Jamais le mot négociation n'a été autant utilisé dans les
conversations des djiboutiens que ces derniers temps. Pourtant, une réalité
s'impose à tous, les leaders USN du parti démocrate Musulman (MODEL) et les
leaders du premier parti d'opposition MRD (ancien PRD) sont derrière les
barreaux.
Une question s'impose à nous : Peut-on négocier avec un revolver sur la tempe?
Une partie de l'opposition USN répond oui et sont prêts à aller à la négociation sans aucune condition, mais en acceptant les conditions de " notre "gourou" pardon, notre gouvernement. Apparemment, c'est un dans un esprit d'ouverture et surtout pour ne pas "froisser" le "gourou" que "les leaders" USN acceptent l'inacceptable.
Pour l’intérêt du débat et pour éviter de tomber dans la facilité de critiquer pour critiquer, il me semble important de définir le terme négociation pour que le peuple djiboutien comprenne de quoi on parle.
La négociation est la recherche d'un accord entre deux ou plusieurs parties. Cette recherche d'accord implique la confrontation d'intérêts incompatibles sur divers points (de négociation) que chaque interlocuteur va tenter de rendre compatibles par un jeu de concessions mutuelles.
Pour engager, une négociation il faut:
1.
Fixer
un cadre
o
Engager
un échange convivial (créer un environnement favorable à la négociation).
o
Apporter
les informations sur le contexte (décrire la problématique)
o
Présenter
un objectif commun et s'assurer qu'il est bien compris de tous (définir le but
de la négociation).
o
Proposer
une méthode et vérifier qu'elle est bien acceptée (bouclage) (définir comment
la négociation sera menée).
2.
Explorer
et recueillir les informations sur les objectifs spécifiques et les enjeux
(Définir les enjeux et les attentes).
3.
Prendre
position, négocier
4.
Conclure
En
outre, il faut prévoir la mise en application de l'accord et se prémunir
d'une éventuelle dénonciation de l'accord par la partie adverse. Par conséquent,
il faut associer des témoins (ex: ONU, UA, EU, OCI) dans la procédure du début
jusqu'à la fin.
Or,
à Djibouti, aucune des conditions pour engager une négociation n'est
remplie. Le cadre n'est pas fixé, le but de la négociation n'est pas clair, les
partenaires ne sont pas définis et aucune méthode de travail n'est trouvée à part l'intimidation ou le "soudoiement".
Alors,
dans ces conditions comment une partie de l'opposition qui se disait
"porteuse" des valeurs et des principes démocratiques, peut accepter
de "négocier" ou plutôt signer leur "reddition" car nous
nous ne méprenons pas, il s'agit bien une reddition et pas une
négociation. A mon avis, lorsqu'on accepte les conditions de l'autre, en
abandonnant les siennes, on ne négocie pas, on signe une reddition.
Il
faut avoir le courage de dire qu'aucune négociation démocratique n'est possible
avec 'une dictature. La dictature djiboutienne a l'habitude de
"réussir" ces "négociations" sous forme de
"reddition" en 1994 et en 2001.
Le
peuple Djibouti pensait que l'opposition était mûre pour affronter la
dictature et ses coups tordus qui ont pour but de dé-capituler l'opposition.
Malheureusement, une partie d'elle succombe encore au "soudoiement"
et aux promesses sans lendemain de cette dictature tribale, dont le but ultime
est d'allonger la survie de son système.
Contrairement,
à ces "vendus" qui seront bientôt des "obligés" de la
dictature, le peuple djiboutien continue sa lutte pour un vrai changement. Ce
changement est porté par des hommes des principes qui sont actuellement en
train de croupir dans les geôles de la dictature car ils n'acceptent pas de
travestir la réalité ou d'accepter une reddition.
Ces
hommes parmi lesquels un certain DAF, l'homme à abattre du régime,
croient profondément à la liberté et un
changement démocratique à Djibouti. Ils sont prêts à aller en prison
pour leur conviction comme les héros de
l'anti-apartheid en Afrique du sud.
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