Jamais un journal de
renommée internationale n’a lié, son destin, à une dictature. Le
journal Jeune Afrique que les Djiboutiens ont rebaptisé :
« Jeux à fric », a laissé son intégrité, sa crédibilité, l’éthique
et la déontologie qui sont les fondamentaux du journalisme au
vestiaire pour servir le despote Guelleh.
Ce journal est devenu,
« le journal officiel », du régime djiboutien et abreuve son monde
des articles élogieux et à la gloire du tyran. Le client,
en l’occurrence, le despote djiboutien paie excessivement cher, les
publi-reportages et quelques pages pour sa propagande avec
des masses de billets couvertes du sang
du peuple djiboutien.
Il est vrai que le
journal se fait une réputation internationale sur le copinage avec les « kleptocraties » africaines
(Tunisie, Djibouti et Tchad etc..). Après la chute du
régime tunisien, principal pourvoyeur des fonds du journal, celui-ci s’est
tourné vers Djibouti où règne un régime qui de tout point de vue est identique
à celui que les tunisiens ont eu la volonté et le courage de se défaire.
L’amitié
« alimentaire » entre le groupe Jeune Afrique et le régime
djiboutien, a pris jour après jour des proportions inquiétantes pour
atteindre son paroxysme cet été. On n’est plus dans le domaine du journalisme à
caractère propagandiste, mais clairement dans l’affabulation. Le journal ne se
limite plus à glorifier les actions de la dictature, mais commence à affabuler
des contre-vérités ou rentre carrément dans les romances pour inventer des
actions ou des gloires inexistantes.
Le pouvoir djiboutien
est connu pour sa gestion calamiteuse pour ne pas dire « kleptomane» de la
chose publique et ne peut prétendre à une quelconque action sociale, politique
et économique. Après, 37 ans d’un pouvoir autocratique et héréditaire, le
peuple djiboutien n’a toujours pas accès aux besoins fondamentaux
notamment l’électricité et à l’eau. S’agissant de l’électricité,
Djibouti est premier pays au monde en termes de coût
excessif. Quant à L’eau, elle est une denrée rare à mettre dans
le domaine de luxe ultime pour les djiboutiens. Il n’existe aucune
entreprise digne de ce nom appartenant à des djiboutiens.
L’économie djiboutienne est totalement tournée vers la rente et le domaine privé du dictateur ou de ses proches. Les ONG et les associations nationales sont totalement sous contrôle ou appartiennent à des proches du régime.
L’économie djiboutienne est totalement tournée vers la rente et le domaine privé du dictateur ou de ses proches. Les ONG et les associations nationales sont totalement sous contrôle ou appartiennent à des proches du régime.
Bien évidemment, ces
détails n’affectent ni les dignitaires (proches du despote) du régime, ni leur
hôtes de bienfaisances qui séjournent en tout frais payés dans des
hôtels huppés ou des demeures luxuriantes construites avec
les détournements des derniers publics.
Comme toute autre
activité, le journalisme est banni à Djibouti et ce pouvoir préfère payer des
étrangers pour faire sa propagande. En fait, la stratégie du dictateur se
résume ainsi : « louer tout ceux qu’on peut louer à des entreprises
ou pays étrangers pour avoir une rente confortable et payer les services dont
on a besoin à des étrangers véreux à caractère mercantile ». Pendant ce
temps, le peuple meurt dans le désœuvrement et se nourrit à la propagande du
régime sur la réussite du grand timonier. C’est pour amplifier
et intensifier la propagande de l’unique radio-télévision du pays que
le régime vient « d’acquérir » ce journal « jeux à fric »
pour diffuser sa propagande à l’extérieur et asseoir celle-ci sur le plan
intérieur.
Du côté du
« journal » l’argent n’a pas d’odeur, même si les tâches du sang du
peuple djiboutien, noircissent les faces de cet argent sale. En outre, pour ledit journal, le
« client » est de plus en plus capricieux et la propagande ne suffit
plus, il faut flatter l’égo du maitre des lieux en inventant des histoires et
créer en toute pièce d’une réussite sur des programmes
socio-économiques jamais sortis des cartons des pré-études ou d’études de
faisabilités dont l’unique objectif était de créer un écran de fumée pour le
« détournement des fonds publics ». Certains sont abandonnés à la
phase de la signature et ceux qui passent à la phase de réalisation sont eux
aussi abandonnés juste après leur mise en service afin d’avoir la photo
d’ouverture pour la propagande du régime.
En matière de propagande
ou d’affabulation, le régime et le journal ont mis en place une stratégie de
« plus c’est gros ! Mieux çà passe !». Donc, après la propagande
de la réussite totale du programme « Zéro Bidonville » du régime,
nous voici au prétendu programme de la « couverture
universelle » au niveau de la santé.
Alors que les organismes
internationaux du type onusien tel que : OMS, FAO, HCR, PNUD etc.) ne
cessent de tirer la sonnette d’alerte sur le risque de famine qui
guette au moins 1/3 du peuple djiboutien. Alors que le dit
« journal » parle de croissance et réussite du régime du dictateur
Guelleh !
Lorsque le peuple
djiboutien excédé de 37 ans de mal gouvernance, d’injustices et de manque de
libertés, manifeste, le « jeux à fric » parle des manifestations
religieuses.
Pendant que le pays
sombre dans l’impasse politique, faute du refus de dialogue
du dictateur qui a verrouillé hermétiquement les portes
des négociations, le journal « jeux à fric » parle d’un
Président qui tend la main à l’opposition.
A propos
des féroces violences et de la répression policière des forces de
l’ordre, le « Jeux à Fric » évoque des opérations de maintien de
l’ordre suite à des provocations et des destructions de l’opposition !
Pour le
« journal » l’opposition n’a pas droit à la parole. Elle est évoquée
pour être l’antithèse, la face sombre de Djibouti. Le traitement réservé à
l’opposition est un message sous-adjacent à l’ensemble du peuple djiboutien
traité moins que rien dans les colonnes de ce « Jeux à Fric ». Les
termes sont peu flatteurs comme la citation du dictateur dans les colonnes de
l’hebdomadaire : « J’ai un peuple à nourrir ! ».
Tous les djiboutiens
savent le niveau linguistique ou d’incompétence des dignitaires du régime à
commencer par le « Docteur
Honoris Causa » ou Mr « nesba »,
incapable de lire un discours cohérent et structuré en français, ni
à tenir une conférence de presse, mais qui, curieusement s’exprime
merveilleusement bien dans ce journal. Il est plus qu’évident que le journal
écrit les questions et les réponses pour satisfaire le client djiboutien.
La question que beaucoup
des djiboutiens se posent :
Pourquoi une telle haine
envers le peuple djiboutien avec des termes aussi péjoratifs ?
S’agit-il juste d’une
question de dollar ?
Peut-on acheter la
dignité humaine, la déontologie et l’éthique du journalisme ?
Apparemment le
propriétaire et rédacteur en chef du journal « Jeux à fric », a
choisi le dollar face à la dignité ! Le peuple djiboutien s’en
souviendra !
Aujourd’hui, devant la
prolifération des réseaux sociaux et des journaux en ligne totalement
indépendants, Jeune Afrique ou « Jeux à Fric », a perdu son aura et
tout son prestige des années 70. La défaite du régime Ben Ali, a
montré à suffisance que Jeune Afrique a été démystifiée
et détient plus le monopole de la communication.
Comme en Tunisie et
ailleurs, les Djiboutiens viendront bientôt à bout de ce régime déprécié et
ravalé par l’immense majorité du peuple désabusé.
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