L'état de santé vacillant et de plus en plus critique du dictateur
Ismael OMAR GUELLEH dit IOG ces dernières semaines a révélé au grand jour et
aux yeux du publique djiboutien, une lutte de plus en plus inquiétante de sa
cour pour la succession du pouvoir. En
effet, cette dernière s’est scindée en deux clans qui se détestent de plus en
plus atrocement et semblent prêt à en découdre le plus rapidement possible!
Subitement, la peur du vide semble avoir provoqué les sorties prématurées des
griffes de sa cour.
D’un côté, le clan de la première dame, Kadra Haid, de l’autre le
clan d’Ismael Tani, l’ancien directeur du cabinet du président, récemment mis
en retraite forcée.
Déjà depuis quelques années les djiboutiennes et les djiboutiens assistaient
à une guerre froide derrières un écran de fumée entre ces deux clans d’obligés-sbires
et cela donnait lieu parfois à des règlements de compte sans réel impact visible
car le Baron-Papa Guelleh arrivait toujours à gérer les apparences. Comme la
souris sait ses limites en présence du chat, les obligés-sbires savaient leur
limite au niveau des apparences, même si leur relation exécrable a atomisé une
administration atone depuis des générations !
Mais depuis quelques semaines la tension est montée d'un cran et
la lutte au pouvoir est rentrée dans une nouvelle dimension. La guerre semble
être totale cette fois-ci. Le gros chat n'a plus toutes ses forces parait-il.
L’affrontement porte en premier lieu sur la mainmise de la manne
financière générée par la position géostratégique du pays.
Aussi vorace que leur chef, aucun des deux clans ne semblent se
soucier de la stabilité, la sécurité et encore moins du développement du pays.
Abimer ou détruire le pays est secondaire pour eux et à cela s'ajoute une autre
dimension toute aussi dangereuse et très connue de chez nous : le
tribalisme !
Comment cela ? Expliquons :
Le stratège tribal, Feu GOULED APTIDON, oncle de l'actuel
usurpateur-président-dictature Guelleh, qui s'est attelé dès le lendemain de
l'indépendance à la mise en place du clan des « COUSINS », travail
qu'il a remarquablement fait puisqu'il est arrivé à perpétuer la mainmise du
pouvoir par sa famille jusqu'à aujourd’hui en passant le flambeau à son hérité
« familial » du clan des « cousins » !
Quant au second clan, celui de la première dame est plus récent et
a pris racine entièrement autour de son
défunt frère, Feu Djama Haid. Il semblerait, hélas, que la destinée du pays lui
était promise par le dictateur Guelleh même et qu'il était prêt à sacrifier
celui de ses propres cousins.
Ces cousins, eux, préparent pendant ce temps, un autre cousin à la
fonction suprême comme Gouled l'avait fait pour Guelleh et ainsi la vie devra
être à la dictature tribale de Djibouti! HAWRA BA HAWRA KA HOREE BU SOCODKISA
LEYAHAY! (Chaque dromadaire est à l'image de celui qui le précède).
Hélas, la subite disparition du frère, élu de son cœur et de celui
de son président de mari, le clan de la première a perdu beaucoup de son
influence, mais depuis quelques mois il semblerait qu'elle (Kadra Haid) s'est
décidée à succéder à son dictateur de mari.
Oui, d’après des confidences de proches, la première dame pense qu’elle a vraiment ses chances à l’image de
l’argentine et surtout que l’occident ne pourra pas traiter facilement une
femme de dictatrice.
Le chemin étant très épineux pour y parvenir, la première dame a
entreprit un nettoyage organisé de l'autre clan, celui des «cousins» de son
mari-président car elle n’a aucune confiance en eux et surtout au cas où il
disparaitrait.
Or, le clan des cousins est le porte flingue du régime il faut
savoir que Gouleh, puis Guelleh ont soigneusement placé les membres du clan des
« cousins » à tous les hauts postes stratégiques de l’état pour qu’ils soient les gardes fous du régime face à
ceux qui s’aventureraient de près ou de loin au pouvoir nourrisseur, synonyme
d’une vache à lait éternelle !
D’un autre côté, le clan de la première dame, a les mêmes critères
d’appartenance que l’autre clan : clanique, tribale, ainsi que le lien de
mariage timidement accepté et surtout
bien surveillé.
En plus de leurs critères
d’appartenance, les deux clans ont d’autres points en communs comme leur haine envers la justice,
les libertés et toute forme de démocratie synonyme à leurs yeux de la fin de
l’opulence.
La lutte qui s’engage entre ces deux clans est une lutte à
mort! Aucun des deux clans ne peut
accepter la défaite au risque de disparaitre!
Le clan de la première dame qui a actuellement la main, ne peut
agir et faire le ménage tant que le dictateur est vivant! Alors, « la nuit
des longs couteaux » version Djibouti, vient de commencer...
L’autre clan n’est pas en reste ! Et ce n’est peut-être pas
un hasard si la sécurité du pays s’est dégradé fortement au lendemain de
l’éviction du chef du clan « des cousins » avec l’attentat du restaurant de la « chaumière ».
Le lien du chef de clan des « cousins » avec les réseaux islamistes,
n’est plus à démontré. Mais, ce qui a choqué les djiboutiens c’est le retour
fracassant du site et la page facebook propagandiste du clan des « cousins » dont le
rédacteur en chef n’est autre qu’Amin Mohamed robleh, bras droit de
Tani !
Il y a un faisceau des indices qui pointent le doigt vers le clan
des « cousins » pour l’attentat du restaurant de la « chaumière ».
Mais, pour faire diversion, le régime avait arrêté, torturé et fait disparaitre
des individus dont la responsabilité de cet acte n’est pas avérée.
Un autre point inquiétant, est que la première dame vient de
confier la sécurité de la présidence à la police du colonel Abdillahi Abdi, un
sbire-obligé à la botte de la première dame. Celle-ci a-t-elle peur d’un coup
d’état ! Car d’après certaines informations le clan des
« cousins » ne jure à qui veut l’entendre qu’il reprendra le
pouvoir !
A la lueur des derniers évènements et surtout après des
informations sur une mutinerie que le
régime vient de mater pour l’instant, il
est cohérent de dire que le pays est de plus en plus exposé au danger d’un
affrontement sans limite de ces deux
clans. Ce qui menacerait la sécurité de nos concitoyens et de nos hôtes.
L’opposition djiboutienne a plus que jamais la responsabilité de
sauver le pays face à l’instabilité de ce régime et les conséquences
dramatiques qui nous guettent.
L’opposition est actuellement engluée dans le quotidien de la
répression que le régime en fin de vie lui impose, mais elle doit reprendre
l’agenda de la chose politique et offrir des perspectives.
Mais, depuis le 22 mai 2014
que le charismatique leader DAF est séquestré sans aucun chef d’inculpation à
la sinistre prison de Gabode, l’opposition
est totalement inaudible à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
Plus que jamais, la tâche de sauver le pays revient au peuple
djiboutien qui doit se mettre en
marche afin de déjouer le scénario des clans du régime et l’absence visible de l’opposition,
si on met de côté les quatre fantastiques de l’USN retenus injustement au
prison de Gabode ( leader DAF, les trois démocrates musulmans).