La prochaine élection municipale sera-t-elle une mascarade de plus qui
s'ajoute à la longue liste des hold-up électoral ou des boycotts de
l'opposition, autant des rendez-vous manqués pour le petit pays de
la corne de l'Afrique devenu récemment une plateforme militaire
mondial.
A
Djibouti, au moins une chose est sûre, pas de suspense lorsqu'on
parle d'élection!
Mais,
peut-on encore parler d'élection vue que le régime de Mr Ismael
Omar Guelleh, omnipotent président, a cadenassé ce territoire, plus
petit que la moitié de la suisse, accablé par la chaleur, sans
parler de l'humidité et les moustiques qui se prolifèrent dans une
salubrité certaine.
Que
faut-il attendre des prochaines élections municipales prévues
février 2017?
Rien
pour la majorité des djiboutiens, lors d'une interview du radio VOA
(La voix de l'Amérique) au service Somali, Guelleh a critiqué la
politique de chaise vide de l'opposition et a invité celle-ci à
participer à la "consolidation de la jeune démocratie à
Djibouti".
En réponse, le président de RADDE, le mouvement
qui avait défait le parti UMP (parti au pouvoir) aux municipales de
2012, Mr Abdourahman Mohamed Guelleh dit "TX" a
renvoyé Guelleh dans ses cordes en l'accusant de malhonnêteté en
parlant de démocratie à djibouti, vue que Guelleh a torpillé
volontairement tous les dispositifs de séparation de pouvoir à
Djibouti. Il a surtout insisté qu'il ne peut pas avoir
des élections libres et transparentes à Djibouti, tant que le
régime Djiboutien n'acceptera pas de s’asseoir avec l'opposition
pour définir les conditions d’élections et instaurer un processus
électoral digne de ce nom.
Cette
ligne de Mr Tx rejoint étrangement celle du leader du principal
parti d'opposition à Djibouti, le MRD, Mr Daher Ahmed Farah dit
DAF, qui avait rejeté la participation de l'opposition aux derrières
élections présidentielles d'Avril 2016. La participation d'une
partie de l'opposition à ces élections avait signé le glas de la
coalition de l'opposition Djiboutienne USN (Union pour le Salut
National).
Depuis,
l'opposition est divisée, mais semble se retrouver pour
rejeter la nouvelle mascarade municipale selon leur ténors!
S'agit-il
un rejet temporaire ou d’intérêt pour TX et ses camarades AMAN,
ou un rassemblement de l'opposition autour de la ligne "dure"
du MRD?
Le
régime Guelleh a-t-il définitivement découragé ceux qui au sein
de l'opposition étaient favorables un changement dans la continuité,
ou la politique alimentaire selon les dires des djiboutiens?
Après
avoir voulu et travaillé ardemment pour la dislocation de
l'opposition USN, Guelleh se trouve dans une situation ubuesque où
il invite l'opposition à jouer dans son "jeu démocratique"!
En
délicatesse avec son opposition d’antan, Guelleh essaie de créer
une nouvelle opposition plus conciliante à sa "doctrine
démocratique".
A l''image du RADDE en 2012, Guelleh et ses
stratèges ont essayé de créer une nouvelle OVNI, un nouveau
mouvement de la "société civile", WADANI, mais celui-ci
semble explosé en vol avant même l’échéance. Il faut dire qu'il
avait du plomb dans l'aile depuis le début à cause d'une lutte
interne au sein de la maison ou famille régnante!
La
lutte au sommet du pouvoir au sein dans la famille régnante, n'est
plus un secret de polichinelle, mais exposée, voire exploitée dans
l'espace public pour écarter toutes autres possibilités de
succession du pouvoir.
Dans
ces conditions de changement des paradigmes du régime où la
dictature se transforme en "monarchie", peut-ont encore
parler d'élections ou l'utilité d'une élection à mille lieux des
préoccupations des djiboutiens et djiboutiennes qui rêvent de fuir les conditions misérables sous le rocher au risque et péril de leur vie, du moins ce qui en reste!
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