l’élan,
des projets élimination physique ou emprisonnement pour DAF et les autres
leaders de la société civile, pour reprendre la main afin d’instaurer sa farce
de démocratie avec une opposition obéissante et peu regardeuse des valeurs
démocratiques en échange des liasses des billets.
Les tentatives de Guelleh pour faire disloquer
l’opposition USN selon ses dires se sont multipliées tout au long de deux
années de contestations. Si les tentatives de soumettre l’opposition par la
violence ont tous échoué, celle de l’engluer dans des pseudos négociations
porte ses fruits.
Ces pseudos négociations sont l’œuvre des
satellites du régime qui ont su écartés avec brio on doit le connaitre toutes
autres options qu’un choix limité entre deux extrêmes : la négociation
avec iog, synonyme de soumission ou la guerre civile.
Effectivement, présenté sous cet angle, l’usn
n’a pas eu d’autre choix que de rentrer tête baissée dans ces négociations et
en n’ayant aucun plan de replis en cas d’échec !
Comme si, négocier était synonyme de troc, les
satellites ont joué à merveilles leurs rôles (définis par iog via tani) pour
pousser USN à marchander ! Leur argumentaire était : il faut donner
quelque chose en échange de nos demandes à iog !
Et, le graal permettant à iog d’accéder aux
demandes de l’USN était l’entrée des huit députés manquant à son assemblée. Ce point était d’autant plus gênant pour iog
qu’il avait du mal à justifier auprès de
la communauté internationale le rififi au sein de son havre de paix et de
prospérité.
Pour appâter USN, le dictateur a même donné de
sa personne en déclarant qu’il négocierait avec USN. Mais, une fois constaté
que l’USN est tombé dans le piège tendu par les satellites, le dictateur Guelleh
se mure dans un silence assourdissant. Les dates de signature d’un accord cadre
défilent, mais Guelleh reste invisible, pire il mandate de nouveau ses sbires à
jouer la comédie pour garder un semblant contact et obliger USN à rester dans l’inertie !
Dans l’état actuel, Guelleh sort vainqueur du
bras de fer engagé avec l’USN du point de vue de ses fans vue que Guelleh a
réussi à plier USN à renoncer leur revendication principale, le holdup
électoral du 23 Février 2013.
En renonçant, cette revendication, Guelleh n’a
plus besoin de signer un accord avec USN car il a en face de lui des gens
incohérents qui ont poussé le peuple dans la rue pour des revendications
futiles qu’ils sont prêts à abandonner à la moindre occasion.
En plus de l’abandon de leur revendication
principale, usn accepte sans contrepartie au préalable un silence et pire
encore un engagement de démantèlement de son bras armé dans la lutte pacifique,
les jeunes de MJO.
Guelleh a obtenu gain cause sur les points qu’il
revendiquait et n’a cédé aucun point à
USN. Il est revenu en arrière sur les maigres concessions avancées par les
satellites pour appâter les leaders USN. Guelleh est de nouveau en pole position pour être de nouveau (un
quatrième mandat) pour le poste de gardien de la prison DJIBOUTI.
Djibouti, prison n’est pas un vague mot, mais
une réalité bien ancrée dans la vie des djiboutiens et des djiboutiens. Autant,
le territoire djiboutien est un passoir pour les étrangers dont le nombre accroit inexorablement, autant
les djiboutiens sans parler les démocrates ou les défenseurs des droits
humains, vivent dans un enfer à ciel ouvert dont ils ont le plus mal du monde à
entrer ou sortir.
Il faut dire que la limitation de voyager ne
concerne que les djiboutiens car le passeport djiboutien est le titre de voyage
le plus vendu et falsifié au monde au
point que certains pays ont alerté les autorités djiboutiennes un risque réel
que ces passeports soient utilisés par des réseaux de terroristes ou de
trafiquants de tout genre.
Que Guelleh est un manipulateur et un menteur invétéré,
n’est secret pour personne, mais la question que beaucoup des djiboutiens se
posent à quoi jouer l’opposition USN ?
Que les leaders USN soient victimes d’une manipulation
interne, soit, mais pourquoi persister dans l’erreur ?
Si usn est l’opposition démocratique qu’elle prétend
être pourquoi, elle ne demande pas un mandat clair de la part du peuple
djiboutien en proposant leur choix de sortie de crise, y compris les
négociations soumissions à iog ?
L’usn est-il encore l’outil de combat contre le
régime dictatorial ou une nouvelle structure défendant les intérêts particulier
des quelqu’uns ?
Normalement, si on négocie pour l’intérêt
général (pour le peuple), on n’a rien à cacher au peuple !
Je
viendrai dans mon prochain article, pourquoi le CENI ou le statut de l’opposition
sont des leurres qui n’amèneront aucunes avancées dans l’avènement de la
démocratie à Djibouti.
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